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Bref du Pape à tous les cardinaux, Archevêques, évêques, au clergé et au peuple de France.

Il ne manquoit plus aux horreurs qui nous

L

ри

environnent, que de voir le chef de la chrétienneté, le représentant du fils de Dieu brûlé bliquement en effigie. Cet affeux événement a eu lieu mardi 3, dans le détestable jardin du palais-royal. Je ne veux point navrer le cœur de mes lecteurs, ni souiller ma plume du récit des blasphêmes des impiétés des excès inouis qui ont orné cette scène scandaleuse et sacrilège. Que ne puis-je, en laissant tomber le voile sur de pareils forfaits, les dérober aux regards de toute l'europe.

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La sensation qu'a faite le premier bref, laisse présumer que celui-ci en produira encore une plus forte. Le saint père n'a fait entendre dans l'autre que des paroles de paix, de charité, et de clémence. Dans le second, S. S. menace de laisser échapper de sa main toutes les foudres de l'église, et d'en frapper les têtes coupables qui les ont provoquées.

S. S. observe, quant à la sanction du roi qu'elle a été évidemment forcée par l'assemblée notionale, comme les lettres qu'il lui écrivit le 28 janvier, le 6 septembre et le 16 décembre, en font foi. «Il est évident, dit le S. père que la constitution civile du clergé est fondée sur des principes hérétiques, et que parconséquent elle est hérétique en plusieurs points et contraire au dogme catholique; en d'autres elle est sacrilège, schismatique, et destructive des droits des primats et des églises; contraire à la dicipline, tant ancienne que nouvelle, et enfin imaginée seulement pour dé truire la religion catholique, qui est la seule qu'on ne puisse exercer librement, ses pasteurs légitimes sont privés de leurs sièges et de leurs biens, toutes les sectes jouissent de la liberté à l'abri des loix nouvelles, voulant ne pas abandonner la voie de la douceur, nous nous étions retenus jusqu'ici, pour ne pas déclarer hérétiques les auteurs de cette constitution civile du clergé, si mal nommée. Mais nous devons dire que si tous le monde ne déteste les erreurs que nous avons déclarées, uous serons forcés suivant la coutume du saint siège, de déclarer schismatiques les anteurs de cette constitution, ceux qui prêteront ou auront prêté le serment, ceux qui seroient élus pasteurs,

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ceux

qui consacreroient les nouveaux élus ou soroient consacrés par eux'; tous ces pasteurs n'ont point de mission légitime et par conséquent

sont excommuniés.

Après s'etre élevé avec force contre les intrus, le pape finit ainsi. «<

» Pour opposer d'abord une digue au torrent du schisme, pour rappeller les égarés, pour confirmer les bons dans leurs desseins, pour conserver la religion dans le royaume le plus florissant, nous nous rendons aux vœux de nos vénérables frères S. R. E. cardinaux nous nous rendons au desir de tous les évêques de France, nous nous conformons à l'exemple de nos prédécesseurs, et nous usons de toute la puissance que nous donne l'autorité apostolique, pour ORDONNER que tous les cardinaux, archevêques, évêques, abbés, vicaires, prêtres, et tous autres ecclésiastiques, soit séculiers, soit réguliers, qui auroient prêté purement et simplement le serment condamnable et criminel, prescrit par l'assemblée nas tionale, aient à se rétracter dans l'espace de quarante jours, à compter de celui-ci, sous peine d'être suspendus de leurs ordres, et d'être sujets à l'irrégularité s'ils en font, les fonctions.

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Nous DÉCLARONS en outre que les éléctions d'Expilly, Marroles, Saurine, Massieux, Lindet, Laurent, Héraudin et Gobel, pour les sièges de Quimper, de Soissons, d'Auch, d'Evreux, de Moulins, de Châteauroux et de Paris, sont illégitimes, sacrilèges, et doivent être regardées comme non avenues; quant aux sièges de Moulins et de Châteauroux, et autres de nouvelle élection, nous ne pouvons ni no devons les reconnoître.

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Nous DÉCLARONS et VOULONS que leurs consécrations soient regardées comme illicites, illégitimes, sacrilèges, et contraires aux saints canons, et que par conséquent, élus témérairement et sans aucun droit, ils n'ont aucune jurisdiction spirituelle pour le gouvernement des ames; et consacrés illicitement, ils sont suspendus de tous exercices des fonctions épiscopales.

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Nous SUSPENDONS pareillement Charles, évêque d'Autun, Jean-Baptiste, évêque de Babilonne, et Jean-Joseph, évêque de Lydda. qui ont été ou consécrateurs ou assistans; SUSPENDONS pareillement de l'ordre de prêtrise, et de quelqu'autre ordre que ce soit, tous ceux qui auront prêté leurs consentemens, leurs conseils, ou quelqu'autre moyen que ce soit pour aider dans ces sortes de consécrations..

Nous MANDONS et ORDONNONS expressément au sieur d'Expilly et aux autres élus et consacrés illégitimement, de ne pas s'ingérer sous peine de suspension dans aucune fonction épiscopale, de ne point s'arroger pour la conduite des ames, une autorité qu'ils n'ont pas, de ne point donner de démissoire pour recevoir les ordres. Leur DÉFENDONS en outre de constituer, députer et confirmer des curés, des vicaires, des missionnaires, des déservans et d'autres ministres, sous quelques noms que cé soit, pour prendre soin des ames, et administrer les sacremens mème en cas de nécessité. VOULONS pareillement qu'ils ne se mêlent de la discipline ecclésiastique, ni en particulier, ni rassemblés en forme de concile. DÉCLARANT les lettres démissoriales, les dé

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