Lucile cependant...... ÉRASTE. VALÈRE. Lucile dans son âme Rend tout ce que je veux qu'elle rende à ma flamme. ÉRASTE. Pas tant Je puis croire pourtant, Sans trop de vanité, que je suis en sa grâce.] VALÈRE. Moi, je sais que j'y tiens une assez bonne place. ÉR ASTE. Ne vous abusez point, croyez-moi. VALÈRE. Croyez-moi, Ne laissez point duper vos yeux à trop de foi. ÉRASTE. Si j'osais vous montrer une preuve assurée VALÈRE. Si je vous osais, moi, découvrir en secret... Vraiment, vous me poussez ; et, contre mon envie, Hé bien! cet espoir si certain... VALERE, riant et s'en allant. Adieu, seigneur Éraste. GROS-RENÉ. Il est fou, le bon sire: Où vient-il done pour lui d'avoir le mot pour rire ? ÉRASTE. Certes, il me surprend, et j'ignore, entre nous, Quel diable de mystère est caché là-dessous. GROS-RENÉ. Son valet vient, je pense. ÉRASTE. Oui, je le vois paraître. Feignons, pour le jeter sur l'amour de son maître. SCÈNE IV. ÉRASTE, MASCARILLE, GROS-RENÉ. MASCARILLE, à part. Non, je ne trouve point d'état plus malheureux Que d'avoir un patron jeune et fort amoureux. GROS-RENÉ. Bonjour. MASCARILLE. Bonjour. GROS-RENÉ. Où tend Mascarille à cette heure Que fait-il ? Revient-il? va-t-il? ou s'il demeure? MASCARILLE. Non, je ne reviens pas, car je n'ai pas été; Et ne demeure pas, car tout de ce pas même, Vous nous fuyez bien vite! hé quoi! vous fais-je peur? MASCARILLE. Je ne crois pas cela de votre courtoisie. ÉRASTE. Touche: nous n'avons plus sujet de jalousie; Nous devenons amis, et mes feux, que j'éteins, Laissent la place libre à vos heureux desseins. Plût à Dieu! iv. Molière. MASCARILLE. * ÉRASTE. Gros-René sait qu'ailleurs je me jette. Sans doute; et je te cède aussi la Marinette. MASCARILLE. Passons sur ce point-là; notre rivalité N'est pas pour en venir à grande extrémité. ÉRASTE. J'ai su qu'en ses amours ton maître était trop bien; Et je serais un fou de prétendre plus rien Aux étroites faveurs qu'il a de cette belle. MASCARILLE. Certes, vous me plaisez avec cette nouvelle: N'eut pour témoins, la nuit, que deux autres et moi: "Et l'on croit jusqu'ici la chaîne fort secrète Qui rend de nos amans la flamme satisfaite. Hé! que dis-tu? |