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Toutes nos éditions sont revêtues de notre griffe:

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IMPRIMERIE DE J. CLAYE, 7, RUE SAINT-BENOIT.

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LIBRAIRIE CH. DELAGRAVE

58, RUE DES ÉCOLES, 58

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SUR CETTE NOUVELLE ÉDITION.

J.-B. Rousseau est loin de donner une idée complète de la poésie lyrique; mais il en a si bien connu les procédés matériels, les ressources et tout l'artifice, qu'on le regarde encore généralement comme le meilleur poëte lyrique pour l'école. Son mérite se soutient assez mal auprès de ceux qui ont un sentiment profond et délicat de la vraie poésie; il ne subsiste à peu près entier que pour des imaginations jeunes, que séduit la pompe du style et l'harmonie du langage. Corneille, Racine, Molière, Boileau et La Fontaine pourront donner aux élèves une connaissance suffisante, les uns de la poésie dramatique, les autres de certains genres secondaires, tels que la satire, l'épître, et la fable; cependant ces auteurs ne laissent presque rien entrevoir d'une poésie plus libre, plus variée, plus indépendante en ses mouvements. Ils apprennent d'ailleurs peu de choses sur la mesure de nos vers et les nombreuses combinaisons du rhythme.

Une étude intelligente de J.-B. Rousseau nous paraît être la meilleure préparation à la lecture de tous les poëtes lyriques qui ont paru depuis, et dont quelques-uns ont porté si haut ce genre longtemps condamné en France à une sorte de médiocrité. Réduite, pour ainsi dire, dans Rousseau, à sa plus simple expression, la poésie lyrique ne court pas le risque de charger l'imagi– nation par trop d'abondance, ou de l'éblouir par trop de lumière et de couleurs. Les poésies de Malherbe et de quelques autres classiques présentent le même avantage. Nous ne dissimulons pas notre admiration pour la poésie contemporaine: mais il nous semble que ce n'est point par celle-là qu'il faut commencer l'éducation poétique des jeunes gens.

Le recueil que nous publions présente plusieurs différences notables avec ceux qui ont paru jusqu'à ce jour:

1o Nous n'avons conservé de Rousseau que ses poésies lyriques. Les épitres, que l'on y ajoutait en totalité ou par fragments, ne méritent guère d'être étudiées dans les classes après celles de Boileau ; et quelques traits de verve qu'on y rencontre ne suffisent pas pour racheter la longueur et la diffusion de l'ensemble. A plus forte raison avons-nous retranché les allégories: Rousseau a pu

dire « qu'elles sont le plus grand effort dont il se sente capable ; » il a prouvé seulement par là que dans les arts l'effort est loin d'ètre la mesure du succès. Nous ne citons pas davantage les épigrammes du poëte, par la raison qu'il nous paraît mauvais d'éveiller chez les élèves ce goût de malice souvent injuste et cruelle qui fait les bonnes épigrammes. D'ailleurs celles de Rousseau que l'on pourrait citer sont en fort petit nombre.

20 Nous avons ajouté, pour la première fois, à la suite de chaque ode sacrée, le texte complet du psaume paraphrasé par Rousseau. On pourra par ce moyen reconnaitre mieux le mérite propre ou l'insuffisance de la traduction ou de la paraphrase. Les versets traduits ou imités sont imprimés en italiques.

30 Aucune édition, parmi les plus complètes de Rousseau, n'avait fixé la date, et réuni les circonstances dans lesquelles lès diverses odes avaient été composées; nous l'avons essayé, et l'on peut considérer cette partie historique de nos annotations comme tout à fait nouvelle.

40 Nous avons emprunté les notes les plus intéressantes de La Harpe, de Lebrun et de Fontanes sur Rousseau; nous les avons même quelquefois mises en opposition les unes avec les autres, et nous nous sommes permis, quand nous l'avons cru nécessaire, d'exprimer notre opinion après la leur. C'est un mince mérite d'avoir quelquefois raison contre des hommes éminents, surtout après tous les progrès que la critique littéraire a faits de nos jours.

5o La lecture, souvent bien fastidieuse, d'un grand nombre de poésies lyriques des xvie et xviie siècles, nous a mis à mème de faire des rapprochements curieux avec les odes de J.-B. Rousseau. Elles gagneront à cette comparaison; on verra cependant que plusieurs poëtes peu connus ou mal appréciés ont surpassé Rousseau dans l'expression des sentiments, et l'emportent quelquefois sur lui par la noble simplicité du style.

6o Nous avons joint à cette édition un Appendice qui présente une innovation intéressante: c'est un recueil de poésies lyriques qui commence à Ronsard et Du Bellay, et s'arrête à M. de Lamartine, inclusivement. On y trouvera, entre autres, plusieurs morceaux admirables, et trop pen connus, de Corneille, et un hymne à peu près inédit de Bossuet. Des notices rattachent entre elles toutes les pièces citées, et font de cette partie de l'ouvrage une sorte d'histoire résumée de la poésie lyrique en France.

Le texte de J.-B. Rousseau a été collationné sur l'édition de

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