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tiqué dans un liquide, et d'après Devergie, la 10,000 p. Malheureusement les acides hydrochlorique, chlorique, iodique, décolorent au si le Lleu de composit on; ensu te, si l'on ajoutait une trop grande quantité de bleu, relativement à celle de l'acide azotique, la décoloration n'aurait pas lieu. Ces causes d'erreur font que le procédé Liebig est moins bon en toxicologie que le procédé ordinaire. Il n'est point applicable à des liquides colorés.

Procéde de Desbassins de Richemont. Il est fondé sur la propriété qu'a le bioxyde d'azote, à l'état de gaz naissant, de colorer, depuis le rose-clair jusqu'au rouge pourpre, le protosulfate de fer dissous dans l'acide st lfurique à 1,840 de densité. On introduit dans un tube, de l'acide sulfurique tenant en solution le sulfate de fer, puis on ajoute le liquide à examiner, avec les précautions nécessaires, pour que les deux liquides ne se mêlent point entre eux. Au point de contact des deux liquides, il se forme une zone rose-purpurine, qui s'agrandit peu à peu, quand on imprime quelques légères secousses au tube, mais elle disparaît complétement par le mélange des deux liquides, lesquels, prennent alors une couleur brune. On pourrait encore constater ce caractère, en plongeant à plusieurs reprises dans le soluté sulfurique une baguette de verre imprégnée du liquide à examiner. Ce réactif est certainement un des plus sensibles, puisqu'il peut décéler 1/24000 d'acide azo tique dans un liquide, mais il ne pourrait pas servir pour des liquides colorés.

Ces divers procédés indiquent bien que les liquides à examiner contiennent de l'acide azotique, mais ils ne démontrent pas s'il s'y trouve à l'état libre ou de combinaison, ce qui n'est pas indifférent en toxicologie. En effet, un liquide qui contiendrait un azotate soluble, celui de potasse par exemple, donnerait les mêmes résultats. Il faut, pour éviter cette cause d'erreur, s'assurer qu'une portion du liquide, avant qu'il n'ait été saturé par la potasse, ne laisse aucun résidu, lorsqu'il est évaporé jusqu'à siccité, ou, s'il en laisse,

que ce résidu ne contient pas d'azotates ou de sels formés par des acides qui auraient pu décomposer ces azotates en s'emparant de la base, tels que le sulfurique, l'hydrochlorique, le phosphorique. Le procédé qui consiste à concentrer l'acide étendu, pour ensuite en constater directement les caractères, serait certainement le moins sujet à erreur, mais il ne peut être employé que lorsque la quantité d'acide est un peu forte.

Acide azotique et matières organiques liquides et solides.

L'acide azotique rougit les infusés végétaux bleus, verts violets; il avive un peu la couleur du vin sans le troubler; il n'altère pas à froid les liquides peu chargés de matières organiques, tels que la bière, le cidre, l'eau sucrée, le thé, l'eaude-vie, le café. Il précipite l'albumine de ses dissolutions en flocons blanchâtres, opaques, qui ne tardent pas à devenir jaunâtres. Il coagule le lait, surtout à chaud; le coagulum se dissout dans un excès d'acide, et le lait prend alors une couleur jaunâtre. Il ne précipite pas les solutés de gélatine. Lorsqu'on mêle l'acide azotique avec de l'alcool, il élévation de température, et le mélange prend une odeur éthérée. L'acide nitrique colore en jaune les matières alimentaires solides ou molles, et par un contact assez prolongé réduit les dernières en une espèce de bouillie pultacée de même couleur. Il se forme pendant cette réaction des produits que nous indiquerons ci-après.

y a

Analyse. Il se présente des difficultés de plus d'un genre pour décéler l'acide azotique dans les mélanges organiques. Cet acide étant facilement décomposé à froid et à chaud par ces matières, il est certain qu'on n'y retrouvera pas toujours la quantité qui a été administrée, et que, les procédés de carbonisation et d'incinération ne peuvent en ce cas être employés. Étant volatil à peu près à la même température que celle de l'eau, ne formant que des sels solubles, on ne pourra non plus l'isoler, soit par distillation, soit par précipitation, avec une base. Les procédés en usage, ont tous pour but, de séparer l'acide azotique des matières organiques, par l'ébullition

dans l'eau seule ou rendue alcaline par la potasse, afin d'empêcher sa volatilisation, et de débarrasser ensuite les décoctés, autant que possible, des matières organiques, pour après constater les caractères de cet acide par les réactifs, par les procédés que nous avons indiqués. Nous allons considérer ces mélanges organiques d'après leur état d'agrégation.

A. Liquides organiques. Lorsque les liquides contiennent peu de matière organique, on peut y reconnaître l'acide azotique par l'un des procédés que nous avons fait connaître en parlant de l'acide étendu, et surtout, par le procédé ordinaire, ou par celui de M. Devergie: il faudrait décolorer préalablement par le charbon les liquides colorés. Si au contraire les liquides contenaient beaucoup de matières organiques, s'il s'y était formé des coagulés, des dépôts, comme dans le lait, les liquides albumineux, etc., on séparerait les liquides des dépôts, et on soumettrait les uns et les autres aux mêmes procédés d'analyse que les matières vomies ou contenues dans le tube intestinal. Si l'acide azotique était mêlé à de l'alcool, à de l'éther, on saturerait les liquides par la potasse, on distillerait pour recueillir l'alcool et l'éther, ou évaporerait ensuite jusqu'à siccité, et l'on traiterait le résidu salin par la limaille de 'cuivre, l'acide sulfurique, etc.

