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tronquées chez des enfans qui ont des vers ou qui sont sujets à quelques mouvemens convulsifs et à des attaques d'épilepsie delà ces dents creusées, usées en biseau, et même arrâsées chez les colériques, chez ceux qui ont une diathèse rhumatismale ou quelque affection nerveuse, et chez ceux qui ont fréquemment des accès d'épilepsie et de fièvre intermittente.

Il y a une autre déperdition de substance qui a lieu à l'extrémité de la racine; on ne peut la reconnaître qu'après l'extraction de la dent; mais on peut, lorsque celle-ci est mobile, avoir de fortes présomptions sur son existence chez les dartreux, les goutteux et les rhumatisans, ainsi que chez les femmes qui out éprouvé la suppression des fleurs blanches qu'elles avaient eues pendant long-temps, et chez ceux dont les gencives sont affectées depuis long-temps d'une turgescence sanguine; c'est la première espèce de consomption des racines des dents, la seconde espèce étant toujours le résultat d'une inflammation aiguë qui s'est manifestée à l'extrémité de ses racines.

Par un contraste assez singulier, les extrémités de racines de quelques goutteux ou rhumatisans, présentent par fois un gonflement ou même des nodosités. qui s'étendent même jusques près de la couronne.

Une autre lésion des substances dures de l'organe dentaire, qui ne doit point échapper à nos considérations est la carie.

En général, on peut dire, d'après l'observation, que la carie des dents est presque toujours en raison inverse de la santé, tant elle est peu fréquente chez les hommes qui jouissent d'ane constitution forte et robuste sur laquelle les di verses institutions sociales n'exercent aucune influence; aussi les paysans, les nègres et les peuples les moins civilisés ont-ils moins à s'en plaindre que les habitans des villes qui sont exposés à un nombre infini de maladies. De même la carie, de quelque maladie que soient affectés ceux en qui on l'observe, se rencontre plus souvent sans aucune distinction de sexe avant l'âge de trente ans, moins depuis cet âge jusqu'à soixante ans, et rarement au-delà quand les dents se sont conservées saines jusqu'à cette époque de la vie; mais les femmes plus que les hommes voient leurs dents se carier, sans doute à cause de la faiblesse de leur constitution, et plus encore à cause de quelque dérangement du côté des fonctions qui distinguent leur sexe. Tout individu qui hérite d'une diathèse morbide est plus que tout autre exposé à la carie: les dents primitives des enfans qui apportent cette diathèse en naissant, en sont atteintes presque aussitôt leur apparition; les dents secondaires n'en sont pas exemptes si cette disposition vient du côté de la mère, et qu'elle ait entrepris de nourrir quelquefois les dents primitives se sont conservées, et les secondaires se carient promptement avec un peu d'attention on re

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connaît que la maladie coïncide avec un allaitement vicieux ou avec quelque affection chro pique de la peau.

Comme la carie ne se montre pas sous le même aspect chez tous les individus, on pourrait facilement croire que l'âge, le sexe ou le tempérament y sont pour quelque chose, si F'expérience ne faisait voir qu'en coïncidant avec diverses maladies, elle n'en recevait des modifications qui m'ont porté à en distinguer plusieurs espèces déja dans les observationspratiques que j'ai soumises à la Société il y a quelques années (1), j'ai fixé l'attention sur les malades en qui on observe chacune de ces espèces; aujourd'hui pour le plan de ce mémoire je suis forcé d'y revenir, en avertissant toutefois que la règle n'est pas si générale qu'il n'y ait quelque exception.

(La suite au prochain Numéro.)

(1) Voir Bulletins 1815, N. VI, page 379; et N. VIII, page 412.

OBSERVATION touchant une hémiplégie qui fut suivie de l'oubli presqu'entier du langage articulé, et qui sévit chez un individu consécutivement atteint de toutes les apparences d'une diathèse cancéreuse, mais qui guérit radicalement de tous ces maux réunis et d'une manière tout-à-fait inespérée à l'aide d'un traitement anti-vénérien: › (Communiquée à la Société par M, RULLIER.)

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UN homme bien portant et dans la force de l'âge, frappé d'hémiplégie, perd presqu'entièrement, dans la suite de cette maladie, le moyen d'exprimer ses idées par le langage articulé, ce même homme, tombé quelques mois après dans une cachexie d'apparence cancéreuse guérit cependant de tous ces maux réunis d'une manière, pour ainsi dire, inespérée, par l'usage de la liqueur de Van-Swieten. Tel est en substance, le fait peut-être digne de quelqu'intérêt, que je viens avoir l'honneur de vous communiquer, et pour lequel j'ose réclamer un moment votre attention.

Voici, Messieurs, les détails de cette observation:

M. D.***, chef-d'escadron dans un régiment de cavalerie légère, est âgé de quarantedeux ans. Sa taille est médiocre; il est fort, et son tempérament est sanguin. M. D. a ordinai

rement joui d'une bonne santé ; il a passé une partie de sa vie dans les camps, et l'autre dans les plaisirs que donnent le jeu, la bonne chère et les femmes. Les seules maladies qu'il avait éprouvées furent plusieurs gonorrhées qui guérirent sans accidens, et une syphilis pour la quelle il assurait avoir fait un traitement méthodique dans lequel il se plaignait d'avoir beaucoup été surchargé de mercure.

M. D., d'un caractère impérieux, et doué de passions vives qu'exaltait encore son genre de vie, éprouva, il y a deux ans, une suite de contrariétés et de chagrins auquel il fut fort sensible, et peu de temps après il fut frappé d'une violente attaque d'apoplexie dans laquelle l'entendement fut, pour ainsi dire, aboli en même temps que toute la partie latérale droite du corps devint entièrement paralysée. Cependant des saignées et un traitement méthodique adapté à la position du malade, parvinrent dans l'espace de deux mois à améliorer sensiblement son état. Alors, en effet ; les forces de M. D. étaient en partie rétablies; ses fonctions nutritives se faisaient bien, mais sa convalescence était loin de se trouver aussi avancée touchant le rétablissement de ses facultés morales et intellectuelles. Ce fut seulement à cette époque, qui date de cinq ans environ (12 mars 1811), que je fus appelé auprès de M. D., et que j'eus la première occasion de l'observer. Voici quel était son état à cette époque.

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