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de mariage avec la princesse Anne de Mantoue, décheut de ses bénéfices, après qu'il se fut retiré à Bruxelles, où il épousa la comtesse de Bossu, qu'il a aussi laissée. Il a esté fait prisonnier à Naples, après y avoir commandé l'armée du peuple.

Louys de Lorraine, duc de Joyeuse, est second frère du duc de Guise et grand-chambellan de France; il est aagé de 28 ans, estant né le 21 mars 1622.

Le chevalier de Guise, nommé Roger de Lorraine, est troisiesme frère du duc de Guise, aagé de 26 ans, estant né le 21 mars 1624; il est chevalier de Malthe.

Mademoiselle de Guise, leur sœur, est religieuse. La duchesse douairière de Guise, leur mère, vit encore, et est fille de Henry, duc de Joyeuse, comte de Bouchage, mareschal de France.

Claude de Lorraine, duc de Chevreuse, est frère du deffunct duc de Guise, fils de Henry de Lorraine, duc de Guise, et de Catherine de Clèves, fille puisnée de François de Clèves, duc de Nevers. On l'appelloit autrefois prince de Joinville; il a longtemps possédé la charge de grand-chambellan de France, qu'il a vendue au duc de Joyeuse son nepveu. Il a espousé la fille du duc de Montbazon, veufve du connestable de Luynes, qui est à présent exilée et de laquelle il n'a point d'enfans.

Le duc d'Elbœuf est aussi de la maison de Lorraine, fils de Charles et petit-fils de René de Lorraine, duc d'Elbœuf, septiesme fils de Claude de Lorraine, premier duc de Guyse, et de Marguerite Chabot, troisiesme fille de Léonor Chabot, comte de Charny, grandescuyer de France. Il a espousé Catherine-Henriette, sœur du duc de Vandosme et fille naturelle du Roy Henry IV et de la duchesse de Beaufort, dont il a plu

sieurs enfans. L'aisné de ses fils prend la qualité de comte de Harcourt; le second, celle de comte de Rieux, qui s'est depuis peu marié avec la fille et héritière du deffunct mareschal d'Ornano; le troisiesme est d'Esglise. Il a pour frère

Henry de Lorraine, comte de Harcourt, grand-escuyer de France et cy-devant vice-Roy de Catalogne. Il a espousé la fille du baron de Pont-Chasteau, parente du feu cardinal de Richelieu et veufve du feu duc de Puylaurent, de laquelle il a plusieurs enfans, dont l'aisné porte la qualité de comte d'Armagnac. On luy a donné la charge de grand-escuyer en récompense du gouvernement de Guyenne, qu'il a esté obligé de restituer au duc d'Espernon, pendant l'esloignement duquel il en avoit esté pourveu.

Le marquis de Mouy est aussi de la maison de Lorraine, comme estant fils de Henry de Lorraine, quatriesme fils de Nicolas de Vaudemont, et de Jeanne de Lorraine, sa troisiesme femme. Il avoit pour frères

Charles de Lorraine, évesque de Verdun, et François de Lorraine, chanoine de Cologne; mais ce prince Charles, après s'estre deffait de l'évesché de Verdun entre les mains du prince François son frère, s'est rendu jésuiste, où il est mort.

De la Maison de Savoye.

Le duc de Nemours descend en ligne directe de Philippe de Savoye, comte de Genevois, fils de Philippe et frère de Philibert II et Charles III, duc de Savoye, auquel le Roy François II donna la duché de Nemours; il a espousé la fille du duc de Vandosme, mais il n'en a point d'enfans.

Depuis que le feu duc de Nevers s'est retiré en Italie, il n'est point resté en France de prince de la maison dę Mantoue; il n'y est resté que deux princesses, dont l'aisnée est Reyne de Pologne, veufve de Wladislaus IV, Roy de Pologne, et l'autre est mariée avec le prince palatin Edouard, fils du deffunct Roy de Boheme.

Nous avons encore en France le prince de Monaco, de la maison de Grimaldi, Gennois, auquel on a donné la qualité de duc et pair de France, sous le tiltre de duc de Valencey, en vertu de laquelle il tient rang en France, comme font aussi tous les autres princes estrangers, qui ne tiennent rang qu'en tant qu'ils sont ducs et pairs ou officiers de la couronne, si ce n'est chez le Roy et la Reyne, où les princes et les princesses ont des avantages par dessus tous les autres seigneurs, en considération de leur naissance seulement; mais aux cérémonies publiques on n'y a point d'esgard.

