ACTEURS. PANDOLFE, père de Lélie. ANSELME, père d'Hippolyte. CÉLIE, esclave de Trufaldin. MASCARILLE, valet de Lélie. ERGASTE, ami de Mafcarille. UN COURIER. DEUX TROUPES de mafques. La fcène eft à Meffine, dans une place publique. HÉ ACTE PREMIER. SCÈNE PREMIÈRE. STO LÉLI E. É BIEN, Leandre, hé bien, il faudra contester, Nous verrons de nous deux qui pourra l'emporter; Qui, dans nos foins communs pour ce jeune miracle, Aux vœux de fon rival portera plus d'obstacle: Préparez vos efforts, & vous défendez bien, Sûr que de mon côté je n'épargnerai rien. SCÈNE II. LÉLIE, MASCARILLE. LÉ LIE. AH, Mafcarille! MASCARILLE. Quoi ? LÉLIE. Voici bien des affaires } J'ai dans ma paffion toutes chofes contraires : Léandre aime Célie; & par un trait fatal, Malgré mon changement, eft encor mon rival. store Hé, oui, tant pis, c'eft-là ce qui m'afflige? Toutefois j'aurois tort de me défefpérer; Puifque j'ai ton fecours, je dois me raffurer, Je fais que ton efprit, en intrigues fertile, MASCARILLE. Hé, trêve de douceurs. Quand nous faifons befoin,nous autres miférables, Nous fommes les chéris & les incomparables; Et dans un autre tems, dès le moindre courroux, Nous fommes des coquins qu'il faut rouer de coups. LÉ LIE. I Ma foi, tu me fais tort avec cette invective; (MASCARILLE. {} Vous êtes romanefque avecque vos chimères. Mais que fera Pandolfe en toutes ces affaires? C'est Monfieur votre père, au moins à ce qu'il dit; Vous favez que fa bile affez fouvent s'aigrit, fent Qu'il pefte contre vous d'une belle manière Quand vos déportemens lui bleffent la vifières |