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LES PAS DE LA VIERGE

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tes, ils les baisaient respectueusement. J'ai, dans mon enfance, été maintes fois témoin de cette scène de dévotion, qui est aujourd'hui tombée en désuétude. Du reste un exhaussement du chemin a enfoui cette empreinte.

A quelques pas de là on voit une pierre en forme de chaise; la sainte Vierge s'y reposa, et y donna à boire à l'enfant Jésus: une goutte de lait qui tomba sur le granit s'y est pétrifiée; c'est elle qui a produit la tache blanche que l'on remarque sur la paroi du rocher.

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A Cesson le pas de la Vierge est un étroit sentier pratiqué dans la montagne, que l'herbe ne recouvre jamais et par lequel la mère de notre Seigneur gravit un jour la côte. Elle était rendue de fatigue, et s'arrêtant au lieu où depuis on lui bâtit une chapelle, elle dit à saint Syphorien qui l'accompagnait : « Nous avons bien assez monté, cessons », d'où le nom de la commune de Cesson.

(HABASQUE. Notions historiques sur les Côtes-du-Nord, t. II, p. 313).

Habasque ajoute que de son temps cette tradition était connue de tous les habitants du bourg; mes amis de SaintBrieuc m'ont assuré qu'elle était encore populaire.

A Ménéac on montre trois vestiges que les pieds de la sainte Vierge ont imprimés sur une roche, et, quand les petits enfants tardent trop à marcher, on leur met les pieds dans ce creux.

(MAHÉ, Antiquités du Morbihan, p. 445.)

Le saut de saint Valay

N jour que le bienheureux saint Valay était

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venu reprocher aux femmes de la rue SaintMalo leur mauvaise langue et leur conduite légère, celles-ci se mirent en colère et elles prirent des pierres pour les lui jeter.

Le saint s'enfuit le plus vite qu'il put; mais les femmes couraient aussi bien que lui, et elles étaient sur le point de l'atteindre, quand il arriva sur le bord de la vallée des Réhories; alors il invoqua le bon Dieu, prit son élan, et franchissant d'un bond la vallée, il alla retomber de l'autre côté sur un rocher où l'on montre encore l'empreinte de ses pieds.

Mais les femmes le poursuivaient toujours; alors il prit un autre élan, et, traversant la vallée où coule la Rance, il alla tomber de l'autre côté de la rivière, à Lanvallay. C'est en mémoire de ce saut que Lanvallay porte ce nom; car on l'appela d'abord l'Elan Vallay, en mémoire de l'élan prodigieux que

le saint avait dû prendre pour franchir cette dis

tance.

(Recueilli à Dinan en 1885.)

Suivant un autre récit, des voleurs poursuivaient saint Valay, et ils étaient sur le point de l'atteindre, quand il se recommanda à Dieu et s'élança pour franchir la vallée; des anges le soutinrent, et il se trouva debout, sans avoir éprouvé aucun mal, à l'endroit où son pied est encore marqué.

(PAUL SÉBILLOT, Traditions et superstitions de la HauteBretagne, t. 1, p. 335).

Saint Valay, religieux de Landevennec, ve siècle (12 juillet), est le le patron primitif de Lanvallay, de Ploubalay, et d'un village à Hénon, canton de Moncontour, appelé la ville Balay. Une chapelle, aujourd'hui détruite, lui était dédiée, non loin de l'endroit où est bâtie la maison de campagne de SaintValay, près Dinan. Je n'ai pas besoin de dire que l'étymologie donnée par le premier conte est fantaisiste.

La légende attribue à saint Michel un saut encore plus miraculeux. Lorsqu'il se disputait avec le diable pour savoir qui nommerait le Mont, ils convinrent de faire l'essai de leur puissance. L'épreuve consistait à franchir d'un bond l'espace qui sépare le Mont-Dol du Mont Saint-Michel. Le diable tomba dans l'eau, mais l'archange, soutenu par ses ailes, alla se placer sans effort sur le sommet du mont. On montre au Mont-Dol l'empreinte du pied de l'archange sur un bloc de rocher, et à côté, la marque du pied fourchu de Satan.

P

Les saints et les mégalithes

LUSIEURS des nombreux mégalithes ou des

pierres à légendes de la Haute-Bretagne portent des noms de saints, et des récits populaires attribuent à l'intervention des bienheureux les circonstances merveilleuses de leur érection, les particularités remarquables qu'ils présentent, ou les empreintes naturelles ou artificielles que l'on y remarque.

J'ai personnellement recueilli peu de ces légendes; la plupart de celles qui figurent ici ont été relevées au cours de leurs investigations par les auteurs des Inventaires des mégalithes des Côtesdu-Nord, de l'Ille-et-Vilaine et de la Loire-Inférieure, qui leur ont, avec beaucoup de raison, donné place dans leurs publications. Les deux principaux saints qui figurent dans les fragments que je réunis ici sont saint Michel et saint Martin. La beauté et l'importance du Mont Saint-Michel ont assez frappé les esprits, pour que, sur les deux

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