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ration, dommages et intérêts, 20 livres d'amende, a été exécuté et qu'elle a con- ' signé lesdites sommes ez-mains du greffier du Nouveau-Châtelet, Il plaise à la cour ordonner qu'elle aura main-levée des saisies faites sur ses meubles et à la restitution, les gardiens et dépositaires contraints par corps ce faisant déchargés; vu le certificat du greffier du Châtelet comme l'arrest a été exécuté et que la suppliante a consigné lesdites sommes, attaché à la requête signée P. Fournier ; ouï, je rapport de M. de Verthamon, conseiller, tout considéré;

<< Ladite chambre, en conséquence de ce que ledit arrest a été exécuté, et que la suppliante a consigné lesdites sommes de 100 livres de réparation et de 20 livres d'amende lui fait main-levée des biens et choses sur elle saisis; ordonne qu'ils lui seront rendus et restitués; à ce faire les gardiens et dépositaires contraints, ce faisant déchargés, pourvu que lesdits meubles ne soient saisis pour autres choses. Fait en vacations, le 25 octobre 1675. Signé de Longueil, président; de Verthamon, rapporteur. »>

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Minute aux archives du Palais.

26 octobre 1665.- Arrest de la cour du Parlement, qui ordonne qu'il sera informé de l'évasion de Marie Simonnet, femme de Hervé de La Tourelle, des prisons du Nouveau-Châtelet, la nuit du 15 au 16 août 1675.

<< Vu par la chambre des Vacations le procès-verbal fait par MM. Vincent Nevelet et François de Verthamon, conseiller en ladite cour, le 22 octobre 1675, en exécution de l'arrêté de ladite cour du 17 dudit mois, contenant leur transport ès-prisons du Nouveau-Châtelet, et la visite par eux faite de la chambre d'où s'est sauvée Marie Simonnet, la nuit du 15 au 16 août dernier, et à eux montrée par Anne Marest, veuve de Nicolas Le Roy, demeurante en ladite prison, pour l'absence de Jacques Marest, son père, geolier desdites prisons, et à présent prisonnier en la conciergerie du Palais; les interrogatoires de Jeanne-Angélique Vierge Rouault et de ladite dame veuve Le Roy; interrogatoire prêté par ledit Jacques Marest, le 23 dudit mois d'octobre, contenant ses réponses, confessions et dénégations; requête dudit Jacques Marest à ce qu'en conséquence dudit interrogatoire il soit élargi et mis hors des prisons à la caution juratoire de se représenter quand il plaira à la cour ordonner; à ce faire les greffier et geolier contraints par corps ce faisant déchargées; ladite requête signée P. Fournier et du suppliant, conclusions du procureur-général du Roi; ouï le rapport de M. Vincent Nevelet, conseiller, tout considéré;

<«<Ladite chambre, avant faire droit sur ladite requête, a ordonné et ordonne qu'à la requête du procureur-général du Roi, il sera informé par M. Vincent Nevelet, conseiller, de l'évasion de ladite Simonnet pour, l'information faite et com

muniquée audit procureur-général, être ordonné ce que de raison, Fait en vacation le 26 octobre 1675. Signé de Longueil, président; Nevelet, rapporteur. »

Minute aux archives du Palais.

C'est encore M. Beffara qui a retrouvé ces divers jugemens. (8) Dans l'Inconnu, de Th. Corneille, où mademoiselle Molière remplissait le rôle de la comtesse, une bohémienne qui dit la bonne aventure à ce personnage, lui adresse les vers suivans ;

Dans vos plus grands projets vous serez traversée,
Mais en vain contre vous la brigue emploîra tout,
Vous aurez le plaisir de la voir renversée,

Et d'en venir toujours à bout.

Cette ligne qui croise avec celle de vie

Marque pour votre gloire un moment très-fatal:
Sur des traits ressemblans on en parlera mal,
Et vous aurez une copie.

N'en prenez pas trop de chagrin :

Si votre gaillarde figure

Contre vous quelque temps cause un fâcheux murmure,

Un tour de ville y mettra fin

Et vous rirez de l'aventure.

(Act. III, sc. 6.)

(9) M. de Montalant mourut le 6 juin 1738. Son acte de décès, que nous transcrivons à la fin de cette note, porte qu'il était âgé de quatre-vingt-treize ans. Il devait donc être né en 1645.

On trouve sur les registres de la paroisse Saint-André-des-Arcs, à la date des 24 février 1679, 25 avril 1681, 30 juin 1683 et 30 octobre 1684, les actes de naissance de quatre enfans nés de son mariage avec Anne-Marie Alliamet. On n'a pu découvrir, sur ces registres ni sur ceux d'autres paroisses, l'acte de décès de cette première femme. L'acte de mariage de la fille de Molière avec son ravisseur a également échappé à nos recherches; mais son acte de décès, que nous allons rapporter, prouve qu'ils s'étaient effecti

vement unis.