B. Matières solides et liquides. Les matières vomies, celles contenues dans le tube intestinal, ou épanchées dans le péritoine, offrent ordinairement l'aspect d'une bouillie pultacée, jaunâtre ou jaune - verdâtre; elles rougissent fortement le papier de tournesol, attaquent ou ternissent les vases en cuivre, offrent enfin une odeur particulière d'acide nitreux. Cependant, ces caractères varient selon la nature des aliments et le degré de concentration de l'acide. Ainsi, ces matières seraient floconneuses si les aliments étaient albumineux ou caséeux; la couleur et l'odeur de l'acide nitreux seront d'autant plus prononcées que l'acide sera plus concentré. Enfin elles offrent assez souvent des traces des médicaments, des boissons qui ont été administrés avant ou pendant le traitement. Les procédés qu'on a proposés pour (reconnaî

tre l'acide azotique dans ces matières sont les suivants. Procédé ordinaire. Delayez les matières, après en avoir constaté les caractères physiques et la réaction acide, dans suffisante quantité d'eau distillée; ajoutez du bicarbonate de potasse, jusqu'à saturation, et même un léger excès; laissez macérer pendant un quart d'heure; faites bouillir quelques instants; jetez le tout sur un linge humide assez serré; lavez les matières restées sur le linge avec un peu d'eau distillée; réunissez les liquides, et après y avoir délayé du charbon purifié, faites-les bouillir pendant 6 à 8 minutes; passez-les encore chauds à travers un filtre humide; évaporez les liquides filtrés jusqu'à siccité, au bain de sable ou au bain-marie, dans des capsules de porcelaine, en ayant soin de ralentir la chaleur vers la fin, pour ne pas carboniser le résidu. Introduisez ce résidu dans un tube de verre fermé à l'une de ses extrémités (le diamètre du tube et sa longueur varieront selon la quantité du résidu); ajoutez ensuite quelques fragments de limaille de cuivre, et à l'aide d'un petit entonnoir, très-peu d'eau distillée qui aura servi à laver les capsules, et une ou deux gouttes d'acide sulfurique; aussitôt il y a effervescence mousseuse trèsvive, due au dégagement d'acide carbonique du bicarbonate de potasse indécomposé. Lorsque l'effervescence sera apaisée, et la mousse affaissée, ajoutez un léger excès d'acide sulfurique; presqu'à l'instant, si le résidu contient peu de matière organique et assez d'acide azotique, il se dégage des vapeurs rutilantes, reconnaissables à leur odeur et à leur couleur nitreuse. On adapte immédiatement un autre tube plus petit, coudé et chargé, à une de ses extrémités (celle qui s'adapte au tube), de quelques fragments de morphine, l'autre extrémité plongeant dans un soluté de proto-sulfate de fer; on porte peu à peu le mélange à une légère ébullition, et l'on continue ainsi jusqu'à ce que la morphine soit colorée en orange-rougeâtre, et le soluté de sulfate de fer en noir. Comme la coloration de la morphine est due à l'acide nitreux, il importe de faire pénétrer de l'air, de temps en temps, dans le tube principal, afin de convertir le bioxyde d'azote en vapeurs rutilantes. On profite de

cet instant pour constater l'odeur et la couleur de l'acide nitreux. L'opération terminée, on touche la morphine avec une goutte de soluté de potasse pour constater qu'elle se colore en rouge foncé, et que le soluté qui se répand sur les parois du tube prend une couleur rouge brillante. Par ce procédé, qui réunit les procédés Orfila, Devergie et O. Saugnessey, nous avons pu décéler 3 gouttes d'acide azotique du commerce dans 60 grammes d'une bouillie composée de bouillon, de pain et de lentilles. La couleur de l'acide nitreux était à peine marquée, quoique son odeur fût très-appréciable. Cependant, il faut l'avouer, ce dernier caractère est assez souvent masqué par le produit des décompositions de la matière organique. En ce cas, on n'aurait pour se prononcer que la coloration de la morphine et du sulfate de fer. Mais ces deux caractères, abstraction faite des altérations propres à l'acide azotique, seraient-ils suffisants? D'autres mélanges organiques n'offriraient-ils pas des caractères semblables? Nous pensons que les expériences n'ont point encore été assez variées à cet égard.

But de ces opérations. On traite les matières par l'eau et le bicarbonate de potasse, afin d'entraîner l'acide azotique indécomposé, et de ne pas en perdre pendant l'évaporation. Si au lieu de bicarbonate de potasse, on se servait de potasse caustique, celle-ci aurait pour inconvénient de dissoudre plus de matière organique. Nous avons proposé le charbon, parce qu'il a l'avantage de rendre non-seulement la filtration des liqueurs plus prompté, mais encore de les décolorer et de les débarrasser en partie des matières organiques. Cependant, le résidu est quelquefois rougeâtre, visqueux, et se boursouffle beaucoup. Il faut alors le purifier par dissolution dans l'eau distillée, et par filtration, et même par cristallisation, comme dans le procédé suivant, si la quantité d'azotate de potasse est un peu forte. Ne pourrait-on pas dépouiller ce résidu de sa matière organique, en le mettant à macérer dans le tube à expérience avec de l'alcool concentré, qui, comme on sait, ne dissout pas l'azotate de potasse? Nos essais ne sont point encore assez nombreux pour nous prononcer à cet égard.

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