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application remonte aujourd'hui à un an environ (1847); les pièces de l'attelage n'ont pas éprouvé la moindre altération, tandis qu'avant l'application des contre-poids et malgré l'interposition d'un ressort de choc et de traction, les boulons étaient toujours cisaillés, et les plaques d'attelage, déchirées. En outre, le mouvement de la machine a acquis une régularité surprenante.

J'ai procédé comme il suit pour observer le mouvement horizontal de va-et-vient :

1o La machine étant placée sur une portion de voie bien horizontale, les rails furent enlevés sous les roues motrices, et on donna de la vapeur sans que les roues portantes fussent calées;

2o La machine fut mise en marche à la vitesse ordinaire, remorquant seulement son tender, et le boulon d'attelage ayant un jeu de 2 pouces.

Ou constata dans ces deux expériences, qu'avec un contrepoids de 133 livres (1) il n'y avait pas le moindre choc, tandis que dès qu'on le diminuait ou qu'on l'augmentait d'une vingtaine de livres seulement, les mouvements irréguliers devenaient très-sensibles.

Les machines à roues couplées et à cylindres intérieurs pourraient généralement se passer de contre-poids; les manivelles extérieures, calées à 180° des manivelles motrices, et les bielles d'accouplement remplissent déjà, en effet, les fonctions de contre-poids. Tel est le motif de la stabilité que possèdent ces machines, et qui diminue si on vient à enlever les bielles d'accouplement.

Les locomotives à cylindres extérieurs présentent l'inconvénient bien connu, qu'à chaque coup de piston l'avant de la machine est jeté avec plus ou moins de force de gauche à droite et de droite à gauche. On s'est pour ainsi dire cassé la tête pour trouver la cause de cette tendance, dont a donné diverses explications on l'a notamment attribuée aux variations qu'éprouve la pression exercée sur les ressorts d'avant par suite de l'obliquité des bielles; à quoi l'on peut objecter que, dans les machines à cylindres horizontaux, c'est à peine si l'on peut remarquer une oscillation régulière des ressorts. D'ailleurs, fûtelle plus prononcée, elle ne pourrait imprimer à la machine

(1) Celui de l'équilibre vertical.

(Note du traducteur.)

les mouvements transversaux observés. Mais de toutes les objections la plus décisive, c'est que la perturbation dont il s'agit persiste, même quand le régulateur est fermé.

Quand les cylindres sont intérieurs et par suite peu éloignés du plan moyen de la machine, les actions perturbatrices des deux pistons se réduisent à peu peu près à une force située dans ce plan. Avec les cylindres extérieurs, an contraire, la machine est sollicitée à osciller autour d'un axe vertical imaginaire; mais l'instabilité de ces machines peut d'autant mieux disparaître par l'application de contre-poids convenables, que ces poids et les pistons sont à peu près à la même distance de l'axe de la machine.

Les machines qui présentent les conditions les plus défavorables sont celles qui ont à la fois les cylindres extérieurs et les roues couplées, puisque les pièces de l'accouplement sont alors elles-mêmes des éléments de perturbation, au lieu d'être comme dans le cas des cylindres intérieurs des éléments de neutralisation. Des contre-poids très-lourds deviennent dès lors nécessaires; on peut au surplus les répartir convenablement entre les roues couplées.

Soient, par exemple, pour une machine à quatre roues couplées à cylindres de 24 pouces et à roues motrices de 5 pieds:

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Le contre-poids ayant son centre de gravité à 25 pouces de l'axe de l'essieu, il faudrait, pour détruire entièrement le lacet, le porter à 440 216, soit 108 livres sur chacune des roues motrices, mais pour ne pas trop dépasser l'équilibre vertical, il convient de s'arrêter à 80 livres.

Dans les machines à trois cylindres, les forces d'inertie agissent de chaque côté, avec des intensités égales et dans le même sens à chaque instant. Il n'y a donc aucune tendance au mouvement de lacet, mais le mouvement de va-et-vient longitudinal subsiste, et les contre-poids sont dès lors aussi nécessaires dans ces machines que dans les autres.

BULLETIN.

PREMIER SEMESTRE 1860.

sur l'industrie minérale de la province de Hainaut (Belgique).

Les charbonnages de la province se partagent ordinairement en trois groupes connus sous les désignations de charbonnages du couchant de Mons, ou simplement, de Mons, du centre et de Charleroy. Le premier groupe comprend les charbonnages situés à l'ouest de la ville de Mons; le second ceux qui sont situés entre cette ville et la rivière du Piéton, et enfin le troisième, les charbonnages situés aux environs de Charleroy, depuis le Piéton jusqu'à la limite orientale de la province.

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traite, en hectolitres. 73.367.951 70.890.781 72.341.598 77.033.218 79.873.403 Valeur de l'extraction, en francs....

....

82.514.904 83.735.622 80.019.228 82.247.614 83.794.425

Comme on le voit, le nombre de puits d'extraction est resté à peu près stationnaire, pendant les cinq dernières années, ne variant que de 233, en 1858, à 241 en 1856, mais la production de l'année 1859 a dépassé celle de 1858, en quantité, de 244.315 tonneaux, et, en valeur, de 1.546.811 francs, bien que le prix de vente, au tonneau, ait subi une réduction générale de 20 centimes, de 12 francs à 11',80.

Je reproduis ci-dessous les quatre dernières lignes du tableau indiquant les quantités pour lesquelles chacun des trois groupes

de charbonnages a contribué à la production totale de la province, et j'y ajoute les renseignements relatifs à l'année 1859.

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Les charbonnages de Mons occupent toujours le premier rang; ils ont fourni à la consommation, en 1859, 5.007.124 tonnes de houille, c'est-à-dire près de 7.000 tonnes de plus qu'en 1855. La production des charbonnages du centre est variable; en 1859, elle a été inférieure de 21,917 tonnes, à celle de 1858, et supérieure seulement de 5.792 tonnes à celle de 1855; la moyenne quinquennale est de 1.090.936 tonnes. La production des Charbonnages de Charleroy continue à s'accroître; en 1859, elle s'est élevée à 2.993.532 tonnes, dépassant ainsi de 630.517 tonnes, ou de près de 27 p. 100, celle de 1855, et ne restant inférieure à celle des charbonnages de Mons, que de 13.392 tonnes.

Depuis 1855, l'extraction totale de la province n'a augmenté que de 640.910 tonnes ou de 10 p. 100.

Comparons la production de 1858, d abord à celle des autres provinces de la Belgique, de Liége et de Namur, qui avec le Luxembourg, forment la deuxième direction des mines, et ensuite avec celle des autres pays principaux producteurs de cette espèce de combustible, qui joue un si grand rôle dans le développement de l'industrie et de la civilisation des peuples.

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D'après ces chiffres, la province de Hainaut entre donc, à elle seule, pour 74 p. 100, ou pour plus des trois quarts, dans la production totale de houille de la Belgique.

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On peut donc estimer au moins à cent trente millions de tonnes la production totale, dans le monde entier, d'anthracite, de houille et de lignite.

Le royaume uni de la Grande-Bretagne fournit seul, plus que la moitié de cette quantité de combustibles minéraux; les ÉtatsUnis d'Amérique près du sixième; la Prusse, le dixième; la Belgique, un quatorzième et demi, etc.

Dans l'ordre d'importance de la production, la Prusse occupe maintenant le troisième rang; aussi les exploitations de ce pays se sont-elles rapidement développées depuis 1850, comme le fait voir le tableau suivant que j'extrais de la publication faite par M. Amédée Burat, au nom du comité des houillères françaises :

TOME XVII, 1860.

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