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la façon de nous les communiquer? De profonds savants ne sont-ils pas de piètres causeurs? »

Des littérateurs, des poètes raisonnent ainsi. Et il faut les entendre lire ou réciter leurs œuvres. Trissotin disant le sonnet et l'épigramme ne surpasse pas de beaucoup tels auteurs de nos jours psalmodiant leurs vers. La diction sensée qu'on leur conseillerait paraîtrait à plus d'un une déclamation d'acteur, et l'acteur est une des bêtes noires de nombre d'écri vains.

Certes, quantité d'acteurs ont une diction déplo rable. Ils visent surtout à l'effet. Leur manque d'ins truction les rend inaptes à découvrir le sens de ce qu'ils interprètent. Toute noblesse se dissipe à tra vers leur vulgarité. Mais ce sont les mauvais acteurs. Il y a de mauvais écrivains.

Une bonne diction est infiniment utile à qui parle en public. Chez les véritables, orateurs, oiseaux rares sur la terre, des qualités de premier ordre compensen les défauts; mais plus on manque de ces qualités, dont plusieurs ne peuvent, hélas! s'acquérir, plus i convient d'apprendre tout ce qui peut s'enseigner de l'art de dire, et les orateurs les mieux doués ne sauraient trop s'appliquer à se perfectionner. On sail l'importance que Démosthène et Cicéron attachaient à la partie mécanique de leur art. S'il est très juste de penser que des rhéteurs tombèrent à cet égard dans l'exagération, comment nier le funeste effet de l'erreur contraire chez la plupart de nos orateurs?

Cet ouvrage est évidemment destiné aux personnes que leur devoir tient ou tiendra régulièrement à la barre, à la tribune, à la chaire, à la table du conférencier; mais il s'adresse aussi à celles que des cir

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BEDIER (JOSEPH. Etudes critiones. 4 vol in-18

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Librairie Armand Colin

rue de Mézières, 5, PARIS.

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LITTÉRATURE GÉNÉRALE Pages choisies des Grands Écrivains

GAZIER (A.) Mélanges de Littérature et d'Histoire. 1 vol. in-18 jésus, broché..

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RENÉ BAZIN. Pages choisies (D. METTERLE). 1 vol. in-18 jésus, br. 3 fr. 50; relié toile.........

DESCHAMPS (GASTON).

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La Vie et les Livres (6° Série), avec un Index général des noms cités dans les 6 volumes. 1 vol. in-18 jésus, br. 3 fr. 50

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Le cycle de Napoléon. Le cycle de la guerre. tisme colonial et pittoresque.

Précédemment parus:

L'exo

1re Série: La Guerre de 1870 et la Littérature; le Roman historique; Littérature et politique; le Napoléonisme littéraire; le Néohellénisme.

2 Série: Renan, Taine, Leconte de Lisle, A. France; le Catholicisme littéraire Huysmans, Rodenbach, Loti; la Jeunesse blanche.

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3 Série J.-M. de Heredia, Verlaine, Paul Bourget,
Gaston Paris, G. Hanotaux, H. de Régnier, J.-H. Rosny;
la Littérature et la démocratie, etc.

4o Série: Les enquêtes de M. Max Leclerc ; Shakespeare
et M. Léon Daudet; Coppée, Rambaud, Legras; Angellier
et Robert Burns, etc.

5e Série: Gautier, Mérimée, O. Feuillet, Grenier,
Auguste Blanqui, E. Deschanel, A. France, de Vogüé, Paul
Bourget, André Theuriet, Émile Pouvillon, Pierre Loti, etc.
Chaque série, 1 vol. in-18 jésus, broché..

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ALBALAT (ANTOINE). Le Travail du Style enseigné par les corrections manuscrites des grands écrivains. 1 vol. in-18 jésus, (2° édition), broché..... 3 fr. 50 Le travail du style. Les corrections de Chateaubriand. Les corrections de Flaubert. Les corrections de Bossuet. Les corrections de Pascal. Les corrections de J.-J. Rousseau. Les corrections de Buffon et le travail de Montesquieu. Le travail du style dans Malherbe, La Fontaine, Boileau et Racine. Les corrections de V. Hugo et le travail de Balzac. Fénelon. Massillon. George Sand et Théophile Gautier.

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Stendhal.

