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CHAPITRE IX.

DE L'APPLICATION DES SANGSUES.

L'APPLICATION des sangsues comprend,
Le choix des sangsues;

L'endroit du corps humain le plus propre à leur application, suivant l'indication que présente chaque espèce de maladie, et les parties du corps dont il faut éloigner les sangsues; Les précautions à prendre pour faire mordre promptement les sangsues à l'endroit indiqué;

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- La préparation de la partie où les sangsues doivent mordre;

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Ce qu'on doit faire pour accélérer la chute des sangsues gorgées de sang, attachées à des vaisseaux importants, ou causant de trop grandes douleurs;

Les moyens à employer pour faire cou

ler des morsures le sang lorsqu'il s'arrête, ou

pour augmenter la quantité du sang qui découle de ces mêmes morsures;

La manière de reconnoître la quantité

de sang sucé par une sangsue, et la quantité de sang sorti de la morsure;

La quantité de sang

à évacuer par les

sangsues dans chaque espèce de maladie;

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Les signes qui peuvent indiquer s'il s'est écoulé trop ou trop peu de sang des vaisseaux mordus par les sangsues;

Les moyens capables d'arrêter le sang, lorsqu'il s'est écoulé des morsures en suffisante quantité, ou lorsqu'il en sort avec trop d'abondance;

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Les remèdes à mettre en usage pour combattre les accidents qui proviennent des morsures des sangsues.

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Choix des sangsues.

Choisissez les sangsues médicinales de moyenne grosseur, vives, fortes, retirées depuis quatre, six, huit ou quinze jours, des étangs et marais où on les trouve constamment vigoureuses, portées à mordre dès qu'on veut les saisir et les tenir entre les doigts, renfermées

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en petit nombre dans un grand bocal rempli d'eau pure renouvelée tous les jours, et mis à l'abri de toute vapeur nuisible, au milieu d'un air libre, pur, et doué d'une douce chaleur.

Les sangsues qui ont plusieurs fois sucé du sang humain, qui l'ont à peine digéré, qui sont très grosses, qui se meuvent lentement, qui vivent en grand nombre et depuis longtemps dans le même bocal dont l'eau est rarement changée, ou qui sont très petites, qui ont resté quelque temps dans un bocal avec une ou plusieurs sangsues mortes, ou bien qui ont éprouvé récemment, dans un bocal, soit un grand froid, soit une très grande chaleur, ou l'action d'un air chargé de vapeurs nuisibles, sont peu disposées à mordre promptement; elles sucent d'ordinaire peu de sang, et de leurs morsures il ne s'en écoule souvent qu'une petite quantité.

Parties du corps où il convient d'appliquer les sangsues.

La portion des téguments la plus fine, la plus délicate, et où les vaisseaux veineux sont très apparents, est l'endroit à préférer pour y

faire mordre des sangsues; mais cette portion renferme-t-elle de grandes veines superficielles, des artérioles, un grand nombre de branches nerveuses cutanées, il faut appliquer les sangsues ailleurs, non loin toutefois de l'endroit convenable, et de manière que la peau soit assez fine, les petites veines assez extérieures, pour engager les sangsues à la morsure.

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Lorsque l'indication de l'espèce de maladie exige qu'on les applique à la tête et au cou, ne les faites pas mordre indifféremment dans tous les points: faut-il mettre les sangsues sur le cuir chevelu, préférez l'occiput préférez l'occiput au sommet de la tête et aux parties pariétales et temporales se croit-on forcé de les appliquer sur d'autres portions de la tête, donnez la préférence aux parties situées au-dessus et au-dessous des principales ramifications de l'artère temporale, aux ailes du nez, ou à la partie interne du nez; dans ce dernier cas, renfermez la sangsue dans un cylindre creux, dont vous appliquerez l'extrémité où se trouve la tête sur la face interne des narines pendant tout le temps de la succion. - Pour les autres parties de la tête, évitez de faire mordre les sangsues sur le globe de l'oeil, la caroncule lacrymale,

les paupières, l'artère temporale et ses principales ramifications, les bords et la face interne des lèvres, sur celle des joues, sur les gencives, la langue, le palais, le voile du palais, les amygdales, et sur les portions du visage qui répondent aux glandes parotides. S'il y a indication urgente d'appliquer les sangsues sous la mâchoire inférieure, indication très rare, éloignezles des glandes salivaires. Lorsque vous mettez derrière les oreilles les sangsues, prenez garde qu'elles ne mordent l'artère auriculaire externe et ses principales ramifications. N'approchez jamais des parties latérales du cou les sangsues, c'est vous exposer à leur faire mordre la veine jugulaire; placez-les alors derrière le cou depuis la seconde vertèbre cervicale jusqu'à la première vertébre dorsale : vous ne courrez aucun risque de les faire mordre sur la face antérieure du larynx ou du pharynx, pourvu que vous ayez soin de les écarter de toutes les artérioles qui rampent sur ces parties.

Lorsqu'une espèce quelconque de maladie nécessite l'application des sangsues aux extrémités supérieures pour y faire dériver une plus grande quantité de sang, et pour en éloigner une partie,des vaisseaux sanguins du ventre

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