Ut te poftremo donarem munere mortis, Et mutum, nequicquam alloquerer cinerem Quando quidem fortuna mihi te te abftulit ipfum, Nunc tamen interea prifco qua more parentum Accipe fraterno multùm manantia fletu: Atque in perpetuum, frater, ave, atque valeg Puiffe touché de mes pleurs, Le Dieu du Stix être à vos vœux propice! Puiffiez-vous trouver quelques charmes, Comme il y a peu fe difoit-il fouvent à lui-mê: me, Lesbie m'a témoigné de la haine malgré elle; mais les dernieres marques de fidelité que je viens de lui donner en abandonnant Craftinie, feront ceffer l'injufte violence qu'elle le fait. Ad Sirmionem Peninfulam. Carm. 311 PEninfularum Sirmio, infularumque Ocelles quafcunque in liquentibus ftagnis Quum mens onus reponit, ac peregrino Hoc eft, quod unum eft pro laboribus tantis. Ridete quidquid eft domi cachinnorum. C'étoient là les douces penfées qui l'occupoient durant fon voyage. Enfin après plusieurs jours de navigation, il com mença à découvrir Sirmion, & en la voyant il eut des tranf ports & des émotions de cœur qu'il est mal aifé d'exprimer. Ces Vers qu'il fit en arrivant le font affez connoître. IMITATION DU LATIN. A Imable Sirmion, des Ifles la plus belle, Qu'à regret je quittai, Et de qui la beauté Semble à mes yeux toûjours nouvelle, Enfin je te revoi, Enfin je me rends à toi, Tranquille & l'efprit libre, Des foins, qui fur les bords du Tibre Me troublerent jadis. Ah! qu'il eft doux de n'être plus en proye A mille noirs foucis, Et de porter à ses amis Un cœur qui nage dans la joye! Aimable Sirmion à mes yeux fatisfaits, N'offrir que les plaifirs, les ris, les jeux, les graces! Ris, jeux, qui me tenez fous votre douce loi, Venez auprès de moi, Reprendre vos premieres places. 1 Enfin Catulle débarqua au port de Sirmion, & il y fut embraffé par beaucoup de fes amis qui étoient venus l'attendre chez lui. Peu de jours " |