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étaient faites, et ils n'auraient pas manqué de le purger et

de le saigner.

Sgan. Voulez-vous vous taire? vous dis-je. Mais voyez quelle impertinence! Les voici.

Lis. Prenez garde, vous allez être bien édifié. Ils vous diront en latin que votre fille est malade.

MOLIÈRE (Jean-Baptiste Poquelin de),

MOLIÈRE.

Né à Paris en 1622, mort en 1673. Les extraits suivants donneront une idée des louanges qu'a méritées cet auteur célèbre :

"Les autres nations disputent à la nation française le mérite de ses tragédies, ou du moins la prééminence dans la tragédie; mais toutes les nations conviennent que les comédies françaises sont les premières de toutes, et en effet, jamais peuple n'a excellé dans ce genre comme les Français. Ce phénomène s'explique facilement. La comédie est la peinture des mœurs et des ridicules de la société. Le Français est naturellement sociable; les sociétés sont nées en France; elles y ont été de bonne heure un besoin de nécessité première. Une gaieté franche et aimable, une malice douce et spirituelle, sont des traits du caractère national, et elles sont l'âme de la comédie. Un peuple vif jusqu'à la pétulance, et qui est dans un mouvement continuel, prête peutêtre plus au ridicule qu'un peuple flegmatique, qui n'a souvent d'autre ridicule que son flegme même; et ce même peuple doit saisir les ridicules avec plus de promptitude que tout autre. Sous le règne de Louis XIV la distinction des rangs, les bienséances d'état, les usages établis par une étiquette sévère, devaient multiplier les ridicules, en multipliant le nombre de ceux qui, avec plus de vanité que de tact, et de prétentions que de grâces, voulaient sortir de leur état, et trahissaient leur origine et leur profession en imitant les grands seigneurs. Les ridicules attendaient Molière; il vint, et ils furent tous produits sur la scène, et les originaux s'amusèrent aux dépens des copies. Rapproché des classes inférieures par sa naissance et par ses relations domestiques, des classes supérieures par la place qu'il occupait à la cour de Louis XIV. Molière fut admirablement placé pour observer les hommes de tous les rangs, et pour saisir entr'eux des contrastes frappants et comiques. A une force et une pénétration d'esprit à qui rien n'échappait, et qui devinait ce qu'elle ne connaissait pas, il réunis

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sait une raison saine et lumineuse, un bon sens exquis, une grande gaieté d'imagination et de la verve comique. Les Espagnols n'avaient eu que des pièces d'intrigue, il créa les pièces de caractère; en peignant l'homme individuel, il eut le grand art de peindre la nature humaine en général; en nous conservant le portrait fidèle des mœurs, du langage, des habitudes de son siècle, il fait celui de l'avare et de l'hypocrite de tous les temps et de tous les lieux."- Extrait de l'Etat des sciences et des lettres sous Louis XIV, par ANCILLON.

"Quel est le premier des grands hommes qui ont illustré mon règne?" demanda un jour Louis XIV à Racine. "Sire, c'est Molière," répondit l'Euripide français. "L'éloge d'un écrivain," dit La Harpe, "est dans ses ouvrages; on pourrait dire que l'éloge de Molière est dans ceux des écrivains qui l'ont précédé et qui l'ont suivi, tant les uns et les autres sont loin de lui. Des hommes de beaucoup d'esprit et de talent ont travaillé après lui, sans pouvoir ni lui ressembler ni l'atteindre. Quelques-uns ont eu de la gaieté ; d'autres ont su faire des vers: plusieurs même ont peint des mœurs. Mais la peinture de l'esprit humain a été l'art de Molière; c'est la carrière qu'il a ouverte et qu'il a fermée: il n'y a rien en ce genre, ni avant lui ni après.

"Molière est, de tous ceux qui ont jamais écrit, celui qui a le mieux observé l'homme, sans annoncer qu'il observait; et même il a plus l'air de le savoir par cœur que de l'avoir étudié. Quand on lit ses pièces avec réflexion, ce n'est pas de l'auteur qu'on est étonné, c'est de soi-même.

