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Avant de faire mordre les sangsues aux bords de l'anus, faites prendre, s'il est possible, un lavement d'eau tiède; aussitôt qu'il sera rendu, on lavera l'anus et les environs plusieurs fois avec l'eau tiède si les vaisseaux sanguins de cette portion de la peau ne sont pas assez dilatés, et si elle n'est pas suffisamment ramollie, exposez-la plus ou moins de temps à la vapeur de l'eau chaude; ensuite appliquez les les unes après les autres : en les faisant mordre. toutes à la fois, par le moyen d'un verre qui les contient et qu'on place contre les bords de l'anus, on court le risque d'en faire passer une ou deux dans le rectum.

sangsues

Le bain entier pris avant l'application des sangsues est pour l'ordinaire d'un grand avantage; elles mordent avec plus de promptitude dans l'endroit indiqué.

Lorsqu'il s'agit de faire mordre un certain nombre de sangsues aux extrémités soit supérieures, soit inférieures, on propose de les plonger dans l'eau froide ou tiède qui renferme les sangsues; certainement elles mordront très vite; mais souvent elles ne s'attacheront pas aux endroits où il importe qu'elles adhèrent : ce moyen est donc à rejeter.

Moyens à employer pour accélérer ou pour retarder la chute des sangsues.

Le temps que la sangsue met à sucer le sang n'est point fixé; ordinairement il dure troisquarts d'heure, une heure, souvent au-delà d'une heure lorsqu'il convient d'accélérer la chute de la sangsue, saupoudrez-en le corps avec du sel marin du sel de nitre ou du tabac en poudre; aussitôt la sangsue s'agite, se détache et tombe. Faites-vous une de ces applications après un quart d'heure de succion, souvent les bords de la plaie tendent à se rapprocher avec force et le sang se coagule avec promptitude dans l'ouverture du vaisseau ; au lieu que si la sangsue, après avoir sucé pendant trois quarts d'heure ou une heure, se détache d'elle-même, les bords de la plaie ne se rapprochent pas autant, le caillot tarde plus à se former, et il sort une plus grande quantité de sang.

Dès que vous apercevez que la sangsue attachée à un vaisseau sanguin quitte prise pour en aller mordre un autre, enlevez-la ; ou si elle a déjà mordu un vaisseau, saupoudrez-la de sel

marin, et substituez une nouvelle sangsue qui d'un seul vaisseau.

ne s'occupe qu'à sucer le sang

La succion est-elle douloureuse et longue, impatiente-t-elle le malade jusqu'à accroître les symptômes de la maladie, a-t-il naturellement de l'horreur pour les sangsues, la douleur augmente-t-elle pendant la succion au point de faire craindre ou de faire naître des mouvements convulsifs ou de causer des défaillances; faites aussitôt tomber les sangsues en les saupoudrant avec du sel marin.

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Ceux qui coupent la queue de la sangsue pendant la succion ne la font pas adhérer plus de temps au vaisseau, et ils ne font point coupar cette extrémité coupée une plus grande quantité de sang que la sangsue n'a coutume d'en sucer lorsqu'on ne l'irrite pas; ils accélèrent ordinairement sa séparation du vaisseau sanguin, et après la chute de la sangsue le sang coule souvent de la morsure en moindre quantité que si la sangsue s'étoit volontairement détachée. Il est donc inutile et souvent nuisible de couper la queue de la sangsue dans le dessein d'avoir une évacuation sanguine plus abondante.

Quelquefois il arrive que

les assistants ou le

malade, fatigués de la longueur de la succion et de la douleur qu'elle cause, arrachent la sangsue de vive force: comme cette extraction violente produit une vive douleur, et qu'elle est fréquemment accompagnée d'une inflammation plus forte que lorsque la sangsue se détache naturellement, on a prétendu qu'on devoit attribuer cette grande inflammation, ainsi que nous l'avons déjà dit, aux dents de la sangsue restées dans la plaie, et que la présence des dents dans la plaie rendoit aussi l'hémorragie plus forte.

L'expérience et l'observation nous ont prouvé que les sangsues fortement attachées aux téguments et arrachées avec violence ont tou

jours conservé leurs dents intactes, et que l'hémorragie n'étoit pas plus abondante que si la sangsue étoit tombée d'elle-même; ce n'est pas que les sangsues ne fassent de grands efforts pour résister avec les lèvres à la force qu'on emploie pour les séparer des téguments. Cette extraction que plusieurs tentent afin d'exciter une inflammation plus considérable dans la partie mordue est très rarement avantageuse.

Pour retarder la chute de la sangsue, laissezla libre de faire ses volontés,ne l'abandonnez

pas

à son propre poids lorsqu'elle est gorgée de sang et que le disque n'adhère à aucune partie; faites-la reposer sur un corps solide et incapable de l'irriter: c'est particulièrement vers le milieu du temps employé pour la succion qu'il faut, autant qu'il est possible, se garder de toucher la sangsue ou de l'exposer à l'action des corps qui lui sont nuisibles.

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Moyens pour faire écouler des morsures des sangsues une plus grande quantité de sang.

Après la chute de la sangsue il est assez commun de voir le sang cesser de couler, ou s'échapper avec peine ou en petite quantité, au moment où il seroit nécessaire qu'il sortît abondamment; cela peut provenir, soit de la petitesse du vaisseau, soit de la trop prompte coagulation du sang, soit enfin de la trop grande sensibilité et irritabilité de la partie mordue.

Le sang s'écoule-t-il avec peine, et croiton que cela dépende de la petitesse du vaisseau ou de celle de la morsure, ou bien de toute autre cause qui ne peut tomber sous les sens, la vez d'abord la plaie avec de l'eau chaude,

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