Images de page
PDF
ePub

tion, les habitudes du sujet, la saison, etc. : mais si dès les premiers jours de l'inflammation de poitrine le flux menstruel se montre, au lieu de saigner au bras, faites mordre des sangsues aux cuisses le premier, le second et le troisième jour; le flux menstruel ne s'arrêtera pas, et la résolution s'opèrera; tandis qu'en pratiquant la saignée au bras, les menstrues s'arrêtent, et la malade meurt du sept au huit, ou le huit, ou bien l'inflammation se termine par la suppuration. D'un autre côté, ne saigne-t-on pas la malade avec la lancette ou avec les sangsues, crainte d'arrêter le flux menstruel, la malade périt ordinairement du sept au huit.

L'inflammation de poitrine est-elle catarrhale, et, malgré les saignées faites aux bras les deux premiers jours, la respiration est-elle fort laborieuse, et l'expectoration difficile; au lieu de saigner au bras le troisième jour, faites mordre un certain nombre de sangsues sur l'endroit douloureux de la poitrine : ces morsures sont plus avantageuses que l'emplâtre vésicatoire, mis à la mode de nos jours par quelques praticiens. Mais, en dépit de la mode, soutenez que, dans l'inflammation essentielle de poitrine très

grave, les saignées au bras avec la lancette, et les sinapismes plusieurs fois répétés les trois premiers jours, ensuite les sangsues sur l'endroit douloureux de la poitrine, sont infiniment préférables. A-t-on oublié jusqu'au cinquième ou sixième jour de pratiquer la saignée au bras, tentez alors l'application d'un très grand nombre de sangsues sur l'endroit douloureux de la poitrine; ce moyen a quelquefois sauvé le malade. L'inflammation des poumons est-elle compliquée avec celle du diaphragme, après des saignées réitérées au bras le premier, second et troisième jour, et l'emploi des sinapismes, faites mordre beaucoup de sangsues autour de la partie inférieure de la poitrine.

Pour l'inflammation laiteuse de poitrine, préférez constamment, les trois premiers jours de la maladie, l'application des sangsues sur les cuisses à la saignée aux bras; vous agirez conformément à l'expérience et à l'observation.

8° L'inflammation essentielle du diaphragme, la plus dangereuse des inflammations, ne peut se terminer par résolution que lorsqu'on asaigné au bras plusieurs fois le premier et le second jour. Les sangsues qu'on propose de poser à la partie inférieure de la poitrine, aux

[ocr errors]

endroits où le diaphragme s'attache, ne doivent jamais procurer autant de soulagement qu'ap pliquées sur les bras: ce qui m'engage à tenir ce langage, c'est le succès que j'ai obtenu des sangsues mises le troisième jour sur les bras, après un grand nombre de saignées avec la lancette faites aux bras les deux premiers jours, Cette espèce d'inflammation, plus rare que l'inflammation des poumons, compliquée avec celle du diaphragme, n'indique donc l'application des sangsues autour de la partie inférieure de la poitrine que le quatrième jour, lorsque les saignées au bras et les sangsues au bras ainsi que la moutarde autour de la poitrine, n'ont pas sensiblement calmé les symptômes.

9° L'inflammation essentielle du foie indique, le premier jour, une ou deux saignées au bras avec la lancette, ensuite l'application au bras d'un grand nombre de sangsues; mais gardezvous de tirer du sang jusqu'à abattre considérablement les forces musculaires. Le second et le troisième jour, ne pratiquez point de saignée avec la lancette; contentez-vous d'appliquer des sangsues au bras, avec la précaution de ne tirer que le sang nécessaire pour la résolution; car vous ayez à craindre le changement de

l'inflammation en abcès, ordinairement funeste, ou en dureté, souvent suivie d'accidents facheux. Ne faites point mordre des sangsues sur la région du foie, quoique leur application soit moins nuisible que celle de l'emplâtre vésicatoire et de l'onguent mercuriel, recommandée par plusieurs médecins - théoriciens: gardezvous encore d'appliquer des sangsues à l'anus, sous prétexte de rendre la circulation du sang plus libre dans le système de la veine-porte. Pour l'inflammation du foie par fièvre intermittente, tirez le premier jour moins de sang du bras, soit par la lancette, soit par les sangsues, que dans l'inflammation essentielle du foie; le second et le troisième jour, mettez un petit nombre de sangsues au bras, et aussitôt après chaque application et chute des sangsues, faites administrer le quinquina à haute dose; si l'estomac ne peut le supporter, prescrivezle à haute dose en lavements.

L'inflammation du foie par suppression du flux hémorroïdal ou des hémorroïdes, du flux menstruel, des lochies, ou par transport d'humeur laiteuse, exige sur-le-champ l'application sur les cuisses d'un grand nombre de sangsues; on la réitèrera plusieurs fois pendant les

premières vingt-quatre heures. Appliquez à l'anus les sangsues, seulement pour l'inflammation du foie par suppression du flux hémorroïdal: le second et le troisième jour on ne fera mordre qu'un petit nombre de sangsues, parceque les saignées ayant été répétées le premier jour jusqu'à diminuer considérablement les forces, les saignées qui suivroient, si elles étoient trop copieuses, mettroient la nature dans l'impossibilité de résoudre l'inflammation.

10° L'inflammation essentielle de l'estomac, soit aiguë, soit lente, doit être combattue le premier jour par la saignée au bras avec la lancette et avec les sangsucs: comme il est très difficile de distinguer l'inflammation lente de l'estomac d'avec la douleur vive et constante de ce viscère accompagnée d'envie de vomir ou de vomissement, et de l'accélération plus ou moins forte du pouls, il est prudent, dans ce dernier cas, de n'appliquer au bras, le premier jour, qu'un nombre médiocre de sangsues, et de les réitérer le second et le troisième jour, si on est mieux fondé à croire l'existence de l'inflammation. Pour l'inflammation aiguë de l'estomac essentielle par blessure, par poison, par transport d'une humeur morbifique ou par

« PrécédentContinuer »