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sangsues aux cuisses; les hémorroïdes externes sont-elles très gonflées, servez-vous de la lancette; si ces moyens ne diminuent pas le ténesme, si la pléthore générale et particulière se soutiennent, mettez alors des sangsues aux bras.

Maladies par rétention de matières fluides ou solides.

Le pouls plein, lent et souvent inégal, la respiration grande, les veines extérieures dilatées, le corps lourd, annoncent que le sang circule difficilement à cause de sa trop grande quantité, et qu'il comprime avec trop de force. les parties qui environnent les vaisseaux sanguins; s'il y est retenu malgré les efforts de l'art et de la nature qui tendent sans cesse à se débarrasser de cette surabondance par les organes excrétoires, il faut nécessairement l'évacuer par une ouverture faite à une veine avec la lancette ou avec les sangsues : néanmoins s'il n'existe point de symptômes qui annoncent un avenir funeste, attendez, principalement lorsque la nature est sur le point d'établir une évacuation sanguine par le nez, par

les hémorroïdes, ou par le vagin. Mais le sang se porte-t-il en trop grande quantité et avec trop de violence vers les poumons, l'estomac, les intestins, les reins ou la vessie; saignez à l'aide de la lancette, des ventouses scarifiées, ou des sangsues, aux parties les plus éloignées du viscère menacé d'hémorragie : la saignée avec la lancette ne l'emporte sur les sangsues que lorsqu'il est indispensable de tirer promptement une grande quantité de sang, comme dans une suppression subite d'évacuation sanguine habituelle, avec crainte bien fondée d'apoplexie ou d'hémoptysie, ou bien dans une pléthore excessive accompagnée de signes précurseurs d'apoplexie, d'hémoptysie ou de violente inflammation d'un viscère interne. Les symptômes annoncent-ils une hémorragie nasale critique, et la nature ne peut-elle l'opérer, faites mordre les sangsues à la face interne des narines.

Si le sang se trouve retenu en grande partie dans une portion dilatée des parois d'une veine, ou d'une artère, et s'il se meut fortement pour vaincre cette résistance au point de faire redouter un avenir fâcheux, comme dans les anévrismes et les varices considérables, ayez re

cours à la saignée, premièrement avec la lancette, ensuite avec les sangsues.

Aussitôt après la répercussion d'une humeur excrétoire ou naturelle ou morbifique, le pouls devient-il plein et fort, ou dur et concentré; un des viscères internes fait-il mal ses fonctions; la tête est-elle douloureuse, la respiration difficile; saignez avec la lancette s'il y a danger pressant; autrement donnez la préférence aux sangsues; elles tendront à rappeler l'humeur répercutée, en même temps qu'elles en évacueront une partie avec le sang qu'elles font couler.

Les solides, tels que les os, sont-ils déplacés ou fracturés, et retenus hors de leur situation, ils compriment des vaisseaux et des nerfs; les ligaments et les muscles qui les maintenoient dans leur place naturelle deviennent douloureux, se gonflent et souvent s'enflamment; alors, avant de réduire l'os déplacé ou l'os fracturé, saignez avec la lancette, et après la réduction faites mordre des sangsues à la partie la plus éloignée de la luxation ou de la fracture agissez de même pour les hernies; vous calmerez les grandes douleurs, vous faciliterez la réduction et vous éviterez l'inflammation.

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Un corps solide, tel qu'un calcul dans la vésicule du fiel ou dans les canaux biliaires, un calcul dans les reins, dans les uretères ou dans la vessie; un foetus, ou une mole, ou un arrière-faix dans la matrice, est-il retenu malgré les efforts de la nature pour l'expulser; ces efforts sont-ils précédés ou accompagnés de symptômes qui annoncent une vive inflammation prochaine ou actuelle; le sujet affecté est-il sanguin; la saignée à la lancette doit être préférée aux morsures des sangsues, parcequ'il faut une prompte évacuation de sang pour sauver le malade mais les sangsues l'emportent sur la lancette toutes les fois que le danger n'est pas urgent.

1° La pléthore est générale ou particulière la pléthore générale s'étend à tous les vaisseaux sanguins; dès qu'elle commence à déranger les fonctions du corps, il faut avoir recours à l'application des sangsues sur les cuisses, plutôt qu'à la saignée au pied avec la lancette; évitez de tirer tout à coup une grande quantité de sang des morsures; il vaut mieux répéter cette saignée le premier jour, s'il y a danger; mais lorsqu'on ne craint aucun accident fàcheux, il convient de n'appliquer les

sangsues qu'une fois tous les jours ou tous les deux jours, jusqu'à ce que le pouls cesse d'être plein, ou dur et concentré.

Pour la pléthore qui attaque le cerveau, les poumons, le cœur, ou l'un des viscères du ventre, faites sur-le-champ une saignée avec la lancette, ensuite appliquez des sangsues sur la portion la plus éloignée de l'organe affecté : ne faites point mordre des sangsues à la portion des téguments qui répond au viscère malade, quoique de nos jours la mode place ainsi les sangsues et les épispastiques. La pléthore a-t-elle son siège dans la tête ou dans la poitrine, mettez les sangsues aux cuisses; atteint-elle au contraire un des viscères du ventre, appliquez-les sur les bras; de cette manière elles établissent toujours une dérivation et une révulsion salutaires.

2o Pour l'anévrisme, il faut prescrire l'application des sangsues sur la partie la plus éloignée de son siège, et réitérer souvent cette application si l'anévrisme est considérable, crainte d'une mort prochaine.

L'anevrisme occupe-t-il une des artères de la tête, de la poitrine ou des bras, faites mordre les sangsues aux cuisses; au contraire, s'il

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