LETTRE A M. L'ARCHEVÊQUE DE PARIS SUR SON MANDEMENT CONTRE LES DROITS DES LAIQUES ET DES PRÈTRES GARNIER FRÈRES, LIBRAIRES, RUE RICHELIEU, 10, ET PALAIS-NATIONAL, 215 BIS. 1851 269 Vigrand LETTRE A M. L'ARCHEVÊQUE DE PARIS SUR SON MANDEMENT CONTRE LES DROITS DES LAÏQUES ET DES PRÊTRES DANS L'ÉGLISE. MONSIEUR L'ARCHEVÊQUE, Si on ne considérait que l'intention qui a dicté votre mandement, on n'aurait rien à y reprendre. Vous voulez la modération, la réserve dans la polémique religieuse, vous ne voulez point que les évêques soient vilipendés, ni qu'aucune puissance se substitue à la leur. Quel homme, vide de passion et de préjugé, pourrait vous blâmer? Mais en proscrivant un abus, vous retranchez de l'Eglise deux pouvoirs, car la prêtrise et le laïcisme entrent dans sa constitution comme l'épiscopat, et par conséquent ils ont aussi le droit de traiter les matières ecclésiastiques, et de prononcer sur la foi. Si ce droit n'appartenait qu'à l'épiscopat, si l'épiscopat était le seul pouvoir sacerdotal, pourquoi ne dirait-on pas l'enseignement de l'épiscopat, au lieu de dire l'enseignement de l'Eglise? Pourquoi, à son livre célèbre, approuvé par le Pape, Bossuet aurait-il donné le titre d'Exposition de la doctrine de l'Eglise catholique, et pourquoi non celui d'Exposition de la doctrine de l'épiscopat |