« Nous avons signalé déjà l'intéressante série des études que M. Antoine Albalat consacre au travail du style et à l'art d'écrire. Tous ces livres sont d'un érudit et d'un lettré délicat. L'auteur excelle, avec toute la bonne grâce d'une causerie familière, à nous faire les honneurs des belles œuvres qu'il aime et qu'il admire. Et il excelle aussi à tirer, de tout ce qu'il sait, d'utiles et intéressantes leçons. Ce volume consacré tout entier à l'étude des manuscrits est un remarquable cours de littérature où l'on trouve à la fois le précepte et l'exemple.

(Revue de Paris.)

Du même auteur, précédemment parus :

L'Art d'écrire enseigné en vingt leçons. 1 vol. in-18 jésus, (10e édition), broché, 3 fr. 50; relié toile..... La Formation du Style par l'assimilation des Auteurs. In-18

jésus (3e édition), broché..

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constances plus ou moins fortuites engagent à parler devant quelque assemblée. Autant dire que tout le monde peut y trouver profit, tout le monde pouvant être amené à prendre la parole en public.

Que d'occasions, que de nécessités en notre époque de démocratie et de complet examen ! Nous n'avons jamais été si nombreux à sentir le devoir d'apprendre à autrui ce que nos travaux spéciaux nous ont permis de savoir. Les penseurs éprouvent de plus en plus le besoin de propager leurs idées. Les Universités populaires ont à elles seules considérablement augmenté le nombre des conférences.

Étudions la diction afin de bien parler. Parler, n'est-ce pas une des fonctions que nous accomplissons le plus souvent? Pourquoi négliger de la bien accomplir, alors même que nous n'avons qu'un seul auditeur? En admettant que nous n'ayons aucun intérêt matériel ou moral à le convaincre, à gagner sa sympathie, ne devons-nous pas lui épargner des efforts d'attention, une impression plus ou moins pénible? Et que prouve contre la bonne diction le fait que tels hommes éminents bredouillent? S'ils sont grossiers, que prouve leur génie contre la politesse?

Étudions la diction afin de bien lire. La lecture à haute voix est une excellente façon d'employer les heures familiales. On introduit ainsi chez soi, comme amis de la maison, les poètes, les philosophes, les romanciers, les historiens. A tous ces charmeurs, d'aucuns préfèrent les musiciens. Comprenons cette préférence; mais constatons qu'il faut des années d'études pour acquérir l'habileté sans laquelle toute opération sur le violon, sur le piano, peut être autre chose qu'un régal pour les auditeurs. Tandis que la

diction est relativement facile... du moins ce qu'il en faut pour lire clairement, pour communiquer en partie les sensations de beauté que l'on éprouve.

Et pourquoi, de temps à autre, ne pas agrandir son auditoire? Pourquoi ne pas lire au peuple, si privé de nourriture intellectuelle et morale, les chefs-d'œuvre qu'il peut comprendre? C'est ce qui se fait à Paris, dans plusieurs arrondissements; c'est ce qui commence en province. Il y a beaucoup à espérer de cette œuvre, à laquelle se consacre ardemment le poète éducateur Maurice Bouchor.

Voici en quoi consistent les lectures populaires.

Il s'agit d'avoir une salle et, à un bout, une estrade. Cette salle, on la trouve dans une école, dans une mairie. Tel maire intelligent et de bonne volonté accorde le théâtre de la ville. On est quelques lecteurs, hommes et femmes. Au besoin, on se passerait de femmes... ce qui serait disgracieux. Il faut, du moins, se passer de décors, de costumes spéciaux et, autant que possible, d'accessoires. Chacun, debout, parfois assis, lit son rôle. On gesticule comme on peut. On joue si l'on sait jouer.

On supprime tout ce qui, étant donnés les moyens dont on dispose et le public auquel on s'adresse, ne saurait être représenté ou manquerait d'intérêt ou de convenance. Une causerie explicative, s'il y a plusieurs actes, accompagne la pièce. L'entrée de la salle est gratuite.

Et voilà en partie réalisé ce fameux Théâtre populaire qui nous est depuis longtemps promis. Voilà comment on interprète de belles pièces de tout genre, de toute époque, françaises ou traduites de langues étrangères, avant ou après lesquelles on lit ou récite des

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