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LOAN STACK

1832
MAIN

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AVIS AU LECTEUR.

PUISQUE nous honorons les reliques des Saincts, à combien plus forte raison devons-nous estimer les bons enseignemens qu'ils nous ont laissez; estant les veritables reliques de leurs esprits: les pieuses lectures, dont nous entretenons nostre esprit, se convertissent en sa propre nature, ainsi que l'aliment au corps: c'est ce qui me donne lieu d'avertir que l'excellente doctrine de ce livre, ayant fait plusicurs conversions admirables, il est tres-necessaire de le lire comme il faut, afin de faire une suffisante reflexion sur chaque chapitre, pour ne pas perdre une occasion si avantageuse au bon-heur de nostre advancement vers Dieu. Pour cet effect il est tres-àpropos de n'en lire qu'un chapitre par jour, sçavoir deux fois le matin, et autant le soir, pour en profiter autant qu'il nous sera possible; évitant de nous charger d'une trop grande quantité de si bonnes choses, afin qu'elles soient plus agreables et plus faciles à digerer. Apres l'avoir leu de cette sorte, ne nous persuadons pas sçavoir bien tout ce qu'il con

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tient, puis que les plus capables y trouvent toujours de nouvelles beautez, dont ils ne s'estoient pas apperceu, tesmoin ce que nostre sainct pere le Pape Alexandre VII en a escrit à son neveu, lors qu'il estoit Internonce en Flandre. Il faut estre aussi capable que les meilleurs auteurs pour le comprendre aussi parfaictement qu'eux, et soyons persuadez que nous ne le sçaurons jamais bien, que nous ne le pratiquions aussi parfaictement que son autheur: tout pecheur est tousjours en quelque façon ignorant: si nous connoissions parfaictement l'excelcence de la Vie devote, il nous seroit autant difficile de ne la pratiquer pas, que nous y serions esclairez: c'est pourquoy il ne faut passer aucune année sans la relire de la sorte, et nous demeurerons d'accord, tost ou tard, qu'il n'est rien de plus doux au monde, qu'une devotion bien reiglée, ainsi qu'il l'enseigne; si nous suivons bien ses conseils, il changera les amertumes de nostre vie en douceurs inexprimables, d'autant qu'elle est remplie de grandes consolations divines.

SENTIMENT

D'ALEXANDRE VII

SUR CET OUVRAGE

ET LES AUTRES ESCRITS DE SAINT FRANÇOIS DE SALES.

:

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Mon cher neveu, c'est avec regret que j'ay souffert vostre absence, et nostre separation : mais il nous faut rejoindre par le commerce des lettres ; et pour le commencer par un subjet digne de vous et de moy, je ne sçaurois, ce me semble, mieux faire que de vous continuer le discours que je vous faisois sur le point de vostre depart. Je vous conjure donc encore une fois, de faire vos delices et plus cheres etudes des œuvres de M. de Sales, d'estre son lecteur assidu, son fils obeïssant, et son imitateur fidele. C'est à sa Philotée, qui est la meilleure guide qu'on puisse prendre pour se conduire dans le chemin de la vertu, à qui je dois depuis vingt ans, apres Dieu, la correction de mes mœurs; et s'il y a quelque chose en moy exempt de vice, je luy en ay obligation. Je l'ay leuë une infinité de fois, et je ne sçaurois passer de la relire, elle ne perd jamais pour moy la grace de la nouveauté, et toutes les fois qu'elle repasse

sous mes yeux, il me semble qu'elle me dit tousjours quelque chose de plus que ce qu'elle m'avoit dit auparavant. Si vous m'en croyez, ce livre sera le miroir de vostre vie, et la regle sur qui vous prendrez la mesure de toutes vos actions, et de toutes vos pensées. Il ne vous oblige pas à l'austerité, et à la solitude d'un hermite; il ne vous persuade pas d'entreprendre un genre de vie extraordinaire : son dessein est de vous mener au but de la perfection chrestienne, et de vous instruire dans la solide pieté, par une voye douce et facile, qui s'accommode admirablement à toutes les differentes conditions des hommes, quelque basses ou relevées qu'elles puissent estre. Si la vertu, disoit un ancien, pouvoit nous estrè representée avec des couleurs assez vives, et des traits dignes de son merite, elle attireroit tous les mortels à son amour, avec une ardeur et une passion extreme. Il me semble, certes, que le grand François de Sales a reüssi parfaictement dans ce dessein en effect, il nous l'a representée au vif avec tout l'eclat de sa majesté, et tous les attraits de ses beautez et de ses graces. Mais ce qui est plus digne de loüange, et le plus agreable en cet excellent escrivain, c'est que se proposant Nostre-Seigneur pour son modele, il a commencé à bien faire auparavant que de bien dire; et que son premier soin a esté d'executer luy-mesme ce qu'il devoit enseigner aux autres. De sorte qu'on peut dire avec raison, que ceux qui estudient ses livres, estudient encore sa vie, et que ses preceptes et ses avis sont d'autant plus faciles à practiquer, qu'ils sont prevenus et autorisez de son exem

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