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des sangsues. Mais les hémorroïdes sont-elles très douloureuses, fort gonflées et disposées à l'inflammation, les sangsues diminuent peu leur volume, augmentent la douleur, et les enflamment quelquefois au point d'y causer un abcès. Dans l'un et l'autre cas, les morsures des sangsues au bras calment la douleur des hémorroïdes, les rendent parfois plus petites, s'opposent à leur inflammation, et empêchent que l'ouverture des hémorroïdes avec la lancette ne soit suivie de douleur et d'inflammation.

Lorsqu'on craint de détourner une trop grande quantité de sang hémorroïdal par les sangsues au bras, et qu'on ne veut pas ouvrir les hémorroïdes avec la lancette, faites mordre les sangsues à la partie supérieure et interne de la cuisse; vous obtiendrez quelquefois la diminution du volume, de la douleur et de la chaleur des hémorroïdes.

Les sangsues qu'on fait mordre aux cuisses d'une femme jeune, bien constituée, sanguine, et dont le flux menstruel vient d'être supprimé par l'impression vive d'un corps froid, à peine se sont-elles gorgées de sang, que la douleur de tête, la difficulté de respirer, les douleurs profondes dans la région lombaire et

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dans la région hypogastrique commencent à diminuer; et après la chute des sangsues et l'évacuation d'une certaine quantité de sang, la malade éprouve un soulagement plus marqué; souvent pendant le temps de l'évacuation du sang par les morsures, ou quelques heures. après la cessation de l'hémorragie, et même un ou deux jours après l'application des sangsues, le flux menstruel paroît : il n'est pas extraordinaire d'observer à la suite de semblable application une hémorragie utérine considérable. Les femmes sujettes à des pertes de sang utérin sont plus exposées que les autres femmes à ces pertes, pendant et après les morsures d'un grand nombre de sangsues aux cuisses. Il ne faut donc point s'étonner de voir l'application des sangsues aux cuisses ou à l'anus des femmes enceintes si fréquement suivie de perte de sang et d'avortement. Il est même souvent nuisible d'appliquer les sangsues au bras des femmes enceintes à cause de l'irritabilité et de la grande sensibilité qu'elles éprouvent: préférez toujours la saignée au bras avec la lancette.

Lorsque la suppression du flux menstruel se soutient long-temps malgré l'emploi des sangsues et autres remèdes indiqués, réitérez cha

que mois l'application des sangsues aux cuisses, yous éviterez les accidents produits par cette suppression, le sang se portera avec moins de force à la tête et à la poitrine, le pouls sera moins irrégulier, la respiration plus libre, et à la longue vous verrez le flux menstruel se rétablir.

Quant à la suppression naturelle du flux menstruel vers l'âge de quarante-quatre à cinquante ans, si elle est suivie de douleurs de tête, de difficulté de respirer, de douleurs dans le ventre et dans la région lombaire, faites mordre chaque mois des sangsues aux bras; les douleurs de tête, la difficulté de respirer et les douleurs du ventre ne tarderont pas à se dissiper, et vous mettrez la femme à l'abri de toute espèce de maladie de matrice et d'autres affections ordinairement fâcheuses.

Dans la suppression des lochies, les sangsues mises en très grand nombre aux cuisses le premier jour de la maladie font ordinairement disparoître la douleur de tête, l'assou pissement, la difficulté de respirer, les douleurs de ventre; elles rétablissent souvent les lochies; alors l'inflammation de matrice est moins à craindre : les sangsues appliquées au cou ou aux bras ne

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produisent point ces effets; elles augmentent sensiblement tous les symptômes causés par répercussion des lochies.

L'application des sangsues aux cuisses d'une femme attaquée depuis peu de temps de suppression subite des fleurs blanches souvent rappelle leur cours, ou du moins elle diminue la difficulté de respirer, et apaise les douleurs de tête et de ventre: les sangsues. mises à la tête ou au cou rendent pour l'ordinaire ces symptômes plus graves.

Dans les grandes enchymoses par blessure et avec forte commotion, les sangsues mises aux extrémités du corps opposées à l'enchymose préviennent les suites fâcheuses de la commotion et l'inflammation, ou elles empêchent qu'elle ne soit aussi forte: en appliquant les sangsues sur l'enchymose ou aux environs, elles lui font prendre uu mauvais caractère, et souvent elles la font terminer par inflammation, par suppuration et quelquefois par gangrène.

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L'ictère provient-il de suppression du flux menstruel, ou du flux hémorroïdal, ou d'hémorroïdes, faites mordre, les premiers jours de la maladie, des sangsues à la partie supérieure et interne des cuisses; l'inquiétude, le

malaise, la lassitude, la difficulté de respirer, et la douleur du foie diminueront. L'ictère reconnoît-il pour principe une pléthore générale sans suppression ou diminution d'une des évacuations précédentes, alors les sangsues mises au bras produisent les mêmes effets que ci-des sus, tandis qu'appliquées aux cuisses elles augmenteroient les symptômes de la jaunisse; il en est de même de l'ictère par suppression d'hémorragie nasale habituelle, de l'ictère à la suite d'un coup, d'une chute accompagnée de forte commotion; les sangsues au bras diminuent les symptômes de l'ictère, et rendent le travail de la nature plus facile pour la guérison, au lieu que sur les cuisses elles offriroient à la nature des obstacles plus grands à surmonter, et la jaunisse prendroit un accroissement plus considérable.

Le premier jour des dépôts de lait à la tête, ou à la poitrine, ou aux viscères du ventre, faites mordre un grand nombre de sangsues aux cuisses, elles diminueront les douleurs de tête, l'assoupissement, la difficulté de respirer, et les douleurs de ventre: elles accroissent le cours des lochies au lieu de le suspendre; elles n'empêchent point le lait de se porter au sein,

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