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l'avenir, pour les faits contenus en nôtre Declaration sur les Duels: Et en cas qu'il arrivast que par facilité, ou par surprise il en fust expédié quelqu'une, nôtre intention est, que vous n'y ayez aucun égard, comme contraire à nôtre volonté. Si n'y faites faute : Car tel est nôtre plaisir. Donné à Saint Germain en Laye le premier jour de decembre mil six cens quarante. Signé LOUIS. Et plus bas, DE LO

MENIE.

Et en la subscription.

A nos amez et feaux Conseillers les gens tenans nôtre Cour de Parlement à Paris.

ARREST DE LA COUR DE PARLEMENT,

EN EXECUTION DES EDITS DES DUELS ET RENCONTRES..

Ce jour, veû par la Cour la Requête presentée par le Procureur general du Roy, contenant qu'encore que ledit Seigneur Roy ait accordé abolition en faveur de l'heureuse naissance de Monsieur le Dauphin, à ceux qui ont auparavant contrevenu à l'Edit des Duels et rencontres, son intention neanmoins a toûjours esté, que ceux qui aprés les oseroient encore violer, fussent punis si exemplairement, que pour la severité des peines, le cours d'un si détestable crime pût estre arresté, comme on peut reconnoistre par ses lettres écrites à la Cour ; et enfin que ce foible prétexte puisse cesser, et que chacun rende l'obeissance qu'il doit à de si justes Loix, qui regardent l'honneur de Dieu, l'authorité du Roy, et la conservation de sa noblesse, laquelle emploie si courageusement sa vie pour la gloire de la Couronne; requeroit y estre pourveû: la matiere mise en déli

beration; ladite Cour a ordonné et ordonne, que l'Edit du vingt quatrième mars mil six cens vingtsix, et la Declaration du huitiéme avril mil six cens trente-six, seront de nouveau publiez. Fait inhibitions et défenses à toutes sortes de personnes, de quelque qualité et condition qu'elles soient, d'y contrevenir, sous les peines y contenuës : et à tous Seigneurs, Gentils-hommes, et autres, retirer les coupables en leurs chasteaux, hostels, et maisons, soient vifs ou morts, sous les peines portées par les Ordonnances. Enjoint à toutes personnes de se saisir des contrevenans, et les constituer prisonniers, pour estre procedé contr'eux suivant la rigueur desdits Edits; et sera le present Arrest leû, publié et affiché aux carrefours et lieux publics de cette ville et fauxbourgs, et envoïé par les Bailliages et Sénéchaussées, pour y estre aussi leû, publié et executé à la diligence des Substituts dudit Procureur general, à ce qu'aucun n'en ignore. Fait en Parlement le septiéme decembre mil six cens quarante.

Signe GUYET.

EDIT DU ROY

SUR LA PROHIBITION ET PUNITION DES DUELS.

Donné à Paris au mois de juin 1643.

Verifie en Parlement le 11 aoust audit an.

Louis par la grace de Dieu Roy de France et de Navarre à tous presens et à venir, salut. Quand nous considererions seulement comme Roy, le sang de nôtre noblesse répandu par la fureur des Duels, Nous ne pourrions sans estre touchez d'une extrême douleur, voir les tragiques effets d'une passion si brutale, et si préjudiciable à la France : mais la qualité de Roy Tres-Chrétien nous obligeant d'estre infiniment plus sensible aux interests de Dieu qu'aux nôtres, Nous ne sçaurions penser sans horreur à ce crime detestable, qui, en violant tout ensemble le respect qui nous est deû par nos sujets, comme à leur Souverain, et l'obeïssance qu'ils doi

que

vent à Dieu comme à leur Createur et à leur Juge, les pousse par une manie prodigieuse à sacrifier leurs corps et leurs ames à cet idole de vanité, qu'ils adorent, au mépris de leur salut, et qui n'est autre que le Demon, qui se presentant à eux sous le voile. d'un faux honneur, les ébloüit de telle sorte, qu'ils aiment mieux se precipiter dans un malheur éternel, de souffrir une honte purement imaginaire. Leur rage passe à cet excés, que pour se porter à ces combats abominables, il n'est pas besoin d'avoir esté outragé, ny d'avoir receû la moindre offense; il suffit d'y estre engagé par ceux que l'on ne vid jamais, et souvent contre les personnes que l'on aime davantage. Ce funeste moment unit si étroitement ensemble par un lien sacrilege ceux mêmes qui ne sont point unis par affection, qu'ils exposent non seulement leurs vies, mais aussi leurs amis, les uns pour les autres; et divise quelques-fois d'une si étrange maniere ceux qui s'aiment, que surpassant en fureur les plus cruels ennemis, ils s'arrachent par une double mort, et la vie du corps, et la vie de l'ame. Mais ce qui montre encore clairement, que c'est l'artifice de cet immortel et capital ennemi des hommes, qui repand un aveuglement si deplorable dans l'esprit de nôtre noblesse; c'est que generalement tous les Gentils-hommes s'estimeroient deshonorez, s'ils refusoient de renoncer, par des actions plus que barbares, à toutes les esperances du Chris

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