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ce qu'il nous importe le plus de bien connaître, à ceux qui ne croient pas comme à ceux qui croient, il s'adresse à tous les hommes de bonne volonté.

Un mot sur la nature et le plan de cet ouvrage.

Nous voulons exposer les dogmes catholiques, en établir la vérité et les venger des attaques dont ils sont l'objet de la part de l'hérésie et de l'incroyance. Et voici de quelle manière nous comptons procéder. Nous commencerons par exposer le dogme tel qu'il est enseigné ou formulé par l'Église, le dogme dans son expression la plus simple, ayant soin de le dégager des opinions purement théologiques discutées dans les écoles; car les catholiques ne sont pas tenus de faire un acte de foi sur les sentiments de tel ou tel théologien, quelque illustre qu'il soit, mais uniquement sur les vérités révélées de Dieu et proposées comme telles par l'Église, son organe visible sur la terre. Ce simple exposé du dogme est, à nos yeux, d'une importance capitale. Nous croyons que souvent il suffira pour dissiper une foule de préjugés qui n'ont d'autre base qu'une fausse idée de la doctrine catholique.

Le dogme ainsi défini et brièvement expliqué, nous en établirons la vérité en prouvant qu'il est révélé de Dieu et qu'il a toujours été cru comme tel par l'Eglise de JésusChrist.

Nous signalerons ensuite les principales erreurs oppo

sées à ce dogme et les attaques les plus considérables dont il a été l'objet. Nous insisterons particulièrement sur les erreurs et sur les attaques contemporaines; nous ne déguiserons rien, nous dirons tout ce qu'opposent aujourd'hui à notre foi nos adversaires les plus sérieux et les plus instruits.

Enfin nous nous demanderons si, comme le prétendent nos adversaires, la raison et la saine philosophie sont vraiment intéressées à rejeter la croyance catholique. Nous nous livrerons donc à une explication approfondie du dogme, nous essaierons de le contempler à la lumière de la raison purifiée et agrandie par la foi; et de cette hauteur divine on apercevra sans peine l'étonnante futilité de ces mille objections que la foule des incroyants répète chaque jour avec une assurance qui semble défier toute contradiction. Que la philosophie rationaliste paraît étroite et mesquine quand on la rapproche de la grande philosophie chrétienne!

Tel est l'ordre général que nous comptons suivre.

Nous prions Dieu qu'il bénisse ce travail et daigne s'en servir pour éclairer, raffermir et consoler quelques âmes, et pour leur faire comprendre que la sainte Église catholique, apostolique et romaine a seule les paroles de la vie véritable et pour le temps et pour l'éternité.

Louvain 4 mars 1855.

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Le Symbole catholique débute par ces mots : Je crois en Dieu, le Père tout-puissant. C'est sur Dieu que se porte tout d'abord la pensée chrétienne : il est le premier Étre et la première Vérité, le principe de toute chose et de toute pensée; il est surtout d'une façon spéciale le point de départ et le premier fondement de l'ordre religieux. La science, pour refléter fidèlement l'ordre de la nature, doit donc aussi s'ouvrir par Dieu; elle doit graver le nom de Dieu à la première page de ses recherches. Et si cela est vrai de la science en général, à combien plus forte raison faut-il que ce nom apparaisse à la tête de la science de la religion, puisque tous les dogmes, tous les préceptes et toutes les pratiques religieuses partent de lui d'une façon

LES DOGMES CATHOLIQUES.

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toute spéciale, se fondent sur lui et se terminent à lui.

Le Dieu que confesse l'Église ne ressemble point à celui de certains philosophes modernes, qui voudraient placer sur nos autels une idole plus vaine que les idoles du paganisme. Le Dieu des chrétiens est un Dieu subsistant et vivant en lui-même, doué d'intelligence et de volonté, infiniment parfait, absolument indépendant et de qui tout dépend, créateur et gouverneur de toutes choses. C'est sous ces traits augustes que Dieu nous apparaît dans la sainte Écriture, c'est ainsi que les anciens Pères le représentent et que tous les enfants de l'Église le connaissent. Ce point est hors de contestation, il serait superflu d'insister. Disons quelques mots des adversaires que rencontre ce dogme de l'existence de Dieu.

Il y a deux manières d'attaquer la doctrine chrétienne sur Dieu l'une consiste à nier directement l'existence de Dieu, l'autre à altérer essentiellement sa nature. La première est l'athéisme proprement dit, la seconde peut n'être à son tour, comme il arrive dans le panthéisme, qu'une sorte d'athéisme déguisé.

Il n'est point de vérité, si évidente qu'elle soit, qui n'ait trouvé des contradicteurs pourquoi le dogme de l'existence de Dieu en eût-il été exempt? L'histoire nomme un certain nombre d'hommes qui n'ont pas craint de nier directement et positivement ce dogme. Mais il faut ajouter tout de suite, et c'est là ce qui nous console, que toujours et à tous les âges de sa vie l'humanité a flétri comme un monstre quiconque a osé nier Dieu. Le genre humain a toujours été en possession de cette grande vérité; les ténèbres du paganisme ont pu l'obscurcir, mais jamais elles

ne l'ont étouffée l'histoire des nations païennes atteste à chaque page la croyance en un Être supérieur à la nature et auquel l'homme doit compte de ses actions. Cette croyance fait partie de la vie même de l'humanité.

« Comment, s'écrie le plus illustre représentant de la philosophie grecque, comment peut-on, sans indignation, se voir réduit à prouver l'existence des dieux? On ne saurait s'empêcher de voir avec colère, de haïr même ceux qui ont été, et sont encore aujourd'hui la cause qui nous y force. Quoi! après s'être montrés dociles aux leçons religieuses que dans leur enfance, encore sur le sein qui les nourissait, ils recueillirent de la bouche de leurs nourrices et de leurs mères; leçons pleines d'enchantement qui leur étaient données tantôt en badinant, tantôt d'un ton sérieux; après avoir assisté, au milieu de l'appareil des sacrifices, aux prières de leurs parents; après avoir vu et suivi, avec le plaisir naturel à leur âge, les cérémonies dont les sacrifices sont accompagnés, lorsque leurs parents offraient des victimes aux dieux avec la plus ardente piété, pour eux-mêmes et pour leurs enfants, et que leurs vœux et leurs supplications s'adressaient à ces mêmes dieux, d'une manière qui montrait combien était intime en eux la persuasion de leur existence; eux qui savent ou qui voient de leurs yeux que les Grecs et tous les étrangers se prosternent et adorent les dieux au lever et au coucher du soleil et de la lune, dans toutes les situations heureuses ou malheureuses de leur vie, ce qui montre combien, loin de nier l'existence des dieux, tous ces peuples en sont convaincus, combien ils sont même éloignés d'en douter; et maintenant au mépris

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