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celle par suppression des lochies, du flux menstruel, ou des fleurs blanches, ou bien par dépôt d'humeur laiteuse, exige, les premières vingt-quatre heures, l'application d'un grand nombre de sangsues aux cuisses; le second et le troisième jour employez un moindre nombre de sangsues et tirez moins de sang : l'application des sangsues au bras m'a paru moins avantageuse : les praticiens qui les font mordre aux grandes lèvres, au lieu de voir l'inflammation se calmer, ont le regret d'observer son accroissement, non pas d'une manière aussi forte à la vérité que si l'application avoit été faite sur la région hypogastrique. On ne doit tenter ici la saignée au pied avec la lancette qu'à défaut des sangsues ou des ventouses scarifiées aux cuisses.

16° Les diverses espèces d'inflammation des parties naturelles, lorsqu'elles sont violentes engagent le praticien à employer le premier jour les saignées au bras avec la lancette, ensuite avec les sangsues; si l'inflammation se soutient avec force les deux jours suivants, il répètera l'usage des sangsues au bras.

Des médecins modernes ont conseillé l'application des sangsues sur le périnée, lorsque les prostates ou le cou de l'urètre étoient enflammés;

sur le scrotum, pour l'inflammation du testicule; sur la verge, pour l'inflammation de l'urètre ou du gland; sur le prépuce, pour l'inflammation de cette partie; sur les grandes lèvres, pour l'inflammation du vagin, ou de l'urètre, ou des grandes lèvres je n'ai jamais observé que de mauvais résultats de cette application; tandis que les sangsues mises sur les

bras ont constamment favorisé l'effet des remèdes propres à la résolution.

sée

L'inflammation des testicules, des prostates, ou des parties environnantes, est-elle caupar la répercussion de l'humeur de la gonorrhée; l'évacuation du sang faite au bras par la lancette ou par les sangsues contribue à assurer le succès des préparations mercurielles autant pour la résolution de l'inflammation que pour le retour de l'humeur de la gonorrhée dans l'urètre: en pareil cas les sangsues posées sur le scrotum ou sur le périnée produisent un effet contraire.

17° L'inflammation des hémorroïdes, ou leur gonflement excessif avec douleur vive et chaleur externe, se calme rarement par l'application des sangsues sur les hémorroïdes ; au contraire, on observe fréquemment qu'elle en aug

mente l'inflammation et qu'elle les change en fistule préférez de faire mordre les sangsues au bras, ensuite aux cuisses ou à quelque distance de l'anus, particulièrement si les hémorroïdes ou le flux hémorroïdal sont habituels. D'ordinaire l'ouverture avec la lancette des hémorroïdes trop distendues, douloureuses et chaudes, l'emporte sur l'application des sangsues aux

cuisses.

18° L'érysipèle essentiel d'une certaine étendue, et attaquant un homme sanguin, se termine plus promptement et sûrement par la résolution, si dès le premier jour on applique des sangsues dans l'endroit le plus éloigné du siège du mal : par exemple, l'érysipele occupet-il la tête, ou la poitrine, ou les bras; faites mordre les sangsues aux cuisses: est-il fixé aux parties de la génération, ou aux extrémités inférieures; appliquez les sangsues sur les bras; réitérez cette application le second et le troisième jour, si les symptômes continuent de prendre un accroissement considérable, et si les forces ne sont pas abattues par les premières saignées; car il faut conserver au malade assez de force pour favoriser la résolution.

Agissez de même pour l'érysipele par coup

de soleil, par brûlure, par un insecte, où par un caustique.

Ayez bien l'attention de ne pas faire mordre des sangsues sur la tumeur érysipélateuse ou sur les environs; vous vous exposeriez à la faire abcéder ou à la convertir en gangrene. Cependant, lorsque l'érysipele se porte subitement de l'extérieur vers l'intérieur, il faut de suite appliquer sur la partie d'où l'érysipele a disparu un très grand nombre de sangsues, et, dès que le sang a cessé de couler des morsures, il faut couvrir cette partie d'un large sinapisme jusqu'à formation d'amples vessies.

Igo La vérole, la gale, sont des espèces de maladie où l'on a coutume de saigner au bras avec la lancette ayant d'administrer leurs spécifiques : la saignée au bras avec la lancette est encore utile lorsque le mercure porte avec trop de violence à la bouche et menace le cerveau, ou qu'il survient une inflammation locale vénérienne très forte, telle qu'un bubon d'un accroissement rapide et inquiétant, une gonorrhée vénérienne avec vive ardeur et douleur; une inflammation du testicule ou des prostates par répercussion de l'humeur de la gonorrhée. Mais la gale vient

elle a être répercutée et à produire des accidents fâcheux, aussitôt faites mordre un grand nombre de sangsues aux cuisses; administrez intérieurement le soufre à haute dose; frottez vivement tout le corps avec de la laine; ensuite faites trois fois par jour sur tout le corps de fortes frictions avec le mélange de parties égales de graisse et de soufre : réitérez l'application des sangsues les trois premiers jours, mais en plus petit nombre. Enfin, pour dernière ressource, couvrez le corps de la chemise d'un galeux, et appliquez sur l'un et l'autre bras et sur les jambes un emplâtre vésicatoire.

20° La dartre, tant qu'elle n'est pas accompagnée d'une vive inflammation ou de pléthore, n'exige point la saignée au bras avec la lancette mais a-t-elle son siège à la tête, avec forte inflammation, faites mordre des sangsues aux cuisses: est-elle située aux parties génitales, ou aux extrémités inférieures, et l'inflammation se trouve-t-elle considérable; appliquez les sangsues sur les bras..... Si la dartre inflammatoire se déplace de l'extérieur à l'intérieur, mettez sur-lechamp plusieurs sangsues à l'endroit où la dartre avoit son siège, et après que le sang

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