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TRAITÉ

DE TOXICOLOGIE

MÉDICALE, CHIMIQUE ET LÉGALE

POISONS INORGANIQUES OU MINÉRAUX,

Poisons âcres, irritants, caustiques.-Ire classe de MM. ORFILA,
DEVERGIE et CHRISTISON.

Poisons contre-stimulants, hyposthéniques, hyposténisants,
DE MÉDECINS RASORIENS,

Les poisons inorganiques en général le produit de l'art, ont une saveur âcre, caustique, styptique, métallique. Il n'y a guère que le brome, le chlore, l'ammoniaque, la plupart des acides qui soient habituellement liquides; mais tous peuvent être dissous dans l'eau ou tout autre véhicule. Chauffés sur un charbon, au chalumeau ou en vase clos, ils fondent, déflagrent, se vaporisent, se décomposent, etc., sans donner des produits empyreumatiques et charbonneux, comme les poisons organiques. En raison de leur usage en médecine, dans les arts, l'industrie, l'agriculture, de l'emploi des vases vernissés, en cuivre, en plomb, en zinc, etc., pour la préparation, la conservation des matières alimentaires, les empoisonnements accidentels et les suicides sont assez fréquents. Les homicides s'observent surtout avee les préparations phosphorées, arsé

nicales, cuivreuses, mercurielles, plombiques, ainsi qu'avec les acides, qui sont aussi projetés à la face dans le but de défigurer, ou versés dans la bouche des enfants pendant qu'ils dorment. Comme plusieurs font partie constituante de nos organes, des aliments, de la terre du cimetière, les questions relatives aux poisons normaux, accidentels, ou provenant de la terre, sont souvent agitées dans les débats. (Voyez Phosphore, Arsenic, Cuivre, Plomb, etc.)

Les poisons inorganiques étant plus denses que les matières alimentaires peuvent en être séparés par le triage, le lavage, quand ils sont administrés à l'état solide. Formés de radicaux fixes ou inaltérables par la matière organique vivante ou privée de vie, ils peuvent en être extraits après un contact très-prolongé, même du détritus résultant de sa décomposition spontanée.

Effets toxiques. Les poisons inorganiques, surtout à l'état de concentration, ont une action locale très-intense; ils irritent, congestionnent, désorganisent, ulcèrent les tissus qui en reçoivent le contact, perforent même les organes à parois peu épaisses comme le sont celles du tube intestinal. Ces effets locaux, probablement du même genre, mais variables en intensité, se traduisent par des modifications organiques et fonctionnelles, soit des organes qui ont reçu le contact immédiat du poison, soit des organes ou appareils d'organes contigus ou éloignés. Lorsque ces poisons sont ingérés dans l'estomac, ils développent, à quelques modifications près, les symptômes suivants : saveur âcre, caustique, styptique, métallique; chaleur et douleur brûlantes, déchirantes dans la bouche, le pharynx, l'œsophage et la région épigastrique; soif vive; nausées; efforts des vomissements; le plus souvent vomissements offrant des traces de la substance toxique; douleurs abdominales plus ou moins vives, accompagnées ou non de diarrhée. S'il y a perforation du tube intestinal, épanchement des matières alimentaires dans la cavité abominale; le ventre devient tendu, très-douloureux à la pression.

Les symptômes généraux, dynamiques ou vitaux, dans la plupart des cas sont de nature hyposthénique. Après une réaction febrile ordinairement fort courte, due à la première impression du poison sur les organes gastro-intestinaux, le pouls devient petit, fréquent, insensible, intermittent; il y a des horripilations; sensation de froid à l'extérieur; la peau se couvre d'une sueur froide visqueuse; le facies s'altère, devient hippocratique. Si les effets du poison ne sont pas arrêtés, ces symptômes s'aggrayent, le malade s'affaiblit de plus en plus, , et succombe dans un temps ordinairement fort court, en conservant l'intégrité des facultés intellectuelles. Ces symplômes peuvent s'accompagner ou non de mouvements conyulsifs ou tétaniques.

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Cet effet hyposthénisant des poisons minéraux peut cependant manquer, être remplacé par une réaction febrile inflammatoire, laquelle peut aussi se manifester après une durée plus ou moins prolongée de la période hyposthénique. Elle dépend ordinairement, en ce cas, de la réaction de la lésion locale sur les principales fonctions de l'économie; alors le pouls s'élève, devient dur, serré, fréquent; le système capillaire s'injecte, surtout celui de la face et des muqueuses externes ; la peau est chaude et seche; les douleurs des parties atteintes par le poison sont plus vives, et les vomissements plus prononcés, etc. Cette réaction inflammatoire, lorsqu'elle est primitive, lorsqu'elle se manifeste après une durée peu prolongée de l'effet hyposthénique, indique que le poison n'a pas cautérisé profon lément les tissus, qu'il n'a pas encore exercé toute son action délétère sur les organes centraux, que l'organisme enfin conserve assez de résistance vitale pour s'opposer à ses effets meurtriers; aussi, le pronostic est-il moins grave, et la guérison en ce cas peut-elle être complète. Au contraire, lorsque l'état hyposthénique est très-prononcé, et surtout lorsqu'il se prolonge, le pronostic est plus facheux, car, si les malades résistent aux effets primitifs du poison, ils succombent aux effets consécutifs, ou, s'ils survivent, ils tombent dans le marasme, et le rétablissement n'est presque jamais complet,

