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le mois lorsque la malade est sanguine, robuste, et qu'elle est menacée d'une perte de sang considérable, ou d'inflammation, ou d'ulcère de matrice.

La plupart des praticiens recommandent de ne pas saigner tout le temps que le flux menstruel ou les lochies coulent, quelle que soit la maladie dont la femme soit attaquée; mais lorsque la saignée est absolument indiquée, et que la quantité de sang évacué par le vagin ne suffit pas, appliquez des sangsues sur les cuisses, vous n'observerez jamais de mauvais effets de cette saignée, les menstrues couleront en plus grande abondance, la pléthore générale et particulière diminuera, et les fonctions du cerveau s'exécuteront avec plus de facilité en pareille circonstance ne saignez jamais au bras, soit avec la lancette, soit avec les sangsues; le sang utérin couleroit en moindre quantité, ou il se supprimeroit, et la maladie prendroit un accroissement sensible, ou elle ne laisseroit plus d'espérance de guérison.

Dans les tumeurs et ulcères incurables de la matrice, les sangsues mises aux bras une fcis le mois, ou tous les deux ou trois mois, selon

l'indication, servent souvent à prolonger les jours de la malade.

8° La dyssenterie caractérisée dès le principe par des symptômes qui font craindre une vive inflammation des intestins nécessite la saignée au bras avec les sangsues, le second, le troisième, le quatrième, ou le cinquième jour; plus tard elle est moins avantageuse; il ne faut la répéter que lorsque le sujet est robuste, sanguin, ou sanguin bilieux: la saignée au bras avec la lancette, quoiqu'elle cause moins d'irritation, n'est pas aussi utile que les sangsues au bras; mais celles-ci appliquées sur les cuisses, et sur-tout vers le fondement, feroient beaucoup de mal. ·

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9° Les plaies à la tête avec commotion ou avec crainte de vive inflammation, aussitôt après la saignée préférablement au bras, commandent sur-le-champ l'application d'un grand nombre de sangsues sur les cuisses; cette ap plication est toujours plus avantageuse que la saignée au pied avec la lancette : cependant, si on ne peut se procurer des sangsues au premier moment, saignez au pied, ensuite faites mordre aux cuisses des sangsues, dont vous renouvellerez l'usage tant que le malade éprouvera stu

peur, assoupissement, douleur profonde dans la tête, pouls embarrassé et plein, ou dur et concentré, respiration grande.

Les saignées aux bras ou aux pieds avec la lancette jusqu'à défaillance portent toujours préjudice; elles ne remédient point à la commotion, elles ne favorisent pas la résolution de l'inflammation lorsqu'elle vient à s'établir.

Si une artère est ouverte, si elle fournit beaucoup de sang, employez toutes les ressources de l'art pour en fermer l'ouverture : peu de temps après la suppression de l'hémorragie, lorsque le sujet est robuste, sanguin, si vous redoutez l'inflammation ou le transport du sang sur un viscère quelconque, faites mordre aux cuisses des sangsues; aussitôt qu'elles seront tombées, vous arrêterez le sang qui s'écoule des morsures; car il vaut mieux, dans cette circonstance, réitérer plusieurs fois l'application des sangsues que de laisser tout d'un coup sortir trop de sang.

Les plaies à la poitrine, non pénétrantes, mais avec forte commotion, ne sont pas ordinairement suivies d'accidents fâcheux, quand à l'instant de la blessure on fait une saignée au bras avec la lancette, et qu'ensuite on prescrit

un grand nombre de sangsues aux cuisses. Pour les plaies pénétrantes dans les poumons, les saignées du bras avec la lancette ne doivent pas être épargnées le premier jour ; mais le second jour, pour peu que le pouls soit dur, que lés forces vitales et musculaires se soutiennent, appliquez des sangsues sur les cuisses, l'inflammation deviendra plus légère, la suppuration plus louable, et la cicatrice plus prompte.

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Les plaies pénétrantes dans le ventre ne sontelles pas évidemment mortelles, saignez au bras avec la lancette abondamment et souvent le premier jour le second jour faites mordre des sangsues au bras, et après leur chute ne laissez couler le sang qu'autant que le pouls offre encore de la dureté ou de la plénitude, et que les forces ne sont pas entièrement abattues.

Les plaies des extrémités supérieures, considérables ou avec forte commotion, présentent moins de danger lorsque, dès le premier jour après la saignée au pied avec la lancette, on applique sur les cuisses plus ou moins de sangsues; elles sont alors préférables à la saignée au bras, et même à la saignée au pied avec la lancette; répétez leur usage plusieurs fois le même jour, si vous appréhendez une violente inflam

mation, ou la gangrène. C'est dans les plaies d'armes à feu qu'il faut réitérer l'application des sangsues le premier et le second jour, quoil'inflammation ne paroisse pas ces jours-là devoir être vive et répondre à la grandeur de la blessure ainsi qu'aux dérangements sensibles dans les fonctions de la partie blessée.

que

Quant aux plaies des extrémités inférieures, au lieu de mettre les sangsues aux cuisses, faites-les mordre aux bras en beaucoup plus grand nombre et plus souvent qu'aux cuisses pour les plaies des extrémités supérieures : on est fréquemment obligé d'avoir recours, aussitôt après la blessure, à la saignée au bras avec la lancette, en attendant qu'on puisse se procurer des sangsues et les employer. Certains praticiens ont proposé de faire mordre des sangsues sur les bords des plaies avec contusion, principalement des plaies d'armes à feu: L'expérience et l'observation réprouvent cette méthode.

... 10° Les accouchements avant le terme, ou trop précipités, exigent la saignée dès qu'ils font craindre l'inflammation ou la gangrène, qu'ils ne sont pas suivis d'un écoulement

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