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à la face interne des jambes et sur les malléoles obtiennent certainement une prompte morsure des veines, une forte succion et une abondante évacuation de sang; mais ils s'exposent souvent à voir les morsures s'enflammer et suppurer, particulièrement si le malade est âgé, dartreux ou scrofuleux, cacochime, ou affecté de varices ou d'ulcères aux jambes, s'il mène une vie trop sédentaire, s'il a naturellement, les jambes gorgées de sang ou démateuses, et s'il exerce un métier qui le tienne assis, les jambes toujours pendantes ou dans un mouvement presque continuel.

Le praticien exige-t-il qu'on fasse mordre les sangsues à la jambe, appliquez-les sur la face moyenne et externe ou sur le gras de la jambe; prenez garde qu'elles ne mordent au jarret, elles peuvent y intéresser des veines considérables, ou des artérioles, ou des branches nerveuses, y faire naître une vive douleur, une forte inflammation et une suppuration de très longue durée.

Précautions pour faire mordre les

sangsues.

Les précautions à prendre à l'égard des sang

1

sues pour les faire mordre promptement à l'en-
droit indiqué se réduisent, 1° à se pourvoir
de sangsues de moyenne grosseur,
moyenne grosseur, très vigou-
reuses, retirées depuis peu de temps des étangs
ou des marais, ou conservées dans des bocaux
remplis d'eau pure souvent renouvelée ; 2° à
les appliquer aussitôt après les avoir sorties du
bocal; 3° à les contenir sur l'endroit où on
veut les faire mordre par le moyen
d'un vase
de verre ou de terre cuite, d'une forme sem-
blable à celle d'un verre à boire; à l'appuyer
avec assez de force contre les téguments pour
empêcher les
sangsues de passer entre les bords
peau. Une multitude de prati-
de mettre les sangsues

du vase et la

à

sec

ciens est en usage
pendant plusieurs heures dans un vase; ils pré-
tendent qu'elles mordent avec plus de force
et de promptitude que si on les appliquoit
au sortir de l'eau ; l'expérience prouve le
contraire; elles mordent et sucent toujours
avec plus de lenteur : c'est lorsqu'elles res-
tent douze ou vingt - quatre heures dans un
bocal à sec qu'on s'aperçoit plus sensiblement
de la diminution de leurs forces pour mordre

et sucer.

Ayez encore la précaution de vous munir

d'un plus grand nombre de sangsucs qu'on ne se propose d'en appliquer : car sur douze sangsues qu'on croit voraces et fortes, il ne s'en trouve ordinairement que dix ou onze qui mordent et sucent avec activité pour lors il faut remplacer les sangsues impuissantes par autant de vigoureuses.

Dès que la peau est préparée, appliquez-y le vase où sont renfermées les sangsues; maintenez-le en situation jusqu'à ce qu'elles aient toutes mordu et sucé quelque temps, alors soulevez doucement le vase et détachez de ses parois l'extrémité de la queue de chaque sangsue qui y adhère, portez ensuite vers les parties voisines de la morsure cette extrémité pour qu'elle adhère à une portion des téguments, et que la sangsue puisse sucer tranquillement, ce qu'elle fera jusqu'à ce qu'elle soit gorgée de sang: alors évitez de la troubler et de l'irriter; au bout de trois quarts d'heure, d'une heure, deux heures pour le plus tard, le plus tard, comme nous l'avons déjà rapporté, elle se détache et tombe.

N'appliquez point les sangsues les unes après les autres, excepté proche des ouvertures où l'on craint qu'elles ne pénètrent; en les faisant

mordre toutes à la fois à l'aide d'un grand verre, ainsi que nous l'avons dit ci-dessus, la douleur et l'irritation générale sont moindres.

Faut-il faire mordre une sangsue dans un petit espace des téguments, placez-la dans un cylindre creux ou dans un tuyau formé par une carte et ouvert aux deux extrémités, comme nous l'avons indiqué pour la morsure à la face interne du nez; appliquez contre la peau l'ex-trémité du tuyau où se trouve la tête de la sangsue, maintenez le tout en situation; dès que la sangsue a mordu et commence à sucer, déroulez la carte, la succion continuera facilement on peut ainsi appliquer plusieurs sangsues au même endroit les unes après les autres.

Préparation de la partie du corps où les sangsues doivent mordre.

Pour faire mordre les sangsues avec avidité. à la portion des téguments indiquée par le praticien, il importe de la laver avec de l'eau pure et chaude, et ensuite de sécher cette partie. et de la frictionner avec de la flanelle ou de la toile de coton jusqu'à légère rougeur plusieurs conseillent de laver et de frotter la peau avec

du

sang de poulet ou d'un autre animal à l'instant qu'on en tire le sang; ensuite de laver avec l'eau chaude, de sécher la partie et de la frictionner; ce moyen réussit mieux que celui de laver les téguments avec l'eau sucrée, le jaune d'œuf, ou le lait ; car souvent ces lotions empêchent la morsure et la succion de la sangsue.

Ne pensez pas que les frictions faites sur les téguments dans le dessein de faire mordre plus promptement la sangsue contrarient ses bons effets; elles commencent à établir la dérivation et la révulsion que la morsure et la succion doivent opérer.

Quand les parties qu'on se propose de frotter pour y faire mordre les sangsues avec avidité sont douées d'une grande délicatesse, de beaucoup de sensibilité, et se trouvent très disposées à l'inflammation, au lieu de les frotter, contentez-vous de les laver avec de l'eau pure et chaude, et de les essuyer avec des linges chauds : il faut agir de même pour les parties faciles à s'enflammer et donnant une odeur fétide; telles que les bords de l'anus; lavez-les long-temps avec de l'eau chaude: si les sangsues refusent de mordre, essayez la vapeur de l'eau chaude et les frictions légères.

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