De faire place au choix où vous vous résoudrez, Eh bien, vous triomphez avec cette retraite, LYCARSIS. Comment! à quel orgueil, fripon! vous vois-je aller? MYRTIL. Oui, j'ai tort, il est vrai, non transport n'est pas sage; Aux douleurs de son àme il me fait prendre part. Quel amour! quels transports! quels discours pour son àge! MYRTIL, se jetant aux genoux de Lycarsis. Voyez, me voulez-vous ordonner de mourir? LYCARSIS, à part. Je n'y puis plus tenir: il m'arrache des larnies, Et ses tendres propos me font rendre les armes. MYRTIL. Que si, dans votre cœur, un reste d'amitié Vous peut de mon destin donner quelque pitié, Accordez Mélicerte à mon ardente envie, Et vous ferez bien plus que me donner la vie. Vous ferez pour moi que son oncle l'oblige A me donner sa main? LYCARSIS. Oui. Lève-toi, te dis-je. MYRTIL. O père! le meilleur qui jamais ait été, LYCARSIS. Ah! que pour ses enfans un père a de foiblesse! Peut-on rien refuser à leurs mots de tendresse? Et ne se sent-on pas certains mouvemens doux, Quand on vient à songer que cela sort de vous? MYRTIL. Me tiendrez-vous au moins la parole avancée? Ne changerez-vous point, dites-moi, de pensée? LYCARSIS. Non. MYRTIL. Me permettez-vous de vous désobéir, Si de ces sentimens on vous fait revenir? Prononcez le mot. LYCARSIS. Oui. Ah! nature! nature! Je m'en vais trouver Mopse, et lui faire ouverture De l'amour que sa nièce et toi vous vous portez. MYRTIL. Ah! que ne dois-je point à vos rares bontés! Seul. Quelle heureuse nouvelle à dire à Mélicerte! Ah! Myrtil, vous avez du ciel reçu des charmes TYRÈNE. Peut-on savoir, Myrtil, vers qui, de ces deux belles, Vous tournerez ce choix dont courent les nouvelles? Et sur qui doit de nous tomber ce coup affreux, Dont se voit foudroyé tout l'espoir de nos vœux? ACANTHE. Ne faites point languir deux amans davantage, TYRÈNE. Il vaut mieux, quand on craint ces malheurs éclatans, En mourir tout d'un coup que trainer si longtemps. MYRTIL. Rendez, nobles bergers, le calme à votre flamme, Auprès de cet objet mon sort est assez doux, Vous n'aurez, l'un ni l'autre, aucun lieu de vous plaindre. ACANTHE. Ah! Myrtil, se peut-il que deux tristes amans... TYRÈNE. Est-il vrai que le ciel, sensible à nos tourmens... MYRTIL. Oui; content de mes fers comme d'une victoire, ACANTHE, à Tyrène. Ah! que cette aventure est un charmant miracle, Elle peut renvoyer ces nymphes à nos vœux, SCÈNE VII. NICANDRE, MYRTIL, ACANTHE, TYRÈNE. NICANDRE. Savez-vous en quel lieu Mélicerte est cachée? Comment? MYRTIL. NICANDRE. En diligence elle est partout cherchée. MYRTIL. Et pourquoi? C'est NICANDRE. Nous allons perdre cette beauté. pour elle qu'ici le roi s'est transporté; Avec un grand seigneur on dit qu'il la marie. MYRTIL. O ciel! Expliquez-moi ce discours, je vous prie. NICANDRE. Ce sont des incidens grands et mystérieux. Dont tout Tempé croyoit que Mopse étoit le frère... MYRTIL. Ah! dieux! quelle rigueur! Eh! Nicandre, Nicandre! ACANTHE. Suivons aussi ses pas, afin de tout apprendre. La scène est en Thessalie, dans un hameau de la vallée de Tempė. - LYCAS, MAGICIENS chantans et dansans, DÉMONS. PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET. Deux magiciens commencent, en dansant, un enchantement pour embellir Lycas; ils frappent la terre avec leurs baguettes, et en font sortir six démons, qui se joignent à eux. Trois magiciens sortent aussi de dessous terre.. |