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ou exposez-la à la vapeur de l'eau bouillante; la ventouse mise sur l'endroit où sont les morsures quelquefois fait couler le sang en plus grande quantité. Si vous ne voyez pas le sang sortir plus abondamment, faites aussitôt mordre de nouvelles sangsues; les autres moyens que vous emploieriez pour augmenter la quantité de sang vous feroient perdre un temps. précieux.

Le sang se coagule-t-il trop promptement, lavez sans cesse les morsures avec de l'eau chaude, faites en même temps recevoir sur la partie mordue la vapeur de l'eau bouillante;' un instant d'interruption est souvent cause que le sang se coagule dans la plaie de manière que les lotions et les frictions les plus fortes ne peuvent détacher le caillot. On conseille, pour empêcher le caillot de se former, et pour ac-' célérer le cours du sang, d'approcher de l'endroit mordu un grand nombre de bougies allumées ou un corps solidé d'une grande chaleur ces moyens ne l'emportent point sur les lotions et les frictions continuelles avec l'eau

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chaude, qui doivent elles-mêmes, en cas d'insuffisance, être suppléées promptement par Papplication des ventouses sur les morsures:

Quelques uns prescrivent de faire, sur la partie mordue et aux environs, de longues et fortes frictions sèches avec des linges ou des étoffes de laine aussi chauds qu'il est possible; ces frictions irritent, et enflamment pour l'ordinaire sans rétablir l'hémorragie ou sans l'accroître. Plusieurs font frotter avec force les environs de la partie mordue, et même les plaies, avec de l'eau chaude, tenant en suspension plus ou moins de moutarde pulvérisée : la moutarde irrite et enflamme tellement qu'elle arrête l'hémorragie plutôt qu'elle ne l'augmente. Certains emploient les ligatures au-dessus de la partie mordue après la chute des sangsues mises aux bras ou aux extrémités inférieures; très rarement ils obtiennent une plus grande évacuation de sang ou le renouvellement de l'hémorragie. Parmi ces derniers moyens, préférez l'application des ventouses; elles sont ordinairement avantageuses pour favoriser et accroître l'évacuation sanguine quand le sang n'est pas coagulé dans la plaie; elles rendent en même temps la dérivation et la révulsion plus fortés et plus promptes.

Les praticiens, qui font continuellement rece→→ voir sur les morsures et sur les environs la

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vapeur de l'eau bouillante, doivent être imités; cette vapeur irrite et enflamme moins que les frictions et les ventouses sur la partie mordue,. telles que les hémorroïdes, les bords de l'anus, etc. Il est des circonstances où l'on retire de grands avantages de l'immersion dans l'eau chaude de la partie mordue et des environs; par exemple, aussitôt après la succion des sangsues aux bras, aux cuisses ou aux pieds, plongez-les dans l'eau chaude, faites des frictions douces et continuelles sur les plaies pendant tout le temps du bain, vous empêcherez le caillot de se former; les frictions sont inutiles si le sang n'est pas disposé à se coaguler; entretenez la chaleur de l'eau au même degré tant que le sang coule facilement; augmentez la chaleur dès que vous verrez l'écoulement se ralentir et diminuer.

L'accroissement de la sensibilité et de l'irritabilité par les morsures des sangsues diminuet-il ou suspend-il le cours du sang, faites prendre, lorsque les sangsues ont été appliquées aux extrémités inférieures, ou aux bords de l'anus ou aux environs, un bain jusqu'à la région épigastrique, d'une douce chaleur et d'aussi longue durée qu'il faut pour soutenir l'hémorragie. Le

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bain de

vapeur, si recommandé en pareille circonstance, ne l'emporte point sur le bain d'eau chaude mais est-il essentiel de faire évacuer une beaucoup plus grande quantité de sang et d'apaiser seulement la trop grande sensibilité et irritabilité de la partie mordue, le bain de vapeur est préférable.

Observez ce qui se passe lorsqu'on expose à la vapeur de l'eau chaude les morsures des sangsues aux bords de l'anus ou aux hémorroïdes; le sang en sort toujours plus abondamment que si on les avoit lavées ou baignées dans l'eau chaude; quelquefois même il coule en si grande quantité qu'il faut laisser le malade peu de temps sur l'eau chaude en évaporation. Ordinairement les bains et les insessions dans l'eau médiocrement chaude, et de peu de durée, calment la douleur, la chaleur et la tension produites aux bords de l'anus et aux hémorroïdes par les morsures et la succion des

sangsues.

Manière de reconnoltre la quantité de

sang tiré par

les sangsues.

Il est impossible de déterminer d'une manière

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exacte le nombre de sangsues à appliquer pour évacuer telle quantité de sang. Plusieurs praticiens donnent comme règle générale de faire mordre huit sangsues vigoureuses et affamées pour causer l'évacuation de huit onces de sang environ dans l'espace de deux heures, deux heures et demie : ces huit sangsues sucent ordinairement trois ou quatre onces de sang, et après leur chute il s'écoule des morsures à peu près quatre ou cinq onces de sang. Pour apprécier au juste la quantité de sang évacué, pesez les sangsues avant leur succion, pesez-les de nouveau dès qu'elles se sont détachées, ainsi que le sang qui s'est écoulé des morsures pendant leur succion; ensuite pesez le sang que vous aurez reçu dans un vase à mesure qu'il s'échappe des morsures, ou s'il a été reçu dans des linges dont vous connoîtrez le poids, vous les pèserez aussitôt qu'ils seront imbibés de sang; alors vous obtiendrez une évaluation précise mais jamais on ne porte l'exactitude à ce point pour connoître la quantité du sang évacué; les praticiens n'en jugent que par approximation, en voyant, soit la grosseur des sangsues, soit le sang reçu dans un vase, soit les linges imbibés de sang: faites attention tou

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