Seconds essais sur Balzac

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Plon, 1894 - 288 pages

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Page 4 - Eh bien! je me demande si un livre, indépendamment de ce qu'il dit, ne peut pas produire le même effet? Dans la précision des assemblages, la rareté des éléments, le poli de la surface, l'harmonie de l'ensemble, n'y at-il pas une vertu intrinsèque, une espèce de force divine, quelque chose d'éternel comme un principe?
Page 146 - Les miracles, les enchantements, les incantations, les sortilèges, enfin les actes, improprement appelés surnaturels, ne sont possibles et ne peuvent s'expliquer que par le despotisme avec lequel un Esprit nous contraint à subir les effets d'une optique mystérieuse qui grandit, rapetisse, exalte la création...
Page 32 - Sa figure eSt une de celles dont la ressemblance exige l'introuvable artiste de qui la main sait peindre le reflet des feux intérieurs, et sait rendre cette vapeur lumineuse que nie la science, que la parole ne traduit pas, mais que voit un amant. Ses cheveux fins et cendrés...
Page 66 - Vous me parlez de trésor, hélas! savez-vous tous ceux que j'ai dissipés sur de folles espérances? Moi seul sais ce qu'il ya d'horrible dans la Duchesse de Langeais. Enfin, votre lettre a calmé mon irritation, mais sans en détruire le principe; car, pour moi, l'incertitude des plus vitales raisons de l'attachement est un des plus grands tourments qui puissent m'être infligés, et, si vous me connaissiez, vous auriez quelques remords de ne me montrer que ce qui...
Page 33 - ... les paupières aux plus hardis. Un nez grec, comme dessiné par Phidias, et réuni par un double arc à des lèvres élégamment sinueuses, spiritualisait son visage de forme ovale, et dont le teint comparable au tissu des camélias blancs, se rougissait aux joues par de jolis tons roses.
Page 72 - La personne que j'ai perdue était plus qu'une mère, plus qu'une amie, plus que toute créature peut être pour une autre. Elle ne s'explique que par la divinité. Elle m'avait soutenu de parole, d'action, de dévouement, pendant les grands orages. Si je vis, c'est par elle, elle était tout pour moi; quoique, depuis deux ans, la maladie, le temps, nous eussent séparés, nous étions visibles à distance, l'un pour l'autre; elle réagissait sur moi, elle était un soleil moral.
Page 212 - La cause du mal gît dans le Titre des Successions du Code civil, qui ordonne le partage égal des biens. Là est le pilon dont le jeu perpétuel émiette le territoire, individualise les fortunes en leur étant une stabilité nécessaire, et qui, décomposant sans recomposer jamais, finira par tuer la France.
Page 210 - Je frémis aujourd'hui quand je pense à l'effroyable conscription de cerveaux livrés chaque année à l'État par l'ambition des familles qui, plaçant de si cruelles études au temps où l'adulte achève ses diverses croissances, doit produire des malheurs inconnus, en tuant à la lueur des lampes certaines facultés précieuses qui plus tard se développeraient grandes et fortes. Les lois de la Nature sont impitoyables, elles ne cèdent rien aux entreprises ni aux vouloirs de la Société. Dans...
Page 271 - Dans l'intervalle, on me nomme à la maîtresse de la maison; la conversation s'engage, et quand celle des dames qui était sortie rentre, tenant le plateau à la main pour nous l'offrir, elle entend tout d'abord ces paroles : « Eh bien! monsieur de Balzac, vous pensez donc...
Page 158 - Lambert avait donc choisi, pour exprimer les bases de son système, quelques mots vulgaires qui déjà répondaient vaguement à sa pensée. Le mot de VOLONTÉ servait à nommer le milieu où la pensée fait ses évolutions; ou dans une expression moins abstraite, la masse de force par laquelle l'homme peut reproduire, en dehors de lui-même, les actions qui composent sa vie extérieure.

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