Histoire de la littérature dramatique, Volume 3

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Michel Lévy frères, 1854

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Page 114 - Mon âme a son secret, mu vie a son mystère, Un amour éternel en un moment conçu : Le mal est sans espoir ; aussi j'ai dû le taire, Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su. Hélas j'aurai passé près d'elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire, Et j'aurai, jusqu'au bout, fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander, et n'ayant rien reçu. Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,' Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre Ce murmure d'amour élevé...
Page 201 - Tout vit, et se pose avec grâce, Le rayon sur le seuil ouvert, L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe, Le ciel bleu sur le coteau vert. La plaine brille, heureuse et pure; Le bois jase; l'herbe fleurit. — Homme! ne crains rien! la nature Sait le grand secret, et sourit. 1...
Page 204 - La poésie née du christianisme, la poésie de notre temps est donc le drame; le caractère du drame est le réel; le réel résulte de la combinaison toute naturelle de deux types, le sublime et le grotesque, qui se croisent dans le drame, comme ils se croisent dans la vie et dans la création. Car la poésie vraie, la poésie complète, est dans l'harmonie des contraires.
Page 115 - N'osant rien demander et n'ayant rien reçu. Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre, Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre Ce murmure d'amour élevé sur ses pas; A l'austère devoir pieusement fidèle, Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle : « Quelle est donc cette femme ?
Page 143 - Et elle se mit à courir devant moi avec sa taille fine comme le corset d'une abeille et ses petits pieds qui relevaient sa robe jusqu'à mi-jambe. Je la poursuivis, elle fuyait ; le vent de sa course soulevait par moments sa pèlerine noire, et me laissait voir son dos brun et frais. « J'étais hors de moi. Je l'atteignis près du vieux puisard en ruine ; je la pris par la ceinture, du droit de victoire, et je la fis asseoir sur un banc de gazon ; elle ne résista pas.
Page 36 - ... n'entraînent point avec elles toutes les intelligences ; elles ne « domptent point tous les caractères avec une égale facilité, elles « ne prennent pas même soin de tous les intérêts; c'est ce qu'il « faut comprendre , et pardonner quelque chose aux protestations « qui s'élèvent en faveur du passé. Quand une époque est finie, « le moule est brisé, et il suffit à la Providence qu'il ne se puisse « refaire; mais des débris restés à terre, il en est quelquefois
Page 61 - A Jean fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume, Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi. » Jean Lapin allégua la coutume et l'usage. « Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis Rendu maître et seigneur, et qui de père en fils, L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis. Le premier occupant est-ce une loi plus sage ? - Or bien sans crier davantage, Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis.
Page 143 - J'avais sur moi le tome second des Voyages de Spallanzani. J'ouvris au hasard, je me rapprochai d'elle, elle appuya son épaule à mon épaule, et nous nous mîmes à lire chacun de notre côté, tout bas, la même page. Avant de tourner le feuillet, elle était toujours obligée de m'attendre.
Page 139 - ... vieille ville espagnole, Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole, Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix: Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère, Abandonné de tous, excepté de sa mère, Et que son cou ployé comme un frêle roseau Fit faire en même temps sa bière et son berceau. Cet enfant que la vie effaçait de son livre Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre, C'est moi...
Page 185 - Une rivière au fond; des bois sur les deux pentes. Là, des ormeaux, brodés de cent vignes grimpantes; Des prés, où le faucheur brunit son bras nerveux; Là, des saules pensifs qui pleurent sur la rive, Et, comme une baigneuse indolente et naïve, Laissent tremper dans l'eau le bout de leurs cheveux.

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