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dû se former sous l'action de l'eau chaude et non par fusion sèche.

Les minéraux des laves se sont déposés par fusion ignée comme ceux des laitiers et scories; dans quelques blocs rejetés par les volcans, les minéraux (par exemple nephéline ou meïonite) ont dû se former au rouge sombre en présence de l'eau.

Dans les roches trappéennes, les minéraux ont eu une formation originairement ignée, ils ont été altérés par une action subséquente de l'eau qui a déposé dans leurs cavités beaucoup de minéraux en petits cristaux.

Dans les filons quartzeux, le quartz a été rapidement déposé d'une solution aqueuse et souvent à une température élevée 165°C et au-dessus; elle était encore plus élevée pendant la formation du mica et probablement souvent pendant celle du feldspath.

Ceci montrerait comme l'a soutenu M. E. de Beaumont, un passage graduel des filons quartzeux au granite.

Les éléments du granite, loin du contact des roches stratifiées contiennent des cavités à fluides, principalement le quartz des granites à gros grains très-quartzeux, dans lequel un pouce cube en contient quelquefois mille millions, et où l'eau emprisonnée fait un à deux pour cent du volume du quartz. Cependant, à côté de ces cavités à fluides, le feldsphath montre de belles cavités à remplissage pierreux tout à fait analogue à celle des laitiers, des scories ou des laves éruptives; de sorte que les conditions de formation sont tout à fait comparables à celles des minéraux propres aux blocs rejetés par les volcans modernes.

Ces expériences intéressantes pour la géologie, ne sont pas moins instructives pour l'analyse minéralogique; elles montrent des éléments étrangers, même dans des cristaux parfaits aussitôt qu'ils sont nébuleux.

Que seront alors les minéraux à peine cristallisés, pierreux, altérés, les matériaux de rebut qu'on réserve trop souvent pour l'analyse. On n'hésite pourtant pas à faire place dans les formules à tous les éléments qu'elle y rencontre, sauf à justifier des associations passablement singulières par des théories chimiques non moins étranges.

EXPÉRIENCES

SUR LES MARTEAUX PILONS A CAMES ET RESSORTS

ET SUR LA Dureté des corps.

Par M. CLARINVAL, capitaine d'artillerie, professeur de mécanique appliquée à l'Ecole d'application de l'artillerie et du génie.

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ET A RESSORTS. EXAMEN DE LEURS PROPRIÉTÉS,

Un ingénieur civil, M. Schmerber, a doté l'industrie, en 1848, d'un marteau-pilon que l'on rencontre aujourd'hui dans plusieurs ateliers de construction; aucun travail n'ayant encore paru sur cette machine, je me suis proposé de déterminer son effet utile ainsi que le travail moteur qu'elle consomme et par suite de connaître son rendement.

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But

de ce mémoire.

Description du marteauSchmerber,

La Pl. I, fig. 1, 2 et 3, représente un marteau Schmerber qui fonctionne depuis plusieurs années dans les ateliers de construction du chemin de fer de ses propriétés. l'Est établis à Montigny, et sur lequel les expériences ont été faites. On voit qu'une came c recevant un mouvement de rotation à l'aide d'une courroie qui passe sur une poulie P, vient agir d'abord par un choc et ensuite par pression sur le fond d'une boîte B reliée à la masse du marteau, convenablement évidé pour le passage de la came. M. Schmerber a construit cette boîte de manière à éviter, au moins en grande partie, la perte de force vive qui provient toujours de la transmission du mouvement par le choc; sur le culot mobile c' repose la tête d'une tige de fer ab qui

traverse une série de rondelles en caoutchouc superposées mais séparées les unes des autres par des disques métalliques (voir la coupe, fig. 2).

Il résulte de cette disposition que ces rondelles élastiques, comprimées tout d'abord par l'action de la came, se détendent ensuite et contribuent au soulèvement du marteau, en restituant une partie notable du travail absorbé tout d'abord par la compression.