Des Ducs et Pairs de France.

La qualité des ducs et pairs n'est qu'une pure dignité en vertu de laquelle ceux qui le sont tiennent rang en France au couronnement du Roy et ont séance au parlement.

Le nombre en est incertain, et il n'y a point de Roy qui ne l'ait augmenté par les nouvelles créations de terres nobles en duchez et pairies.

L'institution des ducs et pairs est si ancienne qu'il est impossible d'en tirer l'origine certaine de l'histoire. Anciennement il n'y en avoit que douze, dont les six estoient clercs ou ecclésiastiques, et les autres six laïcs.

Le nombre des ecclésiastiques est encore le mesme qu'il estoit, qui sont:

L'archevesque et duc de Rheims, l'évesque et duc de Laon, l'évesque et duc de Langres, l'évesque et comte de Beauvais, l'évesque et comte de Noyon, l'évesque et comte de Chaalons en Champagne.

Les six laics estoient:

Les ducs de Bourgongne, de Normandie, de Guyenne; Les comtes de Thoulouse, de Champagne, de Flandres. Ces douze pairs faisoient autresfois le parlement de France, qui pour cet effet est encore aujourd'huy appellé la Cour des Pairs.

Le nombre des pairs a esté augmenté de temps en temps, de sorte que sous le Roy Charles VI on en trouvoit jusques à onze, dont les deux, sçavoir: Bourgongne et Flandres, estoient anciens, et les autres, sçavoir: Touraine, Anjou, Berry, Orléans, Evreux, Bourbon, Bretagne, Alençon et Estampes. Les Roys François I" et Henry II en firent plusieurs nouvelles, comme Nevers, Vandosme, Guise, Montpensier, Beaumont, Albret, Aumale et Montmorency. Charles IX et Henry III en ont fait plusieurs, comme Uzets, Ponthièvre, Mercœur, Joyeuse, Espernon, Pine, Retz, Montbazon, Vantadour, Thouars, Holvin. Henri IV fit Rohan, Biron, Suilly, la Trimouille, Roanois; et le Roy deffunct en a fait aussi plusieurs, comme Luynes, Chaulnes, Brissac, Candale, Fronsac, Richelieu, la Roche-Foucault, la Force, Créquy, l'Esdiguières, Schomberg, Grammont, Tresmes, la Roche-Guyon, et autres.

Les fonctions des pairs au sacre et couronnement sont que l'archevesque de Reims oint et consacre le Roy; l'évesque de Laon porte l'Ampoulle; l'évesque de Langres, le sceptre; l'évesque de Beauvais, le manteau royal; l'évesque de Noyon, la ceinture ou baudrier; l'évesque de Chaalons, l'anneau. Le duc de Bourgogne

porte la couronne royale; le duc de Guyenne, la première bannière quarrée; le duc de Normandie, la seconde; le comte de Toulouse, les esperons; le comte de Champagne, la bannière royale ou l'estendart de guerre; le comte de Flandres, l'espée royale.

Aux enterremens des Roys, les pairs de France n'ont point de fonctions réglées.

Nous les ferons mieux connoistre par les charges qu'ils possèdent, et pour y observer quelque ordre, nous parlerons premièrement

Des Officiers de la couronne.

Les officiers de la couronne sont divisez en trois anciens, trois modernes et trois domestiques.

Les trois anciens sont : le connestable, le mareschal, le chancelier.

Les trois modernes sont l'admiral, le colonel de l'infanterie françoise, le grand-maistre de l'artillerie. Les trois domestiques sont le grand-maistre de France, le grand-chambellan de France, le grandescuyer de France.

Le connestable est, après le Roy, chef souverain des armes de France, et tient rang immédiatement après les princes du sang, après lesquels il a aussi séance au parlement devant tous les ducs et pairs. Il a sa jurisdiction à la Table de Marbre à Paris, qu'on appelle la connestasblie; aux entrées des Roys le connestable marche le premier devant le Roy, à main droite, tenant l'espée

nue.

Depuis la mort du duc de l'Esdiguières, qui succéda en la charge au duc de Luynes, il n'y a point eu de connestable en France.

II SÉRIE, T. VI.

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