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L'ÉCOLE DES MARIS,

COMÉDIE.

ACTE PREMIER.

SCÈNE PREMIÈRE.

SGANARELLE, ARISTE.

SGANARELLE.

MONFRÈRE, S'il vous plaît, ne difcourons point tant,

Et que
chacun de nous vive comme il l'entend.
Bien que fur moi des ans vous ayez l'avantage,
Et foyez affez vieux pour devoir être fage,
Je vous dirai pourtant que mes intentions
Sont de ne prendre point de vos corrections;
Que j'ai pour tout confeil ma fantaisie à fuivre
Et me trouve fort bien de ma façon de vivre.

ARISTE.

Mais chacun la condamne.

SGANARELLE.

Mon Frère.

Oui, des fous comme vous,

ARISTE.

Grand merci, le compliment eft doux.
SGANARELLE.

Je voudrois bien savoir, puisqu'il faut tout entendre,
Ce que ces beaux cenfeurs en moi peuvent reprendre.
ARISTE.

Cette farouche humeur, dont la févérité
Fuit toutes les douceurs de la fociété,
A tous vos procédés infpire un air bizarre,
Et, ju.ques à l'habit, rend tout chez vous barbare.
SGANARELLE.

Il est vrai qu'à la mode il faut m'affujettir,
Et ce n'eft pas pour moi que je me dois vêtir.
Ne voudriez-vous point par vos belles fornettes,
Monfieur mon frère aîné, car Dieu merci vous l'êtes
D'une vingtaine d'ans, à ne vous rien celer,
Et cela ne vaut pas la peine d'en parler ;
Ne voudriez-vous point, dis-je, fur ces matières,
De vos jeunes muguets m'infpirer les manières,
M'obliger à porter de ces petits chapeaux1
Qui laiffent éventer leurs débiles cerveaux,

a

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