La démocratie

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A. Lacroix, Van Meenen et cie, Imprimeurs-Editeurs, 1860 - 400 pages
 

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Page 149 - L'industrie a créé les machines et les arts nécessaires pour les exploiter, les transformer, les préparer pour les besoins de l'homme. L'économie politique a révélé les lois qui président aux rapports de la production, de la circulation, et de la consommation des richesses. Mais à quoi sert tout cela pour le bonheur et l'honneur de l'humanité, s'il y manque le sentiment de la justice ? « Cherchez, dit l'Evangile, le royaume de Dieu d'abord^ et le reste vous sera donné comme par surcroît.
Page 155 - Quand on veut se faire une idée des rigueurs de la fatalité économique, il faut penser surtout à la condition des femmes, à leur travail forcé, à leur salaire inférieur en tout ce qui n'est pas industrie de luxe. Et quand la misère pourrait s'expliquer par des causes purement morales, la condition générale des classes ouvrières, telle que la fait l'organisation actuelle du travail, n'est pas de nature à satisfaire un ami de la démocratie. En admettant qu'elles vivent de leur travail...
Page 60 - La simplicité d'esprit ne suffit pas pour parler aux simples. Le sens commun n'est pas chose aussi rare qu'on l'a dit ; ce qui est vraiment rare, c'est le talent de l'exprimer. La langue de Voltaire en est une preuve. Le triomphe de l'art serait de trouver la langue du peuple, la langue des enfants. En tout cas, il est un point sur lequel tout le monde sera d'accord ; c'est le caractère pratique de ces sortes de traités. Rien ne doit y être donné à la spéculation, rien à la métaphysique....
Page ix - Elle n'en est qu'une imparfaite ébauche ; parfois même elle en est l'insolente négation. Quelle qu'elle soit, il n'y a rien à en conclure contre l'éternelle et immuable vérité. L'histoire ne peut jamais être un argument contre la logique et la raison. L'idéal sera toujours le refuge inviolable des esprits et des âmes d'élite qui ont le sens du beau, du juste, du vrai, de toutes les choses intelligibles (1), pour parler la langue de Platon.
Page 177 - ... société aurait parfaitement le droit, non de supprimer le capital en tant que propriété, mais d'en réduire l'intérêt au taux nécessaire à l'affranchissement du travail. Si le propriétaire a son droit de propriété, l'ouvrier a son droit de vivre, qui n'est pas moins sacré que l'autre sans doute. Que le premier fasse valoir sa propriété comme il l'entend, rien de plus juste, pourvu que le travail de l'ouvrier n'ait pas à en souffrir au point d'être voué à la misère; car alors...
Page 51 - L'unité se fera ainsi dans la société des esprits sans contrainte et sans discipline ; non plus cette unité qui ne souffre ni mouvement ni initiative individuelle, qui a besoin du silence et de la nuit ; mais cette unité vivante et féconde, qui s'épanouit dans la diversité, et se manifeste dans la lumière. Ce sera l'ordre dans la liberté, l'ordre vrai, le seul qui convienne à une démocratie. Les croyants nous parlent du vide que laissera dans les sociétés la disparition de l'autorité...
Page 327 - ... rôle passif et inutile. 11 n'a guère d'autre but que de faire illusion au pays, ni d'autre rôle que d'enregistrer les volontés du Prince, seul pouvoir véritable, qui fait les lois comme tout le reste. Dans un gouvernement aristocratique, l'Assemblée est souveraine ; mais elle est élue par le suffrage restreint. C'est tel ordre ou telle classe de la nation qui la produit. Dans une démocratie véritable, l'Assemblée ne peut avoir pour origine que le suffrage universel et direct, sans distinction...
Page 111 - Il ne faut point dissimuler, mais s'avouer franchement les choses comme elles sont : il ya dans la famille un grave dissentiment, et le plus grave de tous. Nous pouvons parler à nos mères, à nos femmes, à nos filles des sujets dont nous parlons aux indifférents, d'affaires, de nouvelles du jour, nullement des choses qui touchent le cœur et la vie morale, des choses éternelles, de religion, de l'âme, de Dieu. Prenez le moment où l'on aimerait à se recueillir avec les siens dans une pensée...
Page 18 - Elle est aussi la seule oà l'égalité des citoyens soit complète, dans l'exercice des droits de toute espèce. Alors même que, dans les sociétés monarchiques ou aristocratiques, les gouvernements ne laisseraient rien à désirer pour le respect des droits et la bonne administration des intérêts sociaux, il y aurait encore, dans les privilèges conférés à un homme ou à une classe, de quoi blesser la justice et la dignité humaine. L'idéal de la société politique est l'absolue égalité...
Page xiii - Notre démocratie, nous en convenons volontiers, veut bien des choses nooYelles et d'une pratique difficile. Dans l'ordre moral, elle ne veut d'autre foi que la conscience, d'autre autorité que la raison. Dans l'ordre politique» elle ne veut d'autre Souverain que la loi, d'autre loi que la volonté générale. Dans l'ordre social, elle ne conserve que les conditions qui se concilient avec l'indépendance du citoyen, et supprime ou transforme toutes les autres. Dans l'ordre économique, elle remplace,...

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