Images de page
PDF
ePub

les

mordre les sangsues sur l'endroit douloureux, ou aux environs; mais s'ils avoient voulu observer, ils auroient vu que la morsure et la succion des sangsues, au lieu de diminuer le diamètre des vaisseaux de la tête, la chaleur et les battements des artères et la sensibilité, les augmentent: il faut néanmoins excepter douleurs de tête par répercussion d'humeur teigneuse; les sangsues mises sur le cuir chevelu, rappellent alors à l'extérieur une plus grande quantité de sang et d'humeur teigneuse; la chaleur du cuir chevelu, le gonflement des vaisseaux extérieurs de la tête sont plus grands; souvent il s'établit une inflammation et une suppuration teigneuse dans les morsures, alors les douleurs de tête diminuent.

Pour combattre les douleurs de tête par répercussion d'humeur dartreuse, d'humeur rhumatismale, ou d'humeur goutteuse, etc., si vous mettez des sangsues sur les parties des extrémités anciennement affectées d'une de ces douleurs, elles établissent souvent une inflammation, une démangeaison et une douleur plus fortes qu'elles ne le feroient dans d'autres parties du corps ; et plus ces symptômes se mon

[ocr errors]

trent avec force, plus la douleur de tête éprouve du soulagement.

.

On obtient un sembla ble avantage dans les douleurs qui attaquent le tronc, lorsqu'elles dépendent d'un excès de pléthore de la répercussion d'une humeur goutteuse, goutteuse, rhumatismale, galeuse ou dartreuse, etc,, en faisant mordre les sangsués à l'endroit douloureux, et aux bras plutôt qu'aux cuisses; il en est de même pour la douleur du tronc par répercussion d'une humeur morbifique, en les appliquant sur les parties anciennement affectées de cette humeur plus les sangsues enflamment les parties qui environnent les morsures, plus le soulagement est marqué. La douleur dépendelle d'un principe inconnu; est-elle accompagnée d'un excès d'irritabilité et de sensibilité, . tant dans la partie affectée que dans tout le · système nerveux; les sangsues, sur quelque partie qu'elles soient appliquées, augmentent la douleur, et souvent donnent lieu à des mouvements convulsifs; ce qu'on observe fréquemment chez les personnes affectées de douleurs hystériques ou hypocondriaques.

Les douleurs du poumon, du foie, de la rate, de l'estomac, des intestins, des reins et de la

vessie, qui n'ont pas pour principe la répercussion du flux hémorroïdal, ou du flux menstruel, souvent se calment lorsqu'on applique des sang-. sues aux bras, et qu'elles y causent une rougeur et une chaleur assez vives: n'en résulteil point de soulagement; plusieurs tentent leur application sur les parties extérieures de l'organe affecté; mais rarement elles procurent dé bons effets; elles augmentent plutôt la douleur qu'elles ne l'adoucissent. Ces douleurs proviennent-elles de la répercussion de la goutte ou du rhumatisme; faites mordre les sangsues sur les endroits des extrémités anciennement affectées d'une de ces maladies; souvent elles tempèrent la douleur, particulièrement lorsqu'elles enflamment beaucoup la portion des téguments mordue, ou lorsqu'elles rappellent l'ancienne douleur : ce dernier phénomène arrive quelquefois. Quant aux douleurs du ventre par répercussion du flux menstruel, les morsures des sangsues aux parties supérieures des cuisses calment ces douleurs, et rétablissent parfois le flux menstruel. Dans les douleurs de ventre par répercussion du flux hémorroïdal, l'application des sangsues aux bords de l'anus, ou sur les hémorroïdes externes, diminue la co

3

[ocr errors]

lique, rend le pouls moins embarrassé, fait rougir à peine les bords de l'anus, et rarement rappelle les hémorroïdes internes et le flux hémorroïdal. Les douleurs de matrice par surabondance de sang et précédées de perte de sang utérin s'accroissent par l'application des sangsues aux cuisses ou à la vulve; tandis que leur application au bras apaise sensiblement la douleur et empêche le retour de la perte du sang.

Les personnes affectées de maladies convulsives sont ordinairement fatiguées de l'application des sangsues, même lorsque ces maladies dépendent de pléthore ou de la suppression d'une évacuation sanguine habituelle: mais dans ces derniers cas, le bien que pour lors elles font l'emporte sur l'accroissement de l'irritation et de la sensibilité qu'elles produisent, sur-tout lorsqu'on les applique aux cuisses, et qu'on a soin d'employer aussitôt après les rémèdes propres à calmer l'excès d'irritation et l'inflammation.

Dans la difficulté de respirer pléthorique, ou par suppression d'évacuation sanguine; dans le cochemar pléthorique; dans la toux pléthorique; les sangsues appliquées sur les cuisses

rendent ordinairement la respiration plus facile, le pouls cesse d'être embarrassé, il se développe et devient plus régulier: la saignée au bras avec la lancette ne favorise le jeu de la respiration que pour un instant. Lorsque l'applica tion des sangsues à la cuisse n'a pas réussi, leurs morsures à la poitrine rendent quelquefois la respiration plus libre, pourvu que des morsures il sorte une certaine quantité de sang et qu'elles causent une inflammation extérieure assez étendue.

Dans le trisme, dans le tic douloureux, les sangsues mises sur les parties affectées augmentent considérablement les symptômes de ces. maladies : les morsures des sangsues à la cuisse sont moins fâcheuses; cependant elles augmentent la douleur et les mouvements convulsifs ou le spasme, à moins que le sujet ne soit pléthorique, et que la maladie ne vienne de la suppression d'une évacuatiou sanguine habituelle.

Le tétanos par pléthore, combattu dès le premier jour par des saignées au pied avec la lancette, plus ou moins répétées, présente quelquefois moins de danger, lorsque les sangsues appliquées le second jour et en grand nombre sur les cuisses diminuent la douleur de tête, ren

« PrécédentContinuer »