"Molière n'est jamais fin; il est profond; c'est-à-dire, que lorsqu'il a donné son coup de pinceau, il est impossible d'aller audelà. Ses comédies bien lues, pourraient suppléer à l'expérience, non pas parce qu'il a peint des ridicules qui passent, mais parce qu'il a peint l'homme qui ne change point. C'est une suite de traits dont aucun n'est perdu: celui-ci est pour moi, celui-là est pour mon voisin; et ce qui prouve le plaisir que procure une imitation parfaite, c'est que mon voisin et moi, nous rions de très bon cœur de nous voir ou sots, ou faibles, ou impertinents; et que nous serions furieux si l'on nous disait d'une autre façon la moitié de ce que nous dit Molière.

"Il plaît autant à la lecture qu'à la représentation, ce qui n'est arrivé qu'à Racine et à lui; et même, de toutes les comédies, celles de Molière sont à peu près les seules que l'on aime à relire. Plus on connaît Molière, plus on l'aime; plus on étudie Molière, plus on l'admire."

EXPLANATORY NOTES.

PAGE 1 et seq.-1. Apprendre, to learn. 2. être, to be. 3. vient de, comes from, ' has just '*; venir, to come. 4. have compelled; réduire, to reduce. 5. in order to. 6. admettre, to admit. 7. remporter, to gain. 8. résoudre, to resolve. 9. frapper, to strike. 10. accueillir, to receive. 11. rapporter, to relate. 12. aller, to go. 13. 'he set sail'; faire, to make, to do. 14. croire, to believe; 'thought.' 15. his eyes. 16. voir, to see. 17. ouvrir, to open. 18. espérer, to hope. 19. after funeral rites have been paid to the body. 20. lever, to raise. 21. invoquer, to invoke. 22. s'écrier, to exclaim. 23. tenir, to hold. 24. daigner, to deign. 25. if thou enablest me. 26. 'I will sacrifice to thee;' immoler, to sacrifice. 27. se hâter, to hasten. 28. savoir, to know. 29. destruction. 30. échapper, to escape. 31. remercier, to thank: 32. écouter, to listen. 33. sentir, to feel. 34. caused him bitterly to regret. 35. craindre, to fear. 36. his people. 37. veiller, to watch. 38. pousser, to push; 'impelled.' 39. oser, to dare. 40. reculer, to draw, 'start' back. 41. chercher, to seek. 42. pouvoir, to be able;' may.' 43. throws himself in his arms (literally on his neck), and is quite astonished that his father should meet his tenderness so ill. 44. fondre, to melt. 45. dire, to say. 46. whence comes. 47. faire, to do. 48. détourner, to turn 50. répondre, to answer. 51. promettre, to promise. 52. garantir, to preserve. 53. leave me again. 54. which, by dashing me to pieces, would have put an end to my unhappy life. 55. épargner, to spare. 56. parler, to speak. 57. tirer, to draw. 58. arrêter, to arrest. 59. vouloir, to be willing. 60. do not. 61. offrir, to offer. stoop; bent down.' 63. allumer, to kindle. tract; 'bring down.' 65. mourir, to die. were torn by the infernal furies, surprises (the vigilance of). 67. observer, to observe; 'watched.' 68. enfoncer, to thrust. 69. retenir, to keep back; 'prevented.' 70. environner, to surround.

away.

49. accabler, to overwhelm.

62. baisser, to 64. attirer, to at66. frantic, and as it

*Wherever two or more translations of a word or expression are given, the most suitable is denoted by the marks of quotation.

73. entr'ouvrir, to

71. tomber, to fall. 72. couvrir, to cover.

half open.

74. but scarcely has he opened his eyes, than he

can no longer bear the light.

