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soit qu'on l'oblige de se détacher au moyen du sel marin, ou du tabac mis sur sa peau.

Faites mordre des sangsues à la cuisse d'une jeune femme, deux ou trois jours avant le temps où les menstrues ont coutume de couler; elles paroîtront plus tôt et en plus grande quantité que les mois précédents; quelquefois il en résultera une grande perte de sang utérin, pour peu que la femme Ꭹ soit disposée.

Appliquez des sangsues à la cuisse pendant le temps de l'écoulement des menstrues; ordinairement il devient plus considérable, à moins que l'irritation causée par les sangsues ne soit excessive, que la femme ne soit naturellement très sensible et irritable, et qu'elle n'ait horreur de ces insectes.

Faites mordre des sangsues à l'anus ou aux cuisses d'une femme grosse, vous l'exposez à avorter: heureusement que cet effet est rare.

Faites mordre et sucer un grand nombre de sangsues, dans le même temps, à une des extrémités du corps, et ne laissez couler des morsures qu'une médiocre quantité de sang, les forces vitales et musculaires s'en trouveront légèrement affoiblies pendant vingt - quatre ou trente-six heures au plus. Mais s'il s'écoule

il

des morsures une grande quantité de sang, les forces musculaires seront abattues pendant plusieurs jours, particulièrement les premières vingt-quatre heures; le pouls est petit, lent et concentré, le cœur båt avec moins de force, y a de l'agitation, de l'inquiétude : cependant l'abattement des forces vitales et muscu→ laires n'est jamais aussi considérable et d'aussi longue durée que lorsqu'on a évacué en une seule saignée avec la lancette une semblable quantité de sang.

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En général la saignée avec les sangsues affoiblit infiniment moins que la saignée avec la lancette, à égale quantité de sang tiré.

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CHAPITRE V.

EFFETS SENSIBLES DES SANGSUES SUR
L'HOMME MALADE.

LES Les premiers jours d'une fièvre inflammatoire de quatorze, dix-sept à vingt-un jours, avec violente douleur de tête, grande chaleur, pouls plein, accéléré et fort, attaquant un jeune homme robuste, faites mordre à la cuisse quinze sangsues: elles ont à peine sucé quatre onces de sang, que le malade commence à sentir du soulagement; après la chute des sangsues, et lorsqu'il s'est écoulé de leurs morsures cinq à à six onces de sang, la douleur de tête s'adoucit, la chaleur est moins vive, le pouls plus souple et moins accéléré. Les sangsues mises au cou ou à la tête, bien loin de procurer ces bons effets, augmentent pour l'ordinaire la douleur de tête, la chaleur, l'agitation; et le pouls est moins régulier et aussi accéléré.

Le second jour des fièvres de quatorze, dix

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sept, vingt-cinq à vingt-sept jours, avec abattement des forces, musculaires, avec pouls petit, concentré, irrégulier et médiocrement accéléré, avec douleur de tête gravative ou assoupissement, appliquez aux cuisses douze ou quinze sangsues; après l'évacuation de huit ou dix onces de sang, on observe que l'abattement des forces vitales et musculaires, l'assoupissement et la douleur de tête gravative diminuent; le pouls recouvre une partie de sa souplesse et de sa régularité naturelles; le délire ne paroît pas, ou il se calme les sangsues mises au cou ou aux bras, produisent ordinairement des effets contraires aux précédents, et troublent le I de la nature. Il faut en dire autant des sangsues qu'on fait mordre aux cuisses les premiers jours, 1o de la fièvre dite bilieuse; 2o de la fièvre prétendue putride, où le pouls se trouve tantôt plein, accéléré et irrégulier, tantôt petit, dur, concentré, et plus ou moins accéléré; 3o des fièvres intermittentes, ou soporeuses > ou avec une grande difficulté de respirer, ou avec douleur aiguë de la tête, ou bien avec disposition inflammatoire; elles dimir nuent la douleur de tête et la difficulté de

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respirer; le pouls se développe, il est plus régulier et il a moins de célérité, l'assoupissement est moins considérable; les accès suivants présentent ordinairement plus de tranquillité; la nature enfin se trouve en état de conduire la maladie à une terminaison heureuse; ou l'art peut employer sans inconvénient et avec succès les remèdes propres à combattre ces espèces de fièvre : cependant lorsqu'il y a excès de sensibilité, que le sujet est naturellement très irritable, il arrive souvent que les premières vingt-quatre heures la douleur et l'agitation ne se calment pas, et que le pouls paroît concentré et petit; mais après ce temps le malade commence à ressentir les bons effets des sangsues: s'il est foible et très irritable, s'il n'existe ni pléthore ni disposition inflammatoire, et s'il s'écoule beaucoup de sang, les sangsues, au lieu de favoriser les efforts de la nature, les dérangent; la douleur s'accroît, les accès ne suivent plus leur marche ordinaire, les forces musculaires s'abattent, le pouls se concentre, la crise se fait difficilement, et l'art triomphe avec plus de peine, soit des fièvres inflammatoires, soit des fièvres intermittentes, soit des

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