Le marteau soulevé par la came est dirigé dans son mouvement par les deux montants verticaux V ; si l'appareil se réduisait à ce qui précède, la masse M, par suite de la vitesse avec laquelle tourne la came, monterait à une assez grande hauteur, pour retomber ensuite; mais l'inventeur de l'appareil a préféré limiter la marche ascensionnelle du marteau et sacrifier un peu de la force des coups, pour en augmenter la fréquence. Il obtient ce résultat en plaçant, à la partie supérieure des montants verticaux, une boîte analogue à la précédente; dès lors, la boîte inférieure vient dans son ascension choquer la boîte supérieure; toutes deux se compriment d'abord et restituent ensuite, en se débandant, une partie de la force vive perdue dans ce second choc.

L'effet de ce système de renvoi élastique est donc évidemment de diminuer la force du coup sur la pièce à forger; mais l'ascension du marteau étant limitée, et sa descente étant accélérée, on obtient une plus grande fréquence de coups.

L'emploi de ce marteau est donc avantageux pour forger des fers de petit échantillon qui, se refroidissant très-rapidement, exigeraient un plus grand nombre de chaudes pour arriver à une forme déterminée, si le marteau marchait lentement.

Il suit évidemment de cette description que la dé

tente de la boîte inférieure doit être terminée au moment où la came abandonne le marteau; c'est une condition nécessaire pour que l'on obtienne à l'aide de cette machine le rendement maximum.

CHAPITRE II.

EXPÉRIENCES EFFECTUÉES SUR LE MARTEAU SCHMERBER DE MONTIGNY
POUR DÉTERMINER SON EFFet utile et SON RENDEMENT.

Description

du procédé d'ex

On verra plus loin de quelle utilité était la connaissance de l'influence du renvoi élastique; pour l'obtenir périmentation.

j'ai employé la marche suivante.

J'ai fait couler un certain nombre d'enclumes en plomb, métal qui, vu son peu d'élasticité, paraît parfaitement propre à conserver les impressions de la panne du marteau et j'ai, dans une première série d'expériences, fait tomber le marteau sur ces enclumes en tournant lentement le volant V' à la main, c'est-à-dire en annulant entièrement le rôle du renvoi élastique.

Le tableau suivant indique la moyenne des résultats obtenus dans un grand nombre d'expériences; à côté des profondeurs d'impressions produites par un certain nombre de coups de marteau, j'ai mis en regard les hauteurs de chute résultant de ce nombre de coups.

TABLEAU N° 1.

Expériences sur la comparaison du plomb en éliminant le renvoi élastique.

Compte rendu des expériences ayant pour but

de déterminer l'influence du renvoi élastique.

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Le marteau tombait au premier coup d'une hauteur de 0,20, et dans chacun des coups successifs il tombait d'une hauteur égale à 0,20+e, e étant la profondeur de l'impression déterminée par les coups pré

cédenis.

Cela posé, l'ensemble des dix premiers coups a produit une impression de o",0065; on peut supposer, sans grande erreur, que, pendant ces dix premiers coups le marteau s'est enfoncé chaque fois de la même profondeur; par suite en désignant par h,h,h,h,.....h.. les hauteurs de chute relatives à chacun de dix coups successifs, on a :

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La troisième colonne du tableau précédent renferme donc les hauteurs totales (h) dont est tombé le marteau dans le nombre de coups indiqués dans la première colonne, et si P est le poids de ce marteau, P2 (h) est le travail mécanique qui a produit, dans chaque période, l'enfoncement indiqué dans la deuxième colonne.

Si l'on trace une courbe ayant pour abscisses les profondeurs d'impression, et pour ordonnées les hauteurs de chute (h) correspondantes, on pourra déterminer la hauteur totale dont devra tomber le marteau pour faire une impression donnée entre les limites des expériences, c'est-à-dire entre o",0065 et 0,0165.

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