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A LA MÊME LIBRAIRIE

Morceaux choisis des auteurs français (poètes et prosateurs),
par M. PETIT DE JULLEVILLE. 1 vol. in-16, cartonné toile. . . . 5 fr.
Chacune des Périodes: Moyen âge et seizième siècle
Dix-huitième et Dix-neuvième siècles

rément.

Dix-septième siècle est en outre vendue sépa

2 fr.

Classiques grecs et latins (COLLECTION LANTOINE). Extraits traduits et annotés et accompagnés de notices biographiques et littéraires, par un choix de professeurs. Cette collection comprend :

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17 volumes in-16, cartonnés toile, chaque volume.

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Premières leçons d'histoire littéraire (littérature grecque, littérature latine, littérature française), par MM. A. CROISET, LALLIER, PETIT DE JULLEVILLE. 1 vol. in-16, cartonné toile.

2 fr. Leçons de littérature grecque, par M. A. CROISET. 1 vol. in-16, cartonné toile. .

2 fr.

Leçons de littérature latine, par MM. LALLIER et LANTOINE. 1 vol. in-16, cartonné toile.

8409
F49 h

1975

2 fr.

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1. Le xvIe siècle est l'époque où ont fleuri tous les écrivains que l'on a coutume d'appeler classiques. Un écrivain classique est celui qu'on étudie particulièrement dans les classes. Mais quels sont les auteurs qui ont mérité cet honneur d'ètre préférés en petit nombre à tant d'autres, pour former le fond solide et permanent de l'éducation littéraire et morale de la jeunesse ? Ce sont ceux qui ont paru, au jugement de la postérité, les plus propres à développer d'une façon générale l'intelligence et le goût de tous sans entraver le tour d'esprit original II. - 1

LITTÉRATURE FRANÇAISE.

et personnel de chacun. Tel est en effet le caractère saillant des grands écrivains du xvIIe siècle : on les admire, on les étudie, on s'en pénètre, on s'en nourrit, sans cesser d'être soi-même. Quoique profondément imprégnés de l'esprit de leur temps, ils ont élevé leurs idées à un assez haut degré de généralité, leur style à un assez haut degré de perfection, pour que chaque époque puisse trouver chez eux des maîtres, mais des maîtres doués d'un génie si large et si impartial qu'ils n'imposent à leurs disciples aucune manière, aucun procédé particulier; et peuvent les former sans les entraver, les soutenir sans les diriger. L'ancienneté contribue aussi à donner aujourd'hui cette majesté sereine aux chefs-d'œuvre incontestés du grand siècle. Il est peut-être nécessaire qu'un écrit ne soit pas d'hier pour être appelé classique; mais il s'en faut de beaucoup qu'il suffise d'être ancien pour obtenir ce glorieux titre; et parmi les écrivains du xvIe siècle, il n'appartient qu'à un fort petit nombre.

Entre ceux-là il faut placer au premier rang Pierre Corneille1, malgré la faiblesse des œuvres de sa décadence et malgré les écarts de son goût qui ne fut pas

1. Pierre Corneille, né à Rouen (1606), mort à Paris (1684). Mélite, comédie (1629); Clitandre, tragi-comédie (1632). Quatre comédies: la Veuve (1633); la Galerie du Palais (1633); la Suivante (1634); la Place Royale (1634). Médée, tragédie (1635). L'Illusion, comédie (1636). Tragédies le Cid (1656); Horace (1640); Cinna (1640); Polyeucte (1643); Pompée (1645). Comédies: Le Menteur (1644); la Suite du Menteur (1644). Tragédies: Rodogune (1645); Théodore (1645); Héraclius (1647); puis Andromède, tragédie lyrique (1650). Don Sanche d'Aragon, comédie héroïque (1650). Nicomède, tragédie (1651). Pertharite, tragédie (1652). OEdipe (1659), tragédie. La Toison d'Or (1660), tragédie lyrique. Puis cinq tragédies: Sertorius (1662); Sophonisbe (1663); Othon (1664); Agésilas (1666); Attila (1667). Tite et Bérénice, comédie héroïque (1670). Psyché, tragédieballet (avec Molière et Quinault) (1671). Pulchérie, comédie héroïque (1672). Suréna, tragédie (1674).

toujours égal à son génie. Pour n'être pas sans tache, son œuvre, merveilleusement féconde et variée, n'est pas moins digne à jamais d'étude et d'admiration.

