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peut choisir d'une probité et intégrité exemplaire, ne manqueront pas à se procurer aussi la bénédiction et les acclamations des pauvres en tenant la main qu'ils soient secourus autant que lesdits fonds pourront s'estendre, et se faire donner de trois en trois mois le juste estat des Monts, comme aussi d'en abolir l'usage s'ils trouvent qu'il y ait juste sujet pour cela.

LES

CONSVLTATIONS

CHARITABLES

POVR LES MALADES

Dédiées à Monseigneur

DE NOYERS,

SECRETAIRE D'ESTAT.

A PARIS, AV BVREAV D'ADRESSE.

M. DC. XL.

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AVERTISSEMENT.

Le médecin Théophraste Renaudot, un des premiers qui ait en France attaché son nom aux deux institutions philanthropiques des Monts-de-Piété et des Consultations Charitables, naquit à Loudun en 1584. Reçu docteur en médecine en 1606 à la Faculté de Montpellier, il vint en 1612 s'établir à Paris, où le bruit de sa réputation l'avait déjà précédé. Par le crédit du cardinal de Richelieu, son compatriote, il obtint l'office de commissaire général des pauvres, celui de maître général des bureaux d'adresse, et le privilége d'établissement de la Gazette, qu'il ne rédigeait dans le principe que dans le seul but d'offrir une distraction à ses malades. En sa qualité de commissaire général des pauvres, Renaudot se montra partisan zélé de l'établissement des Monts-dePiété en France et obtint l'autorisation de fonder une maison de ce genre. Malgré tous les devoirs et les préoccupations qu'il s'était créés, l'activité philanthropique de Renaudot ne paraissait pas encore satisfaite; il résolut de former l'établissement médical dont il est ici question, où tous les pauvres et les indigents étaient gratuitement admis à recevoir ses consultations ou celles d'autres médecins qu'il s'était adjoints. Renaudot sut intéresser à cette œuvre la faveur royale, et il obtint même de Louis XIII la concession d'un terrain situé près la porte Saint-Antoine, où devait s'élever une sorte d'hôpital exclusivement réservé aux consultations charitables. Mais soit que Renaudot eût spéculé véritablement sur ses idées philanthropiques, soit que ses opinions médicales ou tout simplement ses talents eussent éveillé

la jalousie d'un grand nombre de rivaux, mille voix s'élevèrent bientôt contre lui, et la Faculté, qu'il bravait, dit-on, en faisant usage de l'antimoine dans ses préparations pharmaceutiques, demanda et obtint son interdiction. La sentence rendue par le Chatelet fut confirmée par un arrêt du parlement, daté du 1er mars 1644, arrêt qui supprimait en même temps la maison de prêt de Renaudot. Telle fut la fin de deux établissements qui eussent pu par la suite procurer au public de grands avantages, et dont Renaudot n'a tiré qu'une gloire assez équivoque. Ce médecin n'en continua pas moins d'exercer son art avec succès, mais clandestinement, jusqu'à sa mort, arrivée en 1643.

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