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dureté, et s'il y a inflammation, elles la font souvent changer en abcès. A peine les sangsues sont-elles tombées, qu'il faut fomenter longtemps tout le scrotum et les aines avec une forte infusion de fleurs de roses tenant en solution du sel de saturne à dose modérée; ensuite faites appliquer un cataplasme formé de roses, d'eau et de sel de mars tartarisé, composé de fer réduit en poudre subtile et de crème de tartre avec excès. Changez le cataplasme de six en six heures, tant que l'inflammation du scrotum et des testicules causée par les sangsues se soutiendra. La tuméfaction douloureuse des testicules, ou leur inflammation dépendent – elles plus du virus vénérien que de la morsure des sangsues, faites une friction d'onguent mercuriel à petite dose sur les aines et sur le scrotum avant d'y appliquer le cataplasmè ci-dessus. Quand la dureté, la tuméfaction, la doúleur et la chaleur du testicule ont pour principe celui de la fièvre intermittente, après la chute des sangsues toujours mal à propos appliquées sur le scrotum, couvrez-le d'un cataplasme de quinquina et d'eau, et faites en même temps prendre le quinquina intérieurement et en lavement à haute dose.

La tumeur du testicule vient-elle d'une bles→ sure, a-t-on fait mordre des sangsues au scrotum, bien loin de diminuer la tumeur elles l'accroissent : alors enveloppez le scrotum d'un cataplasme de roses et de vin aiguisé de sel de

saturne.

sangsues

L'inflammation de la cuisse par les doit être combattue, 1o par les fomentations de décoction de racine de guimauve; 2o par le cataplasme de riz, de fleurs de sureau et d'eau. Lorsque l'inflammation tend à se changer en abcès, employez le cataplasme de riz et de décoction de racine de guimauve, jusqu'à ce que l'abcès s'ouvre de lui-même, et que les parties voisines de l'ulcère cessent d'être enflammées; ensuite contentez-vous de panser l'ulcère avec des plumasseaux de charpie sèche ou enduite de cérat.

L'abcès est-il situé profondément dans le tissu cellulaire des téguments, ouvrez-le avec l'instrument tranchant dès que la fluctuation se fait bien sentir; autrement on court les risques de voir le pus faire des fusées intérieures, avant qu'il puisse parvenir à se faire jour.

A l'égard de l'inflammation de la jambe ou

du pied par les sangsues, fomentez la partie

enflammée avec l'infusion de fleurs de sureau aiguisée de nitre à petite dose; quelquefois le sel de saturne est préférable. L'inflammation ne peut-elle se résoudre, et penche-t-elle vers la suppuration, fomentez la jambe avec la décoction de racine de guimauve, ensuite couvrez la partie enflammée d'un cataplasme de riz, de fleurs de sureau et d'eau : aussitôt que la fluctuation est sensible, ouvrez l'abcès dans toute son étendue, à moins qu'il ne soit très superficiel, et que le pus ne se fasse sans peine un libre passage; couvrez l'ulcère d'un plumasseau de charpie enduite de cérat; appliquez sur le plumasseau et les environs des linges imbibés d'une infusion de fleurs de sureau, ou des cataplasmes de riz, de fleurs de sureau et d'eau, tant que la chaleur, la dureté, la douleur et la rougeur se soutiendront; ensuite ne fomentez plus la jambe malade, et pansez l'ulcère avec le mélange de cérat, d'un blanc d'oeuf et d'eau-de-vie; enfin rendez la cicatrice solide en ne vous servant que de la charpie sèche. L'inflammation par les sangsues, changée en gangrene, exige les remèdes les plus actifs : au

moment où l'on s'aperçoit qu'elle commence à se développer, fomentez continuellement la partie affectée et les environs avec la décoction suivante, quinquina jaune ou rouge réduit en poudre subtile, deux onces, eau quatre livres, faites bouillir jusqu'à réduction de moitié, trempez dans cette décoction des linges pour fomentation, tenez les linges toujours humectés, ou substituez à la fomentation le cataplasme de quinquina : faites prendre chaque jour en boisson et en lavement la décoction faite avec quinquina en poudre quatre onces, eau huit livres en ébullition jusqu'à réduction de moitié, à agiter avant de l'administrer; continuez de cette manière le quinquina extérieurement et intérieurement jusqu'à ce que les escarres soient détachées et l'ulcère presque cicatrisé; seulement enlevez l'escarre avec l'instrument tranchant lorsque la suppuration commence à la détacher; ne l'extirpez point avant ce temps: pansez l'ulcère avec des plumasseaux chargés de digestif animé d'eau-de-vie camphrée; appliquez par dessus des compresses trempées dans la décoction ci-dessus de quinquina que vous aiguiserez d'eau-de-vie plus ou moins saturée

de camphre: souvent les plumasseaux trempés dans une forte décoction de quinquina, et le cataplasme de quinquina mis sur la partie gangrenée, suffisent pour détacher l'escarre et cicatriser l'ulcère.

Agissez de même lorsque les sangsues appliquées sur des parties enflammées y ont déterminé la gangrène : dans l'un et l'autre cas il faut croire qu'il y avoit disposition à la gangrène. Le quinquina est le premier des remèdes pour combattre cette variété de gangrène. Quelquefois les chairs de l'ulcère gangréneux jouissent d'une si grande sensibilité qu'il faut pour le panser, mettre des plumasseaux couverts d'huile d'œufpar expression, ou de digestif avec peu de térébenthine, ou de cérat mêlé avec le blanc d'œuf et long-temps lavé dans une forte décoction aqueuse de quinquina.

Employez encore le quinquina intérieurement et extérieurement pour combatre la gangrène venue à la suite des morsures des sangsues imprudemment appliquées sur des parties violemment contuses ou enchymosées.

Les praticiens qui sont dans l'impossibilité de se procurer en pareilles circonstances du

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