Par les proscriptions de tous ces mots divers Mais le plus beau projet de notre académie, Voilà certainement d'admirables projets! BELISE. Vous verrez nos statuts quand ils seront tous faits. TRISSOTIN. Ils ne sauroient manquer d'être tous beaux et sages. ARMANDE. Nous serons par nos lois les juges des ouvrages; с SCENE III. PHILAMINTE, BELISE, ARMANDE, HENRIETTE, TRISSOTIN, LEPINE. LEPINE d Trissotin. Monsieur, un homme est là qui veut parler à vous ; TRISSOTIN. C'est cet ami savant qui m'a fait tant d'instance PHILAMINTE. Pour le faire venir vous avez tout crédit. SCENE IV. PHILAMINTE, BELISE, ARMANDE, HENRIETTE. PHILAMINTE à Armande et à Belise. Faisons bien les honneurs au moins de notre esprit. (a Henriette qui veut sortir.) Hola! Je vous ai dit, en paroles bien claires, Que j'ai besoin de vous. HENRIETTE. Mais pour quelles affaires? PHILAMINTE. Venez: on va dans peu vous les faire savoir. SCENE V. TRISSOTIN, VADIUS, PHILAMINTE, BELISE, ARMANDE, HENRIETTE. TRISSOTIN présentant Vadius*. Voici l'homme qui meurt du desir de vous voir; PHILAMINTE. La main qui le présente, en dit assez le prix. TRISSOTIN. Il a des vieux auteurs la pleine intelligence, PHILAMINTE à Bélise. Du Grec! O ciel! du Grec! Il sait du Grec, ma sœur! BELISE d Armande. Ah! ma nièce, du Grec! ARMANDE. Du Grec! quelle douceur! PHILAMINTE. Quoi ! monsieur sait du Grec? Ah! permettez, de grace, Que, pour l'amour du Grec, monsieur, on vous embrasse. (Vadius embrasse aussi Bélise et Armande.) HENRIETTE à Vadius, qui veut aussi l'embrasser. Excusez-moi, monsieur: je n'entends pas le Grec. (Ils s'asseyent.) PHILAMINTE. J'ai pour les livres Grecs un merveilleux respect. VADIUS. Je crains d'être fâcheux, par l'ardeur qui m'engage A vous rendre aujourd'hui, madame, mon hommage; Et j'aurai pu troubler quelque docte entretien. PHILAMINTE. Monsieur, avec du Grec on ne peut gâter rien. TRISSOTIN. Au reste, il fait merveille en vers ainsi qu'en prose, Le défaut des auteurs, dans leurs productions, D'être au palais, au cours, aux ruelles, aux tables, Pour moi, je ne vois rien de plus sot, à mon sens, TRISSOTIN, Vos vers ont des beautés que n'ont point tous les autres. VADIUS. Les Graces et Vénus règnent dans tous les vôtres. TRISSOTIN. Vous avez le tour libre, et le beau choix des mots. VADIUS. Ou voit par-tout chez vous l'ithos et le pathos. TRISSOTIN. Nous avons vu de vous des églogues d'un style VADIUS. Vos odes ont un air noble, galant, et doux, TRISSOTIN. Est-il rien d'amoureux comme vos chansonnettes ? . VADIUS. Peut-on rien voir d'égal aux sonnets que vous faites ? TRISSOTIN. Rien qui soit plus charmant que vos petits rondeaux? VADIUS. Rien de si plein d'esprit que tous vos madrigaux? TRISSOTIN. Aux ballades sur-tout vous êtes admirable. VADIUS. Et dans les bouts-rimés je vous trouve adorable. |