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ΑΙ

Avec l'accent circonflexe sur l'i, est toujours ouvert : maître, trainer.

Sans l'accent, il est ouvert devant une consonne finale articulée : air, Aix; ou devant une syllabe finale sourde aigre, chaise, maire, vilaine (moins dans vilaine que dans maire).

La netteté de la syllabe qui le suit ne l'empêche pas d'être ouvert : il l'est dans maison autant que dans aise.

L'e muet final qui l'accompagne le rend toujours franchement ouvert : cerisaie, plaie, et aussi l's et l'x finals et inarticulės dais, mais, faix, les ais qui marquent la première et la seconde personne des verbes.

Une seule exception: je sais, tu sais (il sait). Les poètes ont longtemps écrit je sai. Ils avaient raison, sapio donnant je sai et non je sais.

Dans d'innombrables mots, ai a le son mi-ouvert : aimer, baiser, laideur.

Mi-ouvert, à la fin de la plupart des mots : balai, essai, quai, remblai. Mai se rapproche tellement de l'e fermé que tous les poètes le font rimer à aimé. Fermé dans gai (et dans gaie, gais), comme aussi dans les premières personnes des verbes : j'ai, j'allai, je ferai.

Aie dans les verbes, comme ailleurs, se prononce ai je paie. Mais la prononciation de ces verbes peut varier avec leur orthographe : j'essaie (essaî) ou j'essaye (essè-ye), nous essaierons (essairons, comme on l'écrit aussi) ou essayerons (essè-yerons).

Ai devient eu ouvert dans faisais, faisions, bienfaisance, faisan et ses dérivés.

Ai se prononce a dans la syllabe aille. C'est un a

grave dans bataille, Noailles, Versailles, moins grave dans médaille. Dans aill suivi d'une autre voyelle que l'e muet, l'a est moyen, comme dans railleur, ou presque aigu, comme dans ailleurs. Bailler (donner) doit différer de bâiller (ouvrir la bouche).

Enfin, dans douairière, Montaigne, Sardaigne, on supprimait l'i dans la prononciation il convient, dans ces mots, de donner à ai son propre son ouvert.

АО

A est nul dans aoriste (du moins selon l'Académie), août (on prononce toutefois aoûter en faisant entendre l'a), Saône. Au contraire, o ne compte pas dans Craon, Craonne (chefs-lieux de canton), faon, Laon, paon,

taon.

AU

La plupart du temps, fermé comme ô: aubade, auge, autel (plusieurs l'ouvrent dans ce mot), automne, peau, sceau.

Si, devant l'r, il a parfois le son fermé: auriculaire, aurifier, il peut avoir parfois le son ouvert : aurore, centaure, hareng saur (on écrit aussi sor), laurier, Maurice. Dans taureau, le premier est ouvert et le second, fermé.

EI, EY

Mi-ouvert seigle, peigne, enseigner, soleil, vieille, conseilleur, reine, seize; bey, Ney, Guernesey.

Ei se change en eu dans écueil, orgueil et dérivés.

EU

Ouvert au commencement des mots : eucalyptus, euphonie; devant toute consonne articulée finale : veuf, glaïeul, fleur, et généralement dans le corps des mots: aveugle, beurre, fleuve, jeune, meurtre, mineure, neuvaine, peuple, preuve, ils veulent, qu'ils veuillent. Fermé quand il est circonflexe : jeûne.

Fermé dans les monosyllabes ou les terminaisons sans consonne finale articulée : bleu, heu! adieu, lieue, je meus, il peut (mais non peut-être, eu devenant médial), creux, délicieux, peureux (comparez les deux eu).

Fermé devant l's douce: glorieuse, odieusement; ordinairement devant le t meute, émeute, lieutenant, feutre, neutre, pleutre.

On peut le fermer aussi dans meule, veule, meunier. Eu devient u dans gageure, vergeure.

ОЕ

Se prononce oi ouvert dans moelle, et oi fermé dans poêle et ses dérivés. Mais, aujourd'hui, l'o et l'e grave se font entendre séparément dans poème, poète.

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Ouvert dans bœuf; fermé dans bœuf gras, bœufs, næud, væu.

OI, OY

Grave quand il est circonflexe cloitre, croître; quand il est finalement suivi de l'e, de l's et de l'x: joie, lamproie, oie; bois, mois, pois (et poids), iroquois, trois; choix, croix, noix, voix.

Aigu dans tout autre cas: foi, loi, moi; oiseau; froid, poil; moyen, voyons (moi-yen, voi-yon, et non mo-yen, vo-yon).

On supprime l'i dans oignon (on écrit aussi ognon), et il est souvent recommandé d'agir de même pour poigne, poignée, poignard. Remarquons que la prononciation littérale de ce dernier mot est plus expressive ne figure-t-elle pas l'acuité de la lame?

Il va sans dire qu'on doit changer oi en ai ouvert dans les mots dont Voltaire, entre autres, a transformé l'orthographe: mauvoise, monnoie. Roide, que parfois on écrit encore ainsi, peut se prononcer comme froide; mais on écrit et on dit de plus en plus raide.

A suivi de M

Les sons nasals, n'ayant pas de caractères alphabétiques spéciaux, s'orthographient au moyen de I'm ou de l'n s'ajoutant aux lettres-voyelles. Mais dans un grand nombre de mots, une lettre-voyelle suivie de I'm ou de l'n représente un son-voyelle pur.

Dam (préjudice, damnation) se prononce dan. Voilà un son nasal. On recommande aussi la vilaine prononciation kidan pour quidam.

Mais I'm s'articule et l'a prend le son pur dans des mots étrangers: Balaam, salam.

L'm s'annihile et l'a est grave dans damner, condamner.

A suivi de N

N s'articule en certains mots étrangers alder

man.

E suivi de M

A le son nasal an devant b, p: embargo, empyrée, et dans emm initial : emmailloter.

M finale s'articule: Bethleem. Pas de nasalité non plus, mais e devient a dans indemnité, évidemment, innocemment.

E suivi de N

Se prononce an nasal le plus souvent : enamourer, enorgueillir, cens, ingrédient (et non ingrédi-in).

Se change en in nasal dans agenda, appendice, chrétienté, spencer; dans les terminaisons: Achéen, Dupuytren, excepté quelques noms géographiques comme Ecouen..

E devient voyelle pure et mi-ouverte (n s'articulant) dans des mots étrangers: Baden, cyclamen. Hymen se prononce imenn ou imin.

La nasalité disparaît encore et l'e devient un a dans hennir, solennel.

I suivi de M

Voyelle pure dans Joachim, par exemple.

O suivi de M

Les livres s'accordent à recommander l'articulation de I'm dans automnal, ce qui n'a pas lieu dans

automne.

U suivi de M

Dans triumvir, par exemple, u se change en o et m s'articule. Umble (poisson) se prononce on-ble.

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