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tion et la crise deviennent plus faciles, et il n'est pas si fréquent de voir le cerveau s'engorger, et la matière morbifique s'y porter. CLA L'homme habitué à se faire saigner une ou plusieurs fois l'année ne peut que ressentir de bons effets de l'application des sangsues aux cuisses, particulièrement dans le principe de la maladie.

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Il est un grand nombre d'espèces de fièvres où, dès les premiers jours, le pouls est petit, concentré, à peine accéléré, avec abattement considérable des forces musculaires du tronc et des extrémités la plupart des praticiens refusent dans ce cas d'appliquer les sangsues, pour ne pas anéantir les forces vitales et musculaires; mais ils se comporteroient bien autrement s'ils savoient qu'après avoir fait mordre les sangsues aux cuisses les forces'se développent, les pul ́sations deviennent plus plus fortes et plus fréquentes, et la nature cessant d'être opprimée agit mieux pour la coction et la crise: il ne faut donc pas attendre que la fièvre parvienne à son plus haut degré d'intensité pour employer les sangsues; ce n'est qu'autant qu'on auroit oublié d'y avoir recours qu'on doit en tenter l'application à cette époque, encore faut-il choisir

le moment le plus calme de la fièvre, parceque les sangsues augmentent toujours l'irritation et la sensibilité..

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Comme chaque espèce de fièvre est souvent compliquée, occupez-vous à la combattre plutôt que la maladie qui se trouve réunie avec elle cependant, si cette maladie est de nature à exiger une saignée copieuse, n'hésitez pas a faire mordre les sangsues en grand nombre, quand même la fièvre seroit parvenue à son plus haut degré; il n'y a qu'une foiblesse extrême, une grande maigreur et une diminution considérable du sang qui puissent les contreindiquer. D'une autre part, la fièvre est-elle compliquée d'inflammation du foie, de l'estomac ou des intestins, appliquez en très grand nombre les sangsues, non pas aux cuisses mais aux bras, ayant toujours égard au temps et au degré de l'inflammation il ne faut point imiter ceux qui les appliquent sur la partie qui répond au viscère du ventre enflammé, sous prétexte de calmer promptement l'inflammation et de hâter la résolution. Ainsi, toutes les fois dans les fièvres le cerveau est que affecté, ce qui arrive souvent, gardez-vous de mettre les sangsues à la tête ou au cou; dès

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les premiers jours faites-en mordre beaucoup aux cuisses, les symptômes ne tarderont pas à se calmer, la nature éprouvera moins de résistance pour la coction et la crise, et l'on pourra administrer avec plus de succès les remèdes propres à combattre la fièvre : il n'en est pas ainsi de la fièvre avec douleur de poitrine et grande disposition à l'inflammation des poumons, les sangsues mises en grand nombre sur l'endroit douloureux sont ordinairement très utiles.

Les jours véritablement critiques des fièvres, saignez, lorsque le malade se plaint de douleurs vives ou sourdes dans la région frontale ou temporale, que les vaisseaux sanguins des yeux et de la face sont tuméfiés, que les artères temporales battent avec force, que le pouls est dur, concentré et fréquent, qu'il y a démangeaison dans le nez, ou que le malade y porte involontairement le doigt; si l'hémorragie du nez tarde trop a paroître, faites mordre sur la face interne des narines plusieurs sangsues: quelquefois cette application est suivie du calme des symptômes, et tient lieu de la crise par hémorragie nasale.

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Les premiers jours des fièvres aiguës avec

délire violent, douleur de tête aiguë, visage rouge et enflammé, et par intervalles assoupissement plus ou moins fort, si les sangsues mises en grand nombre aux cuisses ne procurent aucun soulagement, s'il sort de temps en temps quelques gouttes de sang par le nez, il est permis alors de tenter l'application d'un certain nombre de sangsues sur la face interne des narines; les morsures, la succion du sang, le sang qui découle des morsures quelquefois diminuent considérablement les symptômes; mais aussitôt après revenez à l'application des sangsues aux cuisses.

Les fièvres aiguës qui ont pour principe la suppression d'une hémorragie nasale habituelle, régulière ou irrégulière, qu'on s'est empressé de combattre dès les deux premiers jours avec les sangsues aux cuisses, et dont les symptômes paroissent s'accroître au lieu de diminuer, sont quelquefois calmées le quatrième jour par la morsure des sangsues à la face interne des narines, au point de rendre la terminaison de la fièvre très heureuse.

1° La fièvre éphémère n'indique les sangsues aux cuisses que lorsqu'elle a pour principe une surabondance de sang, ou une suppression d'é

vacuation sanguine habituelle, ou une grande disposition à une maladie inflammatoire, ou à un engorgement sanguin du cerveau et des autres organes de la tête : cette fièvre est-elle accompagnée de douleur, de tension, de gonflement du ventre, ces symptômes ont-ils pour principe la suppression des menstrues ou des hémorroïdes; commencez à appliquer les sangsues aux cuisses ou aux bords de l'anus, lorsqu'on est sûr de ne pas y causer une vive inflammation. Mais augmentent-elles la tension et la douleur du ventre, faites - les aussitôt mordre aux bras.

2° La fièvre inflammatoire essentielle de sept, de quatorze, de vingt-un ou de vingt-sept jours, exige, le premier jour, l'application aux cuisses d'un grand nombre de sangsues: la fièvre est-elle violente, il faut constamment en faire mordre beaucoup plus le second et le troisième jour que le quatrième et le cinquième ; il n'est pas ordinaire d'être obligé de les employer les jours suivants, à moins qu'on ait négligé leur application les premiers jours de la maladie : ayez en outre l'attention de faire mordre les sangsues long-temps avant chaque redoublement, afin que le sang cesse de couler, s'il est possible, au moment de l'exacerbation.

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