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XXV.

Discours de félicitation adressé par le même à S. A. R. la
princesse Amélie-Auguste de Bavière.

Madame,

Je m'estime bien heureux de pouvoir présenter à V. A. R. l'hommage des vœux sincères que le corps diplomatique forme pour la prospérité d'une princesse, vrai modèle des vertus de son auguste mère; qui, après avoir, par les charmes de son esprit, de son caractère et de ses grâces, attiré sur elle l'estime, l'amour et l'admiration de la Bavière, va maintenant remplir en Saxe les hautes destinées que la Providence a irrévocablement fixées par la solennité de ce jour à jamais mémorable.

XXVI.

Discours adressé au roi de France par le nonce apostolique, au nom du corps diplomatique, à l'occasion de la mort de Louis XVIII et de l'avènement de Charles X au trône, le 17 septembre 1824.

Sire,

C'est dans le silence de la douleur que les membres du corps diplomatique, fidèles interprètes de leurs maîtres, se présentent devant V. M.

Jamais un roi ne fut plus aimé, jamais un roi n'aura été plus regretté, jamais aussi il n'en fut de plus digne de regrets. Grand dans le malheur, indulgent dans la prospérité, Louis XVIII a fait le bonheur de son peuple, et il a conquis, par sa sagesse éclairée, la confiance et l'admiration de l'Europe.

En ce jour d'affliction et de deuil, ce qui porte la consolation dans nos ames, c'est de voir la couronne de saint Louis placée sur la tête d'un prince qui brille par l'éclat et par le cortège heureux de toutes les vertus. Oui, sire, la religion retrouve en Charles X son ferme appui; le souverain Pontife, le digne fils ainé de l'Église ; la France, son père bien-aimé, et les souverains de l'Europe, l'ami et le garant de la paix, et de cette

union salutaire qui affermit les monarchies et qui assure la prospérité des peuples. Daignez, sire, agréer les hommages et les vœux du corps diplomatique pour la longue durée et le bonheur d'un règne qui commence sous les auspices les plus favorables.

Réponse de Charles X.

Monsieur le nonce,

:

Mon cœur est trop déchiré pour que je puisse exprimer les sentimens qui le remplissent. Je vous remercie de ceux que vous me témoignez au nom du corps diplomatique. Je n'ai qu'une ambition, messieurs, je demande à Dieu qu'elle soit remplie, et j'espère qu'il me l'accordera c'est de continuer ce que mon vertueux frère a si bien fait; c'est que mon règne ne soit que la continuation du sien, tant pour le bonheur de la France que pour la paix et l'union de toute l'Europe. C'est mon vœu ; c'est ma prière au Ciel, et ce sera l'étude de toute ma vie.

XXVII.

Discours d'audience du duc de Villa-Hermosa, ambassadeur d'Espagne à Lisbonne, adressé au roi de Portugal; en 1823.

Sire,

Sa majesté catholique, mon auguste maître, à son retour dans la capitale de ses états, après que les chaînes de sa malheureuse captivité ont été brisées par les efforts des armées françaises et la coopération du fidèle peuple espagnol, a pensé qu'il dévait offrir à V. M. un témoignage public de l'intérêt qu'il prend à la glorieuse réintégration de V. M. dans ses droits et prérogatives. Mon souverain, uni par les nœuds les plus sacrés à l'auguste maison de Bragance, voyant V. M. environné de l'amour, du respect et de la soumission de son peuple, jouissant de son autorité légitime, recouvrée pour elle par la fidélité portugaise, se plaît cordialement à témoigner à V. M., par cette ambassade solennelle, le plaisir qu'il prend à féliciter V. M. d'être remonté sur son trône souverain, vu qu'il se glorifie d'ê

tre celui de tous les monarques de la terre qui prend le plus d'intérêt à la prospérité et au bonheur de V. M. et de sa famille.

Cette lettre, que sa majesté catholique me charge de remettre en vos royales mains, certifiera ce que j'ai dit à V. M. C'est pour moi un vrai plaisir, que le roi mon maître, en m'honorant de cette mission extraordinaire, me procure le bonheur d'être pour la deuxième fois, auprès de V. M., l'interprète des sentimens qui animent ma cour, et de l'amitié, de l'union et de la parfaite harmonie qui, pour leur prospérité mutuelle, doivent nécessairement subsister entre les deux puissances péninsulaires.

Réponse du roi.

J'ai entendu, avec la plus vive et la plus agréable sensibilité, l'expression des sentimens d'affection de sa majesté catholique pour ma personne et ma famille. Je me réjouis avec le roi,. mon beau-frère et mon gendre, des événemens récens qui, par de généreux efforts et avec la bénédiction divine, ont délivré les deux états de la péninsule d'une maligne influence, et y ont rétabli l'ordre et la légitimité.

