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sans accroître les symptômes de la maladie : cela faites tenir le malade au lit, péu couvert; qu'il y respire un air libre et pur; donnez pour unique boisson de l'eau pure, plutôt fraîche que dégourdie; éloignez toute espèce de nourriture; ne faites prendre aucune substance tendante à augmenter le cours du sang; et recommandez par-dessus tout la plus parfaite tranquillité du corps et de l'esprit.

Si l'hémorragie vient à reparoître, défaites aussitôt le bandage, lavez les plaies avec de l'eau fraîche aiguisée de vinaigre, appliquez de suite sur chaque morsure de l'agaric de chêne, et lorsque l'hémorragie est forte et difficile à arrêter, mettez-y un bouton de vitriol; couvrez-le de petites compresses graduées que vous comprimerez fortement avec le bandage contentif ou avec les doigts, de crainte que l'hémorragie ne se renouvelle. Toutes les fois que vous avez été obligé d'employer des topiques astriugents pour arrêter les hémorragies, soyez attentif à examiner au moins de demi-heure en demiheure le bandage; dès qu'il se trouve imbibé de beaucoup de sang, renouvelez le topique; autrement le malade peut perdre une grande quantité de sang sans qu'on s'en aperçoive,

a

Remèdes à mettre en usage pour combattre les accidents qui proviennent des sangsues.

Les accidents qui arrivent pendant et après la morsure et la succion des sangsues sont en très grand nombre; ils exigent chacun un traitement particulier.

Pendant l'application d'une sangsue proche d'une cavité intérieure, telle que les narines, les oreilles, la bouche, le rectum, l'urètre, le vagin, la sangsue avant de mordre, ou après avoir mordu un instant, vient-elle à pénétrer dans une de ces cavités; ou elle y meurt, ou elle y reste quelque temps sans mordre, ou elle y mord et cause plus ou moins de mal, suivant la partie et les vaisseaux qu'elle attaque. A peine est-elle entrée dans les fosses nasales, qu'il faut y introduire beaucoup de fumée de tabac; la sangsue ne tarde pas à tomber morte, et à sortir par les arrières-narines ou par une des ouvertures extérieures du nez, à moins qu'avant de mourir elle ne se soit logée dans un des sinus maxillaires; la sangsue n'en sera chassée que par des efforts semblables à ceux qu'on

fait en se mouchant avec force pour expulser du nez des corps étrangers.

Lorsqu'avant d'introduire la fumée de tabac, la sangsue a mordu un vaisseau sanguin et a produit une hémorragie, mettez en usage, pour la suspendre, les moyens prescrits à l'article précédent.

La sangsue s'étant introduite dans le conduit. auditif, elle peut s'y attacher aux parois du canal ou à la membrane du timpan, y mordre un vaisseau sanguin, causer une vive douleur et une forte inflammation; pour s'opposer à ces accidents, faites parvenir dans l'oreille, aussitôt après l'introduction de la sangsue, la fumée de tabac; bientôt la sangsue meurt, et on la fait sortir sans peine de l'oreille: ceux qui nient la sensibilité de la membrane du timpan, et qui prétendent l'avoir percée sans exciter la moindre douleur et la plus légère inflammation mentent à eux-mêmes : car la morsure de la sangsue faite à cette membrane cause une vive douleur.

L'entrée de la sangsue dans la bouche indique le prompt usage du gargarisme composé d'eau saturée de nitre ou de sel marin: si la sangsue a passé dans l'arrière-bouche, réunissez au gargarisme ci-dessus la fumée de tabac : la sangsue

a-t-elle pénétré dans l'œsophage, et s'y est-elle attachée, faites boire par petits jets presque continuels de l'eau saturée de sel marin ou de nitre, et par intervalles avaler la salive chargée de la fumée de tabac, ou la salive imprégnée de tabac mâché: enfin la sangsue est-elle entrée dans l'estomac, recommandez de boire sur-le-champ beaucoup d'eau saturée de sel marin préférablement au nitre, parceque le sel marin à haute dose provoque davantage le vomissement; la salive imprégnée d'une grande quantité de fumée de tabac, ou du tabac soumis à la mastication, et avalée, doit agir sur la sangsue et sur l'estomac de manière à accélérer la mort de la sangsue et à la faire rejeter hors de la bouche. **Le tartre émétique, la racine d'ipécacuanha, exciteroient certainement le vomissement; mais il n'est pas sûr qu'ils puissent détacher la sangsue fixée aux parois de l'estomac tyras

La sangsue qui s'est glissée dans le rectum, ou qui a passé de cet instestin dans le colon, peut y mordre un vaisseau sanguin, y causer une vive douleur, une hémorragie et une inflammation plus ou moins forte : c'est particulièrement dans le colon que ces accidents sont à craindre, à cause qu'il est plus difficile d'y

propres

à faire mou

faire pénétrer les remèdes. rir la sangsue, à arrêter l'hémorragie et à calmer l'inflammation. Dès le moment que la sangsue a pénétré dans le rectum, injectez - y de l'eau saturée de nitre ou de sel marin; lorsque les lavements n'entraînent pas la sangsue, faites passer, à l'aide d'une longue canule de gomme élastique et d'un soufflet à double vent une grande quantité de fumée de tabac. Quand il survient hémorragie par le fondement, faites aussitôt administrer un lavement d'eau pure à peine tiède et mêlée avec un quart ou un tiers de vinaigre; fomentez continuellement le ventre avec du vinaigre dont vous augmenterez la fraîcheur en raison de l'abondance de l'hémorragie.

Pendant la morsure et la succión, la douleur est quelquefois si grande, qu'elle peut donner lieu à des suites fàcheuses; dès-lors couvrez la sangsue de tabac pulvérisé ou de sel marin, elle se détache et la douleur cesse : s'il y a indication urgente de faire mordre des sangsues, appliquez-en de nouvelles à une certaine distance de la première morsure, dans l'endroit où vous soupçonnerez le moins de sensibilité. Les secondes sangsues produisent-elles une douleur trop violente, saupoudrez-les de sel

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