2. Il était né à Rouen le 6 juin 1606, dans une famille d'ancienne bourgeoisie. Son père était un « maître partículier des eaux et forêts » qui avait montré beaucoup de résolution et de bravoure dans la répression des bandes de pillards qui saccageaient les bois de l'État. Cette philosophie nouvelle qui explique tout par l'hérédité, ne manquerait pas de dire ici que l'énergie que le père avait déployée dans les forêts, le fils la fit éclater sur la scène. Resterait à expliquer pourquoi Thomas, frère de Pierre, poète tragique lui aussi, esprit facile, ingénieux, manqua surtout de vigueur.

Pierre Corneille, après de fortes études qu'il fit au collège des Jésuites de Rouen, fut reçu avocat, à dix-huit ans, et, peu après, acheta deux offices d'avocat du Roi, l'un au « siège des eaux et forêts », l'autre « en l'amirauté de France ». Il s'acquitta vingt ans de ces deux charges avec beaucoup d'exactitude. Cependant sa vocation poétique s'était éveillée déjà. Rouen était alors après Paris la ville de France où l'on goûtait le plus le théâtre. De 1566 à 1630, les libraires de cette ville ont imprimé soixante-six tragédies. Montchrestien était Normand, et s'il a été représenté quelque part, il a dû l'être à Rouen, où furent publiées ses œuvres, que Corneille a fort étudiées. Le souvenir encore récent des fameux Connards 2 entretenait dans cette ville le goût traditionnel de la comédie. Le Puy des Palinods, sorte d'académie, encourageait et récompensait les poètes.

1. Voy. teme I, page 238. 2. Ibid., page 146.

et personnel de chacun. Tel est en effet le caractère saillant des grands écrivains du xvIIe siècle : on les admire, on les étudie, on s'en pénètre, on s'en nourrit, sans cesser d'être soi-même. Quoique profondément imprégnés de l'esprit de leur temps, ils ont élevé leurs idées à un assez haut degré de généralité, leur style à un assez haut degré de perfection, pour que chaque époque puisse trouver chez eux des maîtres, mais des maîtres doués d'un génie si large et si impartial qu'ils n'imposent à leurs disciples aucune manière, aucun procédé particulier; et peuvent les former sans les entraver, les soutenir sans les diriger. L'ancienneté contribue aussi à donner aujourd'hui cette majesté sereine aux chefs-d'œuvre incontestés du grand siècle. Il est peut-être nécessaire qu'un écrit ne soit pas d'hier pour être appelé classique ; mais il s'en faut de beaucoup qu'il suffise d'être ancien pour obtenir ce glorieux titre; et parmi les écrivains du XVIIe siècle, il n'appartient qu'à un fort petit nombre.

Entre ceux-là il faut placer au premier rang Pierre Corneille1, malgré la faiblesse des œuvres de sa décadence et malgré les écarts de son goût qui ne fut pas

1. Pierre Corneille, né à Rouen (1606), mort à Paris (1684). Mélite, comédie (1629); Clitandre, tragi-comédie (1632). Quatre comédies: la Veuve (1633); la Galerie du Palais (1633); la Suivante (1634); la Place Royale (1634). Médée, tragédie (1655). L'Illusion, comédie (1636). Tragédies le Cid (1656); Horace (1640); Cinna (1640); Polyeucte (1643); Pompée (1643). Comédies: Le Menteur (1644); la Suite du Menteur (1644). Tragédies: Rodogune (1645); Théodore (1645); Héraclius (1647); puis Andromède, tragédie lyrique (1650). Don Sanche d'Aragon, comédie héroïque (1650). Nicomède, tragédie (1651). Pertharite, tragédie (1652). OEdipe (1659), tragédie. La Toison d'Or (1660), tragédie lyrique. Puis cinq tragédies: Sertorius (1662); Sophonisbe (1663); Othon (1664); Agésilas (1666); Attila (1667). Tite et Bérénice, comédie héroïque (1670). Psyché, tragédieballet (avec Molière et Quinault) (1671). Pulchérie, comédie héroïque (1672). Suréna, tragédie (1674).

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