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nicales, cuivreuses, mercurielles, plombiques, ainsi qu'avec les acides, qui sont aussi projetés à la face dans le but de défigurer, ou versés dans la bouche des enfants pendant qu'ils dorment. Comme plusieurs font partie constituante de nos organes, des aliments, de la terre du cimetière, les questions relatives aux poisons normaux, accidentels, ou provenant de la terre, sont souvent agitées dans les débats. (Voyez Phosphore, Arsenic, Cuivre, Plomb, etc.)

Les poisons inorganiques étant plus denses que les matières alimentaires peuvent en être séparés par le triage, le lavage, quand ils sont administrés à l'état solide. Formés de radicaux fixes ou inaltérables par la matière organique vivante ou privée de vie, ils peuvent en être extraits après un contact très-prolongé, même du détritus résultant de sa décomposition spontanée.

Effets toxiques. Les poisons inorganiques, surtout à l'état de concentration, ont une action locale très-intense; ils irritent, congestionnent, désorganisent, ulcèrent les tissus qui en reçoivent le contact, perforent même les organes à parois peu épaisses comme le sont celles du tube intestinal. Ces effets locaux, probablement du même genre, mais variables en intensité, se traduisent par des modifications organiques et fonctionnelles, soit des organes qui ont reçu le contact immédiat du poison, soit des organes ou appareils d'organes contigus ou éloignés. Lorsque ces poisons sont ingérés dans l'estomac, ils développent, à quelques modifications près, les symptômes suivants : saveur âcre, caustique, styptique, métallique; chaleur et douleur brûlantes, déchirantes dans la bouche, le pharynx, l'œsophage et la région épigastrique; soif vive; nausées; efforts des vomissements; le plus souvent vomissements offrant des traces de la substance toxique; douleurs abdominales plus ou moins vives, accompagnées ou non de diarrhée. S'il y a perforation du tube intestinal, épanchement des matières alimentaires dans la cavité abominale; le ventre devient tendu, très-douloureux à la pression.

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Les symptômes généraux, dynamiques ou vitaux, dans la plupart des cas sont de nature hyposthénique. Après une réaction febrile ordinairement fort courte, due à la première impression du poison sur les organes gastro-intestinaux, le pouls devient petit, fréquent, insensible, intermittent; il y a des horripilations; sensation de froid à l'extérieur; la peau se couvre d'une sueur froide visqueuse; le facies s'altère, devient hippocratique. Si les effets du poison ne sont pas arrêtés, ces symptômes s'aggravent, le malade s'affaiblit de plus en plus, et succombe dans un temps ordinairement fort court, en conservant l'intégrité des facultés intellectuelles. Ces symptômes peuvent s'accompagner ou non de mouvements conyulsifs ou tétaniques.

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Cet effet hyposthénisant des poisons minéraux peut cependant manquer, être remplacé par une réaction febrile inflammatoire, Jaquelle peut aussi se manifester après une durée plus ou moins prolongée de la période hyposthénique. Elle dépend ordinairement, en ce cas, de la réaction de la lésion locale sur les principales fonctions de l'économie; alors le pouls s'élève, devient dur, serré, fréquent; le système capillaire s'injecte, surtout celui de la face et des muqueuses externes la ; peau est chaude et seche; les douleurs des parties atteintes par le poison sont plus vives, et les vomissements plus prononcés, etc. Cette réaction inflammatoire, lorsqu'elle est primitive, lorsqu'elle se manifeste après une durée peu prolongée de l'effet

hyposthénique, indique que le poison n'a pas cautérisé pro

fon lément les tissus, qu'il n'a pas encore exercé toute son action délétère sur les organes centraux, que l'organisme enfin conserve assez de résistance vitale pour s'opposer à ses effets meurtriers; aussi, le pronostic est-il moins grave, et la guérison en ce cas peut-elle être complète. Au contraire, lorsque l'état hyposthenique est très-prononcé, et surtout lorsqu'il se prolonge, le pronostic est plus facheux, car, si les malades résistent aux effets primitifs du poison, ils succombent aux effets consécutifs, ou, s'ils survivent, ils tombent dans le marasme, et le rétablissement n'est presque jamais complet,

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