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fièvres continues, aiguës et avec abattement excessif des forces musculaires.

Les sangsues mises aux cuisses, les deux ou trois premiers jours d'une fièvre ardente, calment la douleur de tête, l'excès de chaleur, la grande agitation; elles s'opposent au délire ou l'apaisent; elles mettent enfin la nature dans la possibilité d'obtenir une crise heureuse ; on n'a pas le même résultat en les appliquant à la tête ou au cou; la douleur de tête et le délire prennent alors un accroissement sensible, ou ils se soutiennent avec autant de force. Dans ce cas, la saignée au bras avec la lancette calmeroit beaucoup plus les symptômes que l'application des sangsues à la tête ou au cou, pourvu qu'après la saignée au bras on les fasse mordre aux cuisses; alors le délire, les violentes douleurs de tête diminuent sensiblement.

Les premiers jours des fièvres éruptives, les sangsues appliquées aux cuisses calment la douleur de tête, l'agitation et la grande chaleur; elles préviennent le délire et la grande inflammation. Ces espèces de fièvres attaquent-elles un sujet foible, d'un tempérament pituiteux ou cacochyme, n'a-t-il jamais éprouvé d'hémorragie, enfin la fièvre est-elle bénigne, les sang

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sués rendent les efforts de la nature moins salutaires. Dans quelques circonstances que se trouve le sujet attaqué de fièvre éruptive, les sangsues mises à la tête ou au cou augmentent la douleur de tête, rendent l'éruption plus abondante vers cette partie, et dérangent sensiblement les efforts de la nature.

Faites mordre un certain nombre de sangsues aux cuisses d'une personne affectée depuis un ou deux jours d'une inflammation de l'œil, ou d'une inflammation de l'oreille interne, ou d'une inflammation de la parotide; après qu'il s'est écoulé des morsures huit ou dix onces de sang, souvent le visage perd de ses couleurs les artères temporales et carotides battent avec moins de force, la chaleur et la douleur ne sont pas si vives; le lendemain l'inflammation de l'œil paroît moins considérable; la douleur d'oreille est plus ou moins calmée; le pouls a perdu de sa force et de sa vélocité, il est plus développé; l'inflammation de la parotide n'offre pas autant de douleurs, de rougeur et de tuméfaction, enfin elle parcourt ses différents périodes avec beaucoup moins de force, ainsi que l'inflammation de l'œil et de l'oreille. L'inflammation se montre-t-elle dès le premier jour avec

une violence extrême, il est rare que l'appli cation des sangsues aux cuisses produise les premières heures des effets aussi sensibles; ce n'est souvent qu'à la seconde ou à la troisième et quelquefois à la quatrième applicatiou faite les deux premiers jours qu'on observe du calme. Si on met en pareilles circonstances les sangsues sur l'œil malade ou aux environs, sur les tempes, ou derrière les oreilles, ou sur la parotide, la chaleur, la rougeur, la douleur et la tuméfaction acquièrent une intensité plus considérable; l'inflammation prend un mauvais caractère et elle est suivie d'accidents souvent funestes.

Les sangsues étant mises en très grand nombre aux cuisses, le premier jour de la fréné sie; et leur application étant réitérée plusieurs fois dans les premières vingt-quatre heures; l'agitation et le délire se calment, la chaleur et la douleur de tête deviennent moins vives, le pouls diminue de vélocité, et tout semble préparer une crise heureuse : les sangsues appliquées au cou ou à la tête rendent ordinairement ces symptômes plus graves, et l'on perd toute espérance de crise salutaire.

Appliquez des sangsues aux cuisses les deux

la sup

premiers jours d'une inflammation de gorge; la chaleur, la rougeur, la douleur, la tuméfaction des amygdales et du voile du palais n'augmentent pas avec autant de rapidité; le malade avale quelquefois moins difficilement; il se sent la tête plus dégagée, la respiration plus libre; et si l'inflammation ne se résout pas, puration et l'ouverture naturelle de l'abcès seront moins douloureuses et sans danger. Au contraire, appliquez les sangsues autour du cou; aucun symptôme ne s'adoucira, les artères carotides battront avec plus de force, la suppuration et l'ouverture de l'abcès seront très douloureuses, et quelquefois accompagnées de danger.

C'est dans toutes les espèces d'inflammation de la tête que la plupart des empiriques et des praticiens routiniers out coutume, les premiers jours de l'inflammation, d'appliquer les sangsues à la tête ou au cou mais il y a d'autres praticiens qui proposent de les appliquer d'abord aux cuisses, ensuite, dans le cours de la maladie, aux environs de la partie enflammée, quand même on auroit négligé de les faire mordre aux cuisses dès les premiers jours; parceque, disent-ils, leur application faite aux

cuisses dans le cours de la maladie n'établit plus de révulsion des parties supérieures vers les parties inférieures; parcequ'étant mises vers les parties voisines du mal, les sangsues évacuent plus promptement le sang qui cause l'inflammation de la partie, et qu'elles détruisent plus facilement le principe de l'inflammation. Cette pratique n'est point fondée sur l'observation quel que soit l'intervalle de temps qu'ait parcouru l'inflammation de la tête ou du cou, les morsures des sangsues aux cuisses diminuent toujours l'inflammation, tandis que le contraire résulte de l'application des sangsues à la tête ou

au cou.

L'inflammation du larynx, plus commune qu'on ne pense dans le courant de la fièvre pourprée et des maladies catarrheuses épidémiques, présente des symptômes moins alarmants, après l'application plus ou moins réitérée des sangsues aux cuisses les premiers jours de la maladie ; la difficulté de respirer, la douleur à la trachée-artère, la toux, la fièvre sont moins vives; et la nature, les jours suivants, a moins d'obstacles à vaincre pour la résolution.

Les gencives d'un enfant sont-elles tuméfiées, douloureuses, chaudes et fort rouges par une

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