Je reçois avec plaisir la lettre que vous me remettez, et dans laquelle je puis seulement trouver les assurances de l'amitié et de la plus parfaite harmonie dont doivent résulter la prospérité et le bonheur des deux nations.

Il m'est agréable que V. Exc. ait été choisie par votre auguste maître pour cette mission solennelle, votre personne et votre caractère m'étant déjà bien connus.

XXVIII.

Discours d'audience du chargé d'affaires de Russie, adressé à l'infant dom Miguel de Portugal; en 1823.

Sérénissime Seigneur,

Chargé par S. M. l'empereur mon maître, de l'honorable mission de féliciter en son nom V. A. R., je ne pourrais la remplir plus dignement qu'en rapportant les expressions mêmes

contenues dans la dépêche qui m'a été transmise par ma cour, qui me charge de ce devoir si flatteur..

Ne manquez pas, dit la dépêche, d'exprimer à S. A. R. l'infant dom Miguel, les sentimens qu'ont inspirés à l'empereur sa résolution généreuse, sa noble vaillance et le respect filial avec lequel il déposa aux pieds du monarque l'hommage des services qu'il venait de lui rendre, en offrant à S. M. tout ce qui serait désormais en son pouvoir pour le service du trône. Il est des actions qui portent avec elles leur récompense; la plus éclatante que puisse recevoir le sérénissime infant, c'est la gloire d'avoir sauvé son roi, son père, sa patrie.

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Que V. A. R. daigne me permettre de saisir cette heureuse circonstance pour lui exprimer les sentimens de mon profond respect et de ma vénération.

XXIX.

Discours d'audience de M. Hyde de Neuville, ambassadeur de France à Lisbonne, adressé au roi de Portugal, le 3 septembre 1823.

Sire,

Mon souverain éprouve la joie la plus vive en apprenant le grand et heureux événement qui a sauvé le Portugal, et replacé dans les mains paternelles de V. M. un pouvoir dont vous avez toujours usé pour le bonheur de vos sujets, un pouvoir dont l'exercice légitime ne constitue pas seulement la force et la dignité du trône, mais encore la garantie la plus sûre des véritables libertés des sujets, un pouvoir sans lequel les rois ne sauraient remplir les obligations que Dieu leur a imposées. Dans cette restauration éternellement mémorable, le roi mon maître a admiré avec toute l'Europe la profonde sagesse du monarque, la grandeur d'âme de la famille royale, et la magnanime conduite du peuple et de l'armée.

La Providence, sire, blesse les cœurs des rois comme ceux des autres hommes; elle les soumet souvent à des épreuves pénibles, mais nous la voyons promptement consoler les bons rois, les récompenser et les bénir dans leurs fils, en confondant l'anarchie et en relevant par leur bras puissant les trônes légi

times. Ce fut la volonté de la justice divine qu'un prince si longtemps modèle de la piété filiale, qu'un roi le père et l'ami de ses peuples, le zélé défenseur de la religion et des bonnes mœurs, se trouverait, dans les jours de l'affliction comme dans ceux de la puissance, environné d'amour et de respect, défendu à son tour par la religion, qui, participant à ses nobles infortunes, donna le premier exemple de la fidélité et le premier signal du devoir. Il était dans les décrets du Ciel qu'un monarque si agréable à Dieu trouvât dans sa propre famille l'épée du Seigneur, le royal vengeur de ses droits légitimes.

Sire, le roi mon maître, heureux et fier lui-même de son propre fils, félicite V. M. d'avoir donné naissance à un prince qui, à l'âge où d'autres hommes entrent dans la carrière de la gloire, s'est si noblement placé au rang des héros.

Sire, le roi mon maître m'a chargé de remettre en vos augustes mains cette lettre, par laquelle il annonce à V. M. qu'il vous a conféré les ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit.

L'ordre du Saint-Esprit, déjà si illustre parmi ceux de la chrétienté, acquerra une nouvelle splendeur par la réception, au nombre de ses chevaliers, du chef auguste de la maison de Bragance et de son illustre fils.

Sire, mon souverain, daignant me choisir pour résider près de V. M. comme l'organe de ses sentimens d'estime profonde et d'attachement inaltérable, a récompensé d'une manière flatteuse et honorable mon ancienne fidélité à la cause des Bourbons, qui est la cause de la France. Il ne me reste, sire, qu'un seul souhait à former, c'est que, pendant ma mission, je puisse gagner les bonnes grâces de votre majesté.

Daignez, sire, recevoir gracieusement l'hommage de mon profond respect.

Réponse du roi.

Je reçois avec la plus pure satisfaction la lettre que vous me présentez de la part de S. M. T. C. J'ai désiré célébrer par des solennités publiques et extraordinaires le jour de votre présentation à ma cour, afin de donner un témoignage évident de la valeur que je mets aux relations intimes du sang et de l'amitié qui ont toujours uni ma famille et la maison royale de France. Ces mêmes sentimens sans doute sont restés en pleine force dans

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