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Expériences sur les sangsues avec la pile galvanique.

PREMIÈRE EXPÉRIENCE.-Soumettez une sangsue vigoureuse à l'action des conducteurs de la pile galvanique, la sangsue se raccourcit, s'a gite et se replie sur elle-même en forme de cercle; la bouche s'efface, il en sort une mucosité blanchâtre; l'extrémité de la queue se resserre et forme une espèce de petit godet: ces phénomènes sont d'autant plus sensibles qu'on réitère intervalles très courts l'appli

par

cation d'un des conducteurs sur la bouche de la sangsue, tandis l'autre conducteur touque che l'extrémité de la queue; si on répète longtemps cette expérience, la sangsue reste contractée, dure et presque immobile; mais laisset-on six ou huit secondes sans toucher la sangsue avec les conducteurs, elle commence à s'alonger, puis elle reste presque immobile une ou deux minutes, ensuite elle s'alonge davantage et jouit de plus grands mouvements. Si on jette dans l'eau la sangsue étant encore raccourcie, dure et presque immobile, elle reprend peu à peu ses mouvements comme une sang

sue qui a souffert et qui souffre encore; au bout de quelques secondes elle s'agite beaucoup, enfin elle paroît revenir à son état naturel.

Coupez une sangsue transversalement en deux parties égales, soumettez premièrement la portion antérieure de la sangsue à l'action des conducteurs de la pile galvanique, un des conducteurs sur la partie coupée, tandis que l'autre touche la bouche; aussitôt toute cette ́portion antérieure se rapetisse et se roule sur elle-même, elle reste long-temps contractée et sans mouvement, principalement si on l'a touchée plusieurs fois avec le conducteur; alors il sort par la bouche et la plaie beaucoup de sérosité muqueuse et transparente; jetez dans l'eau cette portion lorsqu'elle est fortement rapetissée, elle ne tarde pas à se mouvoir et à s'alonger. Agissez de même avec les conducteurs sur la portion postérieure, vous obtiendrez presque les mêmes résultats; seulement elle ne se contracte pas avec autant de force et de promptitude que la portion antérieure où se trouvent le cerveau, la vésicule générative, les vésicules prolifères et la matrice: si vous jetez dans l'eau pure la portion postérieure au mo

ment où le conducteur l'a vivement frappée, elle ne s'alongera pas autant et ne fera pas des mouvements aussi grands que la portion antérieure.

Ouvrez une sangsue dans toute sa longueur, faites agir les conducteurs sur les parties ouvertes, à l'instant la sangsue se rapetisse, mais moins que la sangsue entière et que chacune des portions ci-dessus de la sangsue coupée en

travers.

Divisez une sangsue dans toute sa longueur, appliquez les conducteurs sur l'une ou l'autre portion coupée, elles se contracteront chacune beaucoup moins que la sangsue ouverte dans sa longueur; seulement la portion où se trouvent les deux lobes du cerveau, la vésicule générative, etc., se contracte et se roidit beaucoup plus que l'autre portion longitudinale de la sangsue.

Le fluide galvanique, bien loin de donner de la vigueur à la sangsue pour mordre un vaisseau sanguin et en sucer le sang, la rend très foible et même la fait promptement périr lorsqu'on le fait agir avec force sur elle.

Expériences sur les sangsues avec la machine électrique.

PREMIÈRE EXPÉRIENCE. Mettez sur le tableau électrique une sangsue, soutirez de son corps des étincelles répétées à l'aide d'une pointe métallique; l'insecte commence à s'agiter; il vomit du sang, si les premiers estomacs en contiennent; ensuite il se raccourcit, devient roide, et meurt après avoir fourni un grand nombre d'étincelles.

Sur le même tableau, soumettez la sangsue à plusieurs commotions électriques légères; aussitôt elle vomit un peu de sang, se gonfle, se durcit et ne tarde pas à mourir : après sa mort elle conserve encore quelque temps, la même dureté et le même raccourcissement, Lorsqu'on dirige les commotions électriques sur la bouche de la sangsue, a sangsue, il en résulte des étincelles plus fortes et une mort plus prompte qu'en agissant de la même manière sur le disque de cet insecte.

Chargez fortement une bouteille de Lerde, dirigez la commotion le long du corps d'une sangsue placée sur un isoloir; aussitôt que

l'étincelle part, la sangsue est frappée avec tant de violence qu'elle meurt de suite dans un état de dureté et de raccourcissement.

L'électricité est aussi nuisible à la sangsue que le galvanisme; l'une et l'autre ne paroissent pas agir d'une manière bien différente sur cet insecte lorsqu'on l'électrise fortement, il en est toujours la victime; si on l'électrise peu, et qu'on le jette aussitôt dans l'eau pure, il recouvre rarement assez de force pour mordre et sucer le sang du vaisseau mordu.

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Expériences pour déterminer si les · sangsues annoncent le beau et le mauvais temps.

Renfermez un grand nombre de sangsues dans plusieurs bocaux d'égale grandeur, contenant la même eau et exposés ensemble à l'air libre: on ne voit jamais à la même heure, quelque temps qu'il fasse, les sangsues suivre une marche semblable et relative à l'état de l'atmosphère. Dans un des bocaux elles s'agitent à la surface, au milieu et au fond de l'eau ; tandis que dans un autre bocal elles restent attachées hors de l'eau au couvercle, ou

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