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ou au pied avec la lancette ne produit pas oraú dinairement des effets aussi sensibles: au contraire, les sangsues aux tempes ou au cou, bien loin d'arrêter l'hémorragie, l'accroissent. Les douleurs de tête, les étourdissements, la rougeur des pomettes, le fort battement des artères temporales, et l'envie continuelle de se frotter l'intérieur du nez se font-ils sentir, et menacent-ils de l'hémorragie nasale; on la préviendra si on fait mordre des sangsues aux cuisses, s'il s'écoule des morsures une grande quantité de sang, et si les plaies et les environs s'enflamment beaucoup.

Le premier jour de l'hémoptysie avec plé thore, les sangsues aux cuisses diminuent sensiblement l'expectoration sanguinolente; mais particulièrement lorsqu'il s'écoule des morsures beaucoup de sang, et que les morsures et les parties voisines s'enflamment sans exciter une grande sensibilité et irritabilité : l'application des sangsues aux cuisses les jours suivants semble être moins favorable parceque les morsures augmentent davantage l'irritation; cependant cette saignée supprime plus souvent l'hémoptysie que celle au bras ou au pied par la lancette. Les sangsues mises sur la poitrine,

après les avoir fait mordre aux cuisses, ont rárement contribué à la suppression de l'expectoration sanguine. Mais lorsque l'hémoptysie dépend de la répercussion du flux menstruel, n'appliquez jamais les sangsues ailleurs qu'à la cuisse, elles rappellent quelquefois le flux menstruel pour l'hémoptysie par suppression du flux hémorroïdal, faites-les mordre aux bords. de l'anus ou aux hémorroïdes, elles suspendent alors l'hémoptysie et empêchent souvent qu'elle n'ait des suites funestes. Les personnes disposées à l'hémoptysie l'éloigneront ou en seront plus rarement atteintes si elles ont recours aux sangsues mises sur les cuisses au moins une fois tous les mois, tant que la poitrine est menacée d'hémorragie': alors les sangsues font souvent disparoître la difficulté de respirer, la toux, les douleurs de poitrine; alors les remèdes capables d'adoucir et de mettre les poumons à l'abri de toute espèce d'hémorragie produisent de meilleurs effets.

Le vomissement de sang, le pissement de sang et l'hémorragie utérine pléthoriques diminuent sensiblement, en faisant mordre des sangsues au bras; au lieu que les sangsues aux cuisses augmentent ces évacuations.

Appliquez des sangsues au bras d'une femme sujette à des pertes utérines par engorgement ou autre affection de la matrice, vous éloignez de beaucoup le temps de l'hémorragie utérine, vous en diminuez l'excès, et vous calmez d'une manière évidente les symptômes plus ou moins considérables qui ont coutume de précéder l'évacuation, de l'accompagner et de la suivre. Si, au moment que la perte utérine commence, vous appliquez des sangsues au bras, vous la rendez moins abondante et il ne survient pas de symptômes fâcheux, principalement lorsqu'il s'échappe une certaine quantité de sang des morsures et que leurs environs s'enflamment. Les sangsues mises aux cuisses produisent presque toujours des effets contraires.

La saignée au bras avec la lancette, si usitée en pareil cas, ne diminue pas aussi fréquemment l'hémorragie utérine, à moins qu'on ne tire beaucoup de sang; encore cette hémorragie paroît-elle souvent quelques heures après : d'ailleurs la saignée avec la lancette abat beaucoup plus les forces et fait souvent naître des accidents plus graves que ceux qu'on avoit à craindre de l'hémorragie utérine.

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Comme il importe de prévenir l'hémorragie

utérine, ainsi que l'hémorragie de l'estomac, ou des intestins, ou des reins, lorsqu'elles se sont déjà montrées plusieurs fois si vous avez recours à l'application des sangsues au bras au moins une fois chaque mois, le pouls sera moins fort et moins plein, ces hémorragies seront toujours plus légères et incapables de beaucoup nuire, ou elles ne paroîtront pas.

Les premiers jours des plaies de la tête, avec forte commotion, et avec crainte d'une vive inflammation, les sangsues appliquées en très grand nombre aux cuisses et mises de nouveau le second jour développent le pouls, le font approcher de son état naturel, diminuent le volume des veines extérieures de la tête, la force des battements des carotides, détournent l'assoupissement, s'opposent à la vive inflammation et remédient souvent à l'épanchement du sang; au contraire, si on les fait mordre à la tête ou au cou, l'assoupissement et la stupeur se soutiennent, et le pouls reste embarrassé. Les saignées au pied avec la lancette procurent des effets beaucoup moins avantageux que les sang-* sues mises en grand nombre aux cuisses.

Pour les plaies pénétrantes dans la poitrine et dans le ventre, après avoir multiplié le pre

mier jour les saignées au bras avec la lancette, faites mordre le second jour un grand nombre de sangsues au bras; aussitôt qu'elles sont tombées, arrêtez le sang; plus elles causeront de la chaleur au bras et de la rougeur aux environs de la morsure, plus on verra diminuer la douleur et la chaleur internes; les symptômes, qui accompagnent la blessure de ces viscères se calmeront, et les forces vitales et musculaires ne seront pas autant affoiblies que si on avoit continué de saigner avec la lancette,

Les premiers jours de la dyssenterie, quand le sujet est pléthorique et que les intestins sont menacés d'une vive inflammation, les sangsues au bras, toujours préférables à la saignée avec la lancette, tempèrent la douleur, détournent ou diminuent l'inflammation; les matières mu queuses excrémentielles sont dans la suite moins chargées de sang, et les forces vitales et musculaires se soutiennent mieux.

Les sangsues appliquées sur les hémorroïdes gonflées, médiocrement douloureuses, en di minuent souvent le volume; et quelquefois plusieurs heures après la suppression du sang venant des morsures, la tension et la douleur sont moins considérables qu'avant l'application

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