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de contrevenir aux Edits des Duels et rencontres sur les peines y contenuës: Et enjoint à toutes sortes de personnes de se saisir des contrevenans, les constituer prisonniers; défenses de les retirer et receler soit vifs ou morts: Et à tous Juges en informer; et apporter les informations au Greffe criminel de ladite Cour, sous les peines des Ordonnances: Et l'Arrest publié et affiché, à ce qu'aucun n'en prétende cause d'ignorance. Tout considéré: Ladite Cour a fait et fait iteratives inhibitions et défenses à toutes sortes de personnes, de quelque qualité et condition qu'ils soient, de contrevenir aux Edits des Duels et rencontres sous les peines y contenuës. Enjoint à toutes sortes de personnes de se saisir des contrevenans audit Edit, les constituer prisonniers, pour estre contr'eux procedé suivant iceluy Edit. Fait inhibitions et défenses à tous Gentils-hommes et autres de les retirer dans leur Chasteaux ou Maisons soit vifs ou morts, sur les peines portées par les Ordonnances et Arrests d'icelle : et enjoint à tous Juges et Officiers de Justices informer de la contravention au present Arrest; pour les informations faites apportées au Greffe criminel de ladite Cour, et communiquées audit Procureur general, estre ordonné ce que de raison. Et sera le present Arrest lû, publié et affiché aux Carrefours et lieux publics de cette Ville et Fauxbourgs, à ce qu'aucun n'en prétende cause d'ignorance. Fait en Parlement le quatriéme mars mil six cens trente-neuf. Signe GUYET.

« Lû et publié l'Arrest cy-dessus le mercredy neu» viéme mars mil six cens trente-neuf, par les Carre» fours ordinaires et extraordinaires de cette ville et » fauxbourgs, et affiché esdits lieux par moy Jossier, » crieur juré ordinaire du Roy en la ville, Prevosté et Vicomté de Paris, à ce qu'aucun n'en prétende › cause d'ignorance. A ce faire étois accompagné de trois Trompettes, Commis de Pierre Gillebert, › Gentien le Chable et Noiret, jurez Trompettes dudit Seigneur esdits lieux.

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» Signé JOSSIER. »

LETTRE DU ROY,

ENVOYÉE A MESSIEURS DU PARLEMENT, SUR LA DÉFENSE DES DUELS ET RENCONTRES.

Avec l'Arrest du Parlement, du 7 décembre mil six cens quarante.

Nos amez et feaux, les services signalez que la noblesse de nôtre Royaume nous a rendus depuis la rupture de la Paix, nous ayant donné sujet de lui témoigner l'affection qu'un bon Prince doit avoir pour des fideles sujets; Nous avions estimé qu'elle n'en pouvoit recevoir des effets plus agreables, ny plus avantageux, qu'en la remise des peines que quelques-uns d'entre eux avoient encouruës, en contrevenant à nôtre Edit des Duels : et bien que nous eussions une grande repugnance à blesser ou affoiblir une si sainte Loy, neanmoins nous nous estions laissé vaincre par la consideration de leur zele et de leur fidelité; et ce d'autant plus volontiers que nous

croyions qu'il estoit bien juste que, dans lè bonheur general que la naissance de nôtre tres-cher et tres-amé fils le Dauphin a causé à tout ce Royaume; ceux qui n'épargnent ny leur sang, ny leur vie pour le maintenir, ne fussent pas les seuls qui n'y eussent point de part: Nous avions même esperé que la grace que nôtre noblesse recevroit de nous en cela, la rendroit desormais plus retenue à contrevenir à nos commandemens; et que l'obligation qu'elle auroit à nôtre bonté, seroit un nouveau lien qui la retiendroit à l'avenir dans l'observance plus parfaite de nos Edits. Mais comme les bonnes intentions n'ont pas toûjours le succés que l'on s'est proposé; aussi tant s'en faut que nos Edits ayent esté plus religieusement gardez, qu'au contraire quelques-uns ayans conceû de la facilité du pardon pour le passé, une impunité pour l'avenir, ils ont entrepris avec toute sorte de licence de venger leurs injures par la voye du Duel, dont jusques icy nous n'avons point esté averti que vous ayez fait aucune diligence pour la punition de leurs crimes. Et d'autant que la qualité de Roy Tres-Chrétien que nous portons nous oblige plus étroitement à venger ces crimes, qui violent tout ensemble l'obeïssance qu'ils doivent à Dieu, et le respect qui nous est deû par nos subjets, comme à leur Souverain; de crainte que la dissimulation de l'injure qui est faite à sa divine Majesté, ne l'irrite contre nous, n'arrête enfin le cours des be

nedictions qu'elle a versées si abondamment depuis quelques années sur cet Etat: A ces causes, Nous voulons, vous mandons, et tres-expressément enjoignons par ces presentes signées de nôtre main, que vous ayez à faire publier de nouveau la Declaration derniere faite contre les Duels, et de faire une exacte perquisition de ceux qui ont fait des combats en duel, depuis la naissance de nôtredit Fils le Dauphin, ou qui en feront à l'avenir, et de procéder contr'eux, et les punir des peines portées par nos Edits. Mais comme souvent il est difficile que l'on ait des preuves bien assurées de ce qui se passe en telles actions, ceux qui les entreprennent n'oublians rien pour en oster la connoissance, et les rendre secretes: Nous voulons aussi que sur la notorieté du fait, vous ayez, ainsi que vous avez accoûtumé, à décreter contre ceux qui seront accusez de s'estre battus en Duel, ou bien ordonner qu'ils se rendront dans quinzaine, aprés la signification de vôtre Arrest, en la prison de la Conciergerie de nôtre Palais, pour repondre sur les conclusions que nôtre Procureur général entendra prendre contr'eux. Et à défaut de se rendre dans ledit temps de quinzaine, Nous voulons sans autre procedure, que tous leurs biens soient saisis, et mis en nôtre main, jusques à ce qu'ils ayent obei, et procedé contr'eux comme desobeïssans à nos commandemens. Promettant en foy de Roy, que nous n'accorderons aucune grace à

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