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QUESTIONS.

SUR

L'ENCYCLOPEDIE.

APOCRYPHE,

Du mot grec qui fignifie CACHÉ.

N remarque très-bien, dans le Diction-
naire encyclopédique, que les divines
écritures pouvaient être à la fois facrées &

apocryphes; facrées, parce qu'elles font indubitablement dictées par DIEU même; apocryphes, parce qu'elles étaient cachées aux nations, & même au peuple juif.

Qu'elles fuffent cachées aux nations, avant la traduction grecque faite dans Alexandrie fous les Ptolomées, c'est une vérité reconnue. Jofephe l'avoue Liv. 1. ch. dans la réponse qu'il fit à Appion, après la mort iv. d'Appion ; & fon aveu n'en a pas moins de poids, quoiqu'il prétende le fortifier par une fable. Il dit dans Liv. XII. fon hiftoire, que les livres juifs étant tous divins, nul ch. 11. hiftorien, nul poëte étranger n'en avait ofé jamais parler. Et immédiatement après avoir affuré que jamais perfonne n'ofa s'exprimer fur les loix juives, il ajoute que l'hiftorien Théopompe ayant eu feulement le deffein d'en inférer quelque chofe dans fon hiftoire,

V. 8.

DIEV le rendit fou pendant trente jours; qu'enfuite ayant été averti dans un fonge qu'il n'était fou, que pour avoir voulu connaître les chofes divines, & les faire connaître aux profanes, il en demanda pardon à DIEU, qui le remit dans fon bon fens.

Jofephe, au même endroit, rapporte encor qu'un poëte nommé Théodečte, ayant dit un mot des Juifs, dans fes tragédies, devint aveugle, & que DIEU ne lui rendit la vue qu'après qu'il eut fait pénitence.

Quant au peuple juif, il eft certain qu'il y eut des tems où il ne put lire les divines écritures, puifqu'il Ch. xxI. eft dit dans le quatrieme livre des Rois, & dans le deuxieme des Paralipomenes, que fous le roi Jofas on ne les connaiffait pas, & qu'on en trouva par hafard un feul exemplaire dans un coffre,chez le grandprêtre Helcias ou Helkia.

C. XXXIV.

. 14.

Les dix tribus, qui furent difperfées par Salmanafar, n'ont jamais reparu; & leurs livres, s'ils en avaient, ont été perdus avec elles. Les deux tribus, qui furent efclaves à Babylone, & qui revinrent au bout de foixante & dix ans, n'avaient plus leurs livres; ou du moins ils étaient très-rares & très-défectueux, puifqu'Efdras fut obligé de les rétablir. Mais quoique ces livres fuffent apocryphes pendant la captivité de Babylone, c'est-à-dire cachés, inconnus au peuple, ils étaient toujours facrés; ils portaient le fceau de la divinité, ils étaient, comme tout le monde en convient, le feul monument de vérité qui fut fur la terre.

Nous appellons aujourd'hui apocryphes les livres qui ne méritent aucune créance, tant les langues font fujettes au changement. Les Catholiques & les Protestans s'accordent à traiter d'apocryphes en ce fens & à rejetter:

La Priere de Manaffé, roi de Juda, qui fe trouve dans le quatrieme livre des Rois.

Les troifieme & quatrieme livres des Macchabées. Le quatrieme livre d'Efdras, quoiqu'ils foient inconteftablement écrits par des Juifs; mais on nie que

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les auteurs aient été infpirés de DIEU, ainsi que les
autres Juifs.

Les autres livres juifs, rejettés par les feuls Pro-
teftans, & regardés par conféquent comme non inf-
pirés par DIEU même, font:

La Sageffe, quoiqu'elle foit écrite du même style que les Proverbes.

L'Eccléfiaftique, quoique ce foit encor le même

ftyle.

Les deux premiers livres des Macchabées, quoiqu'ils foient écrits par un Juif; mais ils ne croient pas que ce Juif ait été infpiré de DIEU.

Tobie, quoique le fond en foit édifiant. Le judicieux & profond Calmet affirme, qu'une partie de ce livre fut écrite par Tobie pere, & l'autre par Tobie fils, & qu'un troifieme auteur ajouta la conclufion du dernier chapitre, laquelle dit, que le jeune Tobie mourut à l'âge de 99 ans, & que fes enfans l'enterrerent gaiement.

Le même Calmet, à la fin de fa préface, s'exprime préface de ainfi :,, Ni cette hiftoire en elle-même, ni la maniere Tobie. dont elle eft racontée, ne portent en aucune maniere le caractere de fable ou de fiction. S'il fallait

دو

"

, rejetter toutes les hiftoires de l'Ecriture où il paraît
du merveilleux & de l'extraordinaire, où ferait le
livre facré que l'on pourrait conferver?

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Judith, quoique Luther lui-même déclare que,, ce Luther dans livre eft beau, bon, faint, utile, & que c'est le la préface difcours d'un faint poëte & d'un prophete animé allemande du St. Efprit, qui nous inftruit, &c.

Il eft difficile à la vérité de favoir en quel tems fe paffa l'aventure de Judith, & où était fituée la ville de Béthulie. On a difputé auffi beaucoup fur le degré de fainteté de l'action de Judith; mais le livre ayant été déclaré canonique au concile de Trente, il n'y a plus à difputer.

Baruch, quoiqu'il foit écrit du ftyle de tous les autres prophetes.

du liv. de

Judith.

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