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derrière les oreilles ou à la nuque, ou aux tempes, augmentent communément le mal. Quant à la violente douleur de dents qui attaque si souvent les femmes enceintes et pléthoriques, faites mordre les sangsues aux bras et non aux cuisses, autrement vous exposeriez les femmes grosses à se blesser.

Les douleurs des yeux, des oreilles et des dents sont-elles spasmodiques, sans pléthore ni disposition inflammatoire, n'appliquez point de sangsues sur les cuisses, encore moins sur la tête ou sur le cou ; la douleur prendroit certainement un accroissement sensible.

2o Les douleurs de poitrine, sans avoir égard à l'espèce, passent, chez un grand nombre de praticiens, pour être calmées par l'application des sangsues sur la portion des téguments qui répond à l'endroit douloureux de la poitrine. Quelquefois ce moyen réussit lorsque la douleur provient d'une humeur âcre mobile, et que les sinapismes et les vésicatoires sur l'endroit douloureux n'ont point soulagé. Mais le principe de la douleur est-il dans la surabondance du sang par suppression d'une évacuation sanguine habituelle, d'une humeur goutteuse, ou d'une humeur laiteuse aussitôt

après la couche, n'hésitez pas à mettre les sang

sues aux cuisses.

3o Pour combattre les douleurs du diaphragme, du foie, de la rate du pancréas, de l'estomac, des intestins, du mésentère, des reins, de la vessie, de la matrice, n'employez les sangsues qu'autant que ces douleurs sont produites par la suppression ou diminution d'une évacuation sanguine habituelle, par la répercussion des hémorroïdes, par la suppression ou diminution subite du flux menstruel, des fleurs blanches, des lochies, ou de la perte sanguine qui arrive après l'accouchement ou à la suite d'un avortement ou par pléthore; enfin par le transport d'une humeur âcre et mobile de l'extérieur sur les viscères du ventre, particulièrement quand il y a disposition inflammatoire.

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⚫ Dans toutes ces espèces de douleur du ventre il est essentiel de déterminer l'endroit où il importe de faire mordre les sangsues: si la douleur dépend de la suppression du saignement habituel du nez, vous pouvez appliquer les sangsues, premièrement sur la face interne des narines, ensuite sur les bras: si la douleur vient d'une pléthore générale, mettez-les aux

bras; au contraire mettez-les aux cuisses quand elle a pour principe la répercussion des hémorroïdes, du fluide hémorroïdal, du flux menstruel, des fleurs blanches et de la perte sanguine après l'accouchement. Mais s'agit-il de dissiper une douleur de ventre par transport d'une humeur âcre et mobile de l'extérieur sur un des viscères de l'abdomen, faites mordre les sangsues à la portion des téguments d'où l'humeur âcre s'est déplacée : les sinapismes, les vésicatoires, les ventouses, les frictions sèches, le moxa, que vous pratiquerez sur les morsures des sangsues et aux environs, produiront toujours des effets plus avantageux.

La douleur interne du ventre vient-elle des aliments ou des boissons de mauvaise qualité, ou bien à la suite d'un coup, d'une chute, de l'étranglement d'une partie des intestins avec disposition à l'inflammation, faites mordre les sangsues aux bras; elles feroient beaucoup de mal si on les appliquoit sur les cuisses ou vers l'anus.

Toutes les fois que les douleurs du ventre sont 'spasmodiques, telles que les éprouvent si souvent les hystériques, les hypocondriaques, éloignez les sangsues; elles accroîtroient évidemment la douleur, parcequ'elles excitent l'ir- ́

ritabilité et la sensibilité : ainsi ne les employez pas dans les douleurs spasmodiques d'estomac, des intestins, du foie, de la rate, des reins, de la vessie, de la matrice.

Les praticiens qui font mettre les sangsues sur l'endroit qui répond à la douleur interne procurent rarement le plus léger calme, même dans les espèces de douleur interne où il faut attirer à l'extérieur le principe irritant, et le sang qui se porte en trop grande quantité vers la partie irritée.

4° Les maladies douloureuses extérieures, comme le rhumatisme, la goutte, nécessitent l'application des sangsues, dès qu'il y a pléthore, ou disposition à l'inflammation, au transport de l'humeur rhumatismale vers les parties internes, ou complication de la douleur rhumatismale ou goutteuse extérieure avec une douleur intérieure de même nature.

Les premiers jours du rhumatisme inflammatoire, appliquez les sangsues sur les cuisses; ne les faites mordre ni au fondement ni sur les parties douloureuses, encore moins sur les articulations douloureuses et tuméfiées, à moins qu'un des viscères internes ne soit affecté de douleur rhumatismale à mesure que le gonfle

ment de l'articulation diminue: dans ce cas, aussitôt après la chute des sangsues et après l'étanchement du sang qui coule des morsures, couvrez l'articulation d'un sinapisme, toujours préférable au vésicatoire. Si on ne peut se procurer sur-le-champ des sangsues, commencez par le cataplasme de moutarde.

Pour le rhumatisme chronique accompagné de pléthore, ou attaquant un sujet d'un tempérament sanguin et d'une constitution robuste, appliquez premièrement des sangsues sur la face interne des cuisses, ensuite sur les parties douloureuses à une certaine distance des articulations, crainte d'y attirer l'humeur rhumatismale, et couvrez ces parties douloureuses, audessous des articulations, d'un sinapisme, jusqu'à formation de larges ampoules qu'il faut faire' venir à suppuration. Si le sinapisme produit une inflammation trop vive, réitérez l'application des sangsues aux cuisses.

morsures,

Les sangsues mises sur l'endroit douloureux, avec la précaution d'arrêter le sang après les et le sinapisme sur la même partie, procurent quelquefois un grand soulagement, principalement si on réitère plusieurs fois l'une et l'autre application: Soyez toujours attentif

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