75. whose root being cut away

by the ploughshare, it languishes, and can no longer sustain itself. 76. perdre, to lose. 77. no longer nourishes it, and its life is gone. 78. cruelly cut down in the first bloom of his youth. 79. devenir, to become. 80. ought. 81. marcher, to walk; chanceler, to totter. 82. demander, to ask; 'calls.* 83. wrath furnishes them with arms; they take up clubs and stones. 84. oublier, to forget. 85. 'renounce their allegiance to;' reconnaître, to acknowledge. 86. trouver, to find. 87. ramener, to bring back. 88. fuir, to flee. 89. revenir, to return; revenant à soi, 'recovering himself.' 90. which he has stained with the blood of his son. 91. conduire, to conduct. 92. conserver, to preserve, keep. 93. établir, to establish. 94. prendre, to take. 95. paraître, to appear. 96. combattre, to fight. 97. appeler, to call, 'invite.' 98. suivre, to follow. 99. s'asseoir, to sit down. 100. souhaiter, to wish. 101. I threw off my apparel. 102. I mingled, or placed myself among. 103. wrestling. 104. his arms were nervous and brawny. 105. every nerve was strained. 106. while he thus tried my strength. 107. for which lots were drawn. 108. hung over their flowing manes. 109. having been less exhausted. 110. remote. 111. which was generally kept locked up, with perfumes, in a golden box. 112. government. 113. immediately after emancipation. 114. what was suggested by his fancy. 115. shouted. 116. to govern wisely. 118. in a state of disgraceful effeminacy. 119. become corrupt. 120. are compelled. 121. how many

117. what avails it?

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daring profligates are there? 122. knows not how to make his people enjoy. 123. accommodating towards. 124. abroad. 125. erecting, managing.' 126. by their number. 127. the proper government. 128. thy posterity. 129. Nous avions craint que quelque étranger viendrait. This phrase is considered incorrect by many grammarians, who refer to the rule of the French syntax which requires that the verb craindre should govern the subjunctive mood with ne, thus: nous avions craint que quelque étranger ne vînt. This délicatesse of the language will be found fully developed in the French Class-Book. 130. declares indeed. 131. he must be compelled. 132. he declined it. 133. owing to the deception. 134. had made him his counsellor. 135. you set too little value upon.

PAGE 26.-1. situation. 2. a passage or alley without a thoroughfare, a court. 3. he recollected me. 4. you would be just the thing for me. 5. in this respect I am the man you want. 7. who was his only servant. 8. retenir des places, to engage places (in a coach, &c.). 9. in high repute. plausible jargon. 11. pounded. 12. although he believed

6. wages.

10.

them. 13. satiated. 14. as much as we wished. 15. the flow. 16. consumption. 17. veronica, speedwell. 18. carnation. 19. rosemary. 20. wild poppy. 21. it was in vain for him. 22. diluent, abstergent. 23. of sufficient authority on this point. 24. will attest it. 25. conquered. 26. to such a degree. 27. the essence. 28. to conceal from. 29. thoroughly. 30. that class of people that belong neither to the nobility nor to the clergy (see note 2, page 325). 31. received. 32. even should they be. 33. croc, hook; pendre l'épée au croc, to leave off wearing a sword. 34. qui, i. e. la personne qui. 35. pleurisy. 36. (that they were not to) stint him in. 37. réal (monnaie d'Espagne), sixpence halfpenny. 38. literally: I asked for nothing but wound and bump, i. e. 'I was ready for all comers.' 39. he began to laugh most heartily, holding his sides. 40. take his fill of mirth. 41. he was pretty well satisfied. 42. gently. 43. thoroughly. 44. attend to. 45. it is better. 46. great folks. 47. long live (the poor people's doctor)! 48. 'suburbs,' which formerly used to be inhabited by the poor. 49. with hearty draughts. 50. with all deference to. 51. as. 52. was by no means ill pleased with.

PAGE 31.-1. he therefore took them. 2. a capital. 3. I had good reason to be. 4. again took the field. 5. although. 6. had just called in. 7. which was the object of my visit. 8. stared at, 'eyed.' 9. I am well satisfied. 10. & 11. let us not come to abuse. 12. may well presume, indeed. 13. if you owe a grudge to. 14. passion. 15. literally: beak and nails; tooth and nail.' 16. absurd, 'eccentric character.' 17. came to blows. 18. had succeeded. 19. another was very near happening to me. 20. 21. began to. 22. in a good condition. 23. all 24. quarrel. 25. he came in for his share. 26.

refractory.
but tipsy.
abortion. 27. of my own invention.
was. 29. he did not fail to observe.

suspect something.

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28. wholly occupied as he 30. would have been led to

31. innocently.

32. I would now give a

hogshead of wine for. 33. to extol. 34. inconveniences. 35. I was not long, 'which very soon' (happened to me).

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