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s'alongent et s'avancent en ligne droite ou laté→ ralement. Lorsque la sangsue veut aller en arrière, la queue commence à se fixer, ensuite la tête se rapproche de la queue; queue; alors la queue et le corps s'alongent: ainsi la sangsue se meut avec plus ou moins de promptitude en avant, en arrière et obliquement.

On remarque sur les endroits que la sangsue a touchés, et où elle a adhéré pendant qu'elle étoit en mouvement ou en repos, une humeur transparente, liquide, mais plus visqueuse à l'endroit où les lèvres et la queue avoient adhéré.

La sangue, plongée dans un bocal rempli d'eau pure, y exerce toutes sortes de mouvements, soit en se transportant d'un endroit à l'autre, soit lorsqu'elle adhère par une de ses extrémités aux parois du vase.

Aussitôt qu'on jette la sangsue dans l'eau, elle étend son corps; elle l'alonge, elle porte la tête en avant, et s'avance plus ou moins perpendiculairement, ou de côté, ou en serpentaut par des courbures alternatives à la manière des serpents et des anguilles. Souvent elle descend en ligne droite avec beaucoup de rapidité, sur-tout quand sa proie est au fond du

vase. A peine est-elle parvenue au fond, qu'ordinairement sa queue y adhère, et un instant après la tête et le corps se meuvent, ou la tête vient s'attacher aux parois du vase proche de la queue, ou la sangsue reste immobile plus ou moins de temps, ou bien la queue étant fixée, le reste du corps se balance par des mouvements onduleux et égaux; rarement on voit la sangsue couchée sur son ventre sans adhérer par la tête ou par la queue aux parois du vase; il est extraordinaire de la voir au fond du vase couchée sur son dos, mais il est très ordinaire de voir tout son corps ou la moitié de son corps hors de l'eau et immobile. Par intervalles plus ou moins éloignés la sangsue cesse d'adhérer aux parois du vase et elle se précipite entièrement dans l'eau. Si le bocal renferme un grand nombre de sangsues, elles n'observeront jamais la même position, et ne feront pas toutes en même temps des mouvements semblables.

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Soumettez à l'action de la machine pneuma→ tique plusieurs sangsues renfermées dans de l'eau pure, leurs mouvements diffèreront pen de ceux qu'elles font lorsque l'eau est exposée à l'action de l'air libre; il est vrai qu'ils se

ront plus lents, et plus le récipient de la machine pneumatique sera privé d'air, plus les mouvements se ralentiront au point de rendre les sangsues presqu'immobiles.

Saisissez la tête d'une sangsue contenue dans un vase avec une pince; si vous ne la serrez fortement, la sangsue s'échappe : mais employez-vous assez de force pour la fixer; l'extrémité de la queue adhère aux parois du vase, elle attire vigoureusenent à elle la tête et la pince en se rapetissant. L'extrémité de la queue ne peut-elle adhérer à aucun corps solide; la sangsue tantôt s'étend, tantôt plie son corps en tout sens; elle se retourne sur elle-même, et fait un ou plusieurs tours en spirale; souvent à l'aide de tous ces moyens elle réussit à se dégager : pendant ce temps elle rend par les pores de la

peau beaucoup d'humeur limpide et muqueuse.

Mettez une sangsue sur le dos, la tête et le corps s'alongent et se contournent'; la sangsue est bientôt sur son ventre, situation ordinaire pour exécuter tous les mouvements qu'elle désire.

Les cerceaux musculaires cutanés, la tunique musculaire cutanée, les lèvres et l'extré

mité de la queue sont les organes destinés pour la progression. La sangsue a-t-elle l'intention de se mouvoir sur un corps solide; elle y applique ses lèvres, leurs fibres musculaires radieuses se contractent, alors l'application devient plus forte, et cette partie sert de point d'appui aux fibres longitudinales de la tunique musculaire cutanée; ces dernières en se contractant attirent le corps et l'extrémité inférieure vers la tête; à l'instant l'extrémité postérieure de la queue relâchée s'épanouit, et s'applique proche de la tête, les fibres radieuses de cette extrémité se contractent, et la font adhérer avec force; les fibres radieuses de la tête à leur tour étant relâchées, la tête se dégage; la tête, le cou et le corps s'alongent ensuite; ce mouvement s'opère par la contraction graduée des cerceaux musculaires du plan musculeux, partie circulaire, partie spirale, de la tunique musculaire cutanée; ils ont pour point d'appui l'extrémité postérieure de la queue qui prend plus de grosseur, et peu peu a peu à la perd jusqu'à ce que le disque se détache : cette contraction graduée chasse de derrière en avant le sang et toutes les parties qui le contiennent; en

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même temps les fibres longitudinales de la tunique musculaire cutanée se relâchent graduellement. Le plan musculaire longitudinal a tant de force, que si vous attachez à un corps solide avec une épingle la lèvre supérieure d'une sangsue, et avec une autre épingle l'extrémité postérieure, la lèvre se déchirera par la violente contraction de ce plan musculaire.

Les mouvements de la sangsue dans l'eau sont bien plus difficiles à expliquer : le plan longitudinal de la tunique musculaire cutanée a la propriété de se contracter tantôt dans un point tantôt dans l'autre, et de servir par portion séparée de point fixe aux autres fibres musculaires de ce plan longitudinal soit anté rieurement, soit postérieurement; ainsi par leur contraction et leur relâchement successifs, elles peuvent faire exécuter des courbures alternatives, et ces courbures doivent varier et se porter d'un côté ou de l'autre, suivant le centre de contraction fixe.

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Les objections qu'on peut faire contre de telles explications sont nombreuses : coupez la tête et l'extrémité de la queue de la sangsuc, renfermez-la dans un bocal rempli d'eau pure, au bout de deux mois au plus ses mouvements

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