Nous savions, par la tradition, que monsieur et madame de Montalant étaient morts à Argenteuil; mais la date de leur décès était encore ignorée. Voici le résultat de nos perquisitions : Extrait du registre des actes de décès de la commune d'Argenteuil, arrondissement de Versailles, département de Seine-etOise.

Le lundy 24 mai 1723. Esprit - Madeleine Pocquelin de Molière, âgée de cinquante-sept ans et demy, épouse de M. Claude Rachel, écuyer, sieur de Montalant, décédée le jour précédent, en sa maison d'Argenteuil, rue Calée, a été inhumée dans l'église dudit lieu; en présence d'André Pothron, maçon de la maison, soussigné. » Ainsi signé au registre: André Pothron; de Peyras, vicaire.

Pour extrait conforme au registre, à Argenteuil, le 12 septembre 1825. Pour M. le maire, le premier adjoint, Mesnil. << Extrait du registre des actes de décès de la commune d'Argenteuil, arrondissement de Versailles, département de Seine-etOise.

• Le vendredy sixième juin mil sept cent trente-huit, le corps de Claude Rachel, écuier, sieur de Montalant, âgé de quatrevingt-treize ans ou environ, décédé le 4 du présent mois, a été aporté dans l'église de cette paroisse; et, après la messe solennelle chantée, a été conduit par le clergé de ladite paroisse en l'église des pères Augustins de ce lieu, pour y être inhuté ainsi qu'il l'avoit demandé; et ce en présence du sieur Pierre Chapuis bourgeois de Paris, y demeurant rue des Graviliers, paroisse SaintNicolas-des-Champs, exécuteur du testament dudit sieur de Montalant; d'Étienne Duny, ancien marguillier de cette église. » Ainsi signé au registre : Chapuis, Duny Maubert.

Pour extrait conforme au registre, à Argenteuil, le 13 septembre 1825. Pour M. le maire, le premier adjoint, Mesnil.

(10) Quelques personnes seront peut-être curieuses de jeter les yeux sur la liste des hommes de lettres et autres, qui composaient l'Académie au 1er janvier 1673, six semaines avant la mort de Molière. Voici le tableau de ces quarante immortels :

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Puissent nos descendans, en lisant, dans un siècle et demi, la liste de nos académiciens, n'avoir pas la même peine à dégager l'inconnu.

(11) D'Alembert a composé à l'occasion de l'inauguration du buste de Molière un article que ses éditeurs n'ont pas compris dans ses OEuvres, et dont on nous saura peut-être gré d'extraire ici la partie historique. Il parut dans le Mercure de France de décembre 1778, pages 185 et suivantes.

« . . . . L'Académie a voulu par une inscription mise au bas de ce buste, exprimer à la fois, et cette adoption posthume, si honorable pour elle, et son regret de ce que l'adoption a été si tardive. Voici les différentes inscriptions, tant latines que françaises, qui ont été imaginées pour cet objet, et que les gens de lettres ne seront peut-être pas fâchés de connaître, parce qu'elles expriment de di

Il mourut en 1672; mais son successeur, Fléchier, ne fut nommé que dans le courant de 673.

verses manières le sentiment qui a dans cette circonstance animé

la compagnie1:

I. Joanni-Baptiste Pocquelin de Molière, Academia Gallica, 1778.

Te vivo carui, tua me soletur imago.

II. Vivus defuit, mortuus aderit.

III. Deerat adhuc.

IV. Serum referet, post fata, triumphum.

V. Honore saltem sic fruatur posthumo.

VI. Quid tam serus advenis?

VII.*

Du moins après sa mort il sera parmi nous.

VIII. J. B. Pocquelin de Molière, Académicien après sa mort.

IX.*

X.

Molière sois ici, du moins après la mort.

Il nous manqua vivant, possédons son image.

Ou, en deux inscriptions différentes :

XI. Il nous manqua vivant.

XII. Possédons au moins son image.

XIII.

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Rien ne manque à sa gloire, il manquait à la nôtre.

L'Académie, qui, à cause du nom qu'elle porte, et dont elle s'honore, croit avec raison devoir préférer les inscriptions françaises aux latines, a, d'une voix unanime, adopté le dernière, qui a été proposée par M. Saurin, et qui a paru remplir heureusement les intentions de ses confrères. »

A l'occasion de cette inauguration,' on adressa aux Quarante l'épigramme que voici :

Avec vous, messieurs, Dieu merci,

Molière désormais figure.

Tous nos grands hommes sont ici :

Mais ils n'y sont plus qu'en peinture.

(Correspondance secrète, politique et littéraire ( par Mettra), Londres, 1790, tome VII, page 186.)

Ce buste dû au ciseau du célèbre Houdon, aujourd'hui membre de l'Institut, avait été offert à l'Académie par d'Alembert, dans la séance du 23 novembre 1778. L'épitaphe de Saurin fut adoptée dans la séance du 26.

Les inscriptions marquées d'une étoile sont de d